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Préoccupations électoralistes : de la phono et du laser !

En Guinée où, heureusement, les sourds restent encore moins nombreux que les illettrés, on est plus excédé par les paroles que par les écrits. On y parle beaucoup sans vraiment se parler. Dans cette cacophonie endémique l’on est souvent entendu sans être compris. Une véritable guerre de décibels  qui nous casse les oreilles même si nous ne les tendons pas.

La campagne électorale pour la présidentielle du 27 juin 2010 a commencé bien avant son lancement officiel. Chaque meeting est haut en couleurs mais les candidats n’ont aucune couleur politique particulière. Ils sont donc tous incolores (politiquement parlant) et beaucoup tiennent même des discours sans saveur. C’est la transparence à la guinéenne et c’est peu enthousiasmant.

Cet électoralisme conduit les candidats à tout promettre : eau (dans les robinets qui crachent plus de cafards que de liquide), électricité domestique, etc. Dans ce fourre-tout qui s’apparente plus à un catalogue qu’à un programme, impossible de hiérarchiser les priorités. C’est ce manque de lisibilité qui,  entre autres, poussera  l’électeur guinéen à voter moins par son esprit que par son cœur.

Mais pour qui faut-il voter ? Le vote, même massif, n’étant pas collectif chacun fait son choix en son âme et conscience. La caution très élevée a dû écarter de « petits » candidats  pouvant éventuellement être porteurs de bonnes idées. Mais elle a surtout permis, ce qui est positif, de se débarrasser des candidatures fantaisistes initiées par des charlatans.

Donc l’horizon se dégage. Le doyen Ansoumane Doré, qui ne joue pas aux cauris, a identifié (de manière alphabétique, après analyse) un tiercé d’où sortira le prochain président civil de la Guinée : Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sydia Touré. Je vais un peu plus loin que mon aîné, tout en sachant où m’arrêter,  pour croire que tout pourrait se jouer entre Condé et Diallo. D’où le titre du présent  article faisant allusion au CD (compact disc).

En démocratie, est moderne le candidat qui sait ratisser le plus de voix possibles, quelle que soit la technique utilisée. En ce sens Condé et Diallo sont plus modernes. Ils sont à l’âge du CD. Quant à Sydia Touré, il est encore à l’âge du phonographe, c’est-à-dire des tourne-disques à « 33 tours » que seuls des nostalgiques apprécient. Certes, Sydia est entouré de cadres mais dans tout vote où un électeur n’a qu’une voix, le diplôme n’à aucun intérêt. Ce que je souligne n’a rien de désobligeant envers Sydia Touré mais il aurait fallu que son parti, qui a plus de généraux que de caporaux, se « dé mexicanise » ! Pour sortir du microsillon, il devra sillonner davantage les 33 préfectures du pays.

Je pense, par conséquent, comme la plupart de nos compatriotes que le prochain président sera soit Alpha, soit Cellou. J’insiste sur le fait que l’ordre n’est qu’alphabétique. Bien entendu, chacun d’eux souffre d’une épine au pied. Celle d’Alpha Condé (qui le fait boitiller) est L. Kouyaté, le candidat libyque (pour ne pas dire libyen) aux casseroles multiples et qui croit que tout s’achète. Alpha Condé pourra-t-il, sans bruit, se débarrasser de cette quincaillerie encombrante ?

S’agissant de Cellou Dalein, il marche d’un pas alerte mais une seule punaise lui donne le cafard, c’est Bah Ousmane. Cet « honorable » qui voulait grandir à l’ombre du nain Dadis (dont les partisans s’activent en coulisse pour porter au pays des coups durs) vient d’effectuer, paraît-il, un voyage au Gabon et en Côte d’Ivoire. Je n’en connais pas la raison mais je ne crois pas que c’était pour couper du bois ou cueillir des fèves de cacao. De tous les candidats, c’est Bah Ousmane qui semble avoir le programme le plus court et le plus clair : casser Cellou pas seulement à tout prix mais à n’importe quel prix! Sacrés Guinéens qui ne savent pas positiver ! Au lieu d’être pour quelque chose, ils préfèrent être contre quelqu’un ! Les rumeurs font de Bah Ousmane un porteur de poisse fatale pour tous ceux qu’il a approchés : Siradiou Diallo, Bah Mamadou, Dadis Camara, etc.

Comme on le voit, chacun a ses problèmes domestiques. L’important c’est au niveau national. Nous devons donc tout faire pour que l’élection prochaine se passe le moins douloureusement possible. Il n’y a qu’un fauteuil présidentiel qui ne supporte qu’une seule personne, quels que soient son volume et son poids. On peut être utile à son pays sans nécessairement occuper ce fauteuil qui, d’ailleurs, n’est pas fait pour s’asseoir.

Certains pensent que les jeux sont déjà faits et que les déplacements du 27 juin 2010 ne seront qu’une formalité. Eh bien, effectuons cette formalité ! Pour moi, rien n’est joué d’avance. En dehors de l’économie, la Guinée a toujours fait quelques miracles. Ne trouvez-vous pas miraculeux la soudaine amélioration en matière de sécurité des biens et des personnes depuis l’éloignement de Dadis et la neutralisation de Pivi ? Sans voleur, pas de vol ! C’est un simple constat à l’actif de Toumba  d’abord  et de Sékouba ensuite.

Ce que je souhaite pour les prochaines élections, c’est que l’armée reste neutre en ne neutralisant aucun candidat. Une image vient faire le tour du monde : Cellou et Alpha qui s’embrassent. Je ne sais pas si l’un a apprécié le parfum de l’autre mais le symbole reste fort et signifie que les candidats ne devraient pas se comporter en ennemis. Que ce serait agréable de voir un L. Fall tomber (eh, oui c’est vraiment le cas de le dire !) dans les bras du Dr Zoutomou !

Je pense que pour montrer à l’opinion nationale qu’ils restent au-dessus de la mêlée et pour prouver qu’ils sont aussi fiables que viables, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo devraient démissionner dès maintenant de leurs postes respectifs de chefs de partis politiques. Le gagnant devra avoir le triomphe modeste en ne perdant jamais de vue qu’il n’est même pas le meilleur de son équipe, encore moins de la nation. Il ne faut pas oublier que les clameurs indécentes des uns entretiennent des rancoeurs tenaces chez les autres.

Comme les mots ont des sens bien particuliers, je préfère d’ailleurs le terme « victorieux » à celui de « vainqueur ». Le premier mot me renvoie à l’idée de compétition où une défaite permet toujours de se refaire car on peut être battu sans être nécessairement abattu. Quant au second mot, il véhicule pour moi une connotation belliqueuse. Un vaincu a de l’amertume, se sent humilié et ressent une frustration. Quand on s’estime perdu, on a du mal à se relever.

C’est au victorieux de tendre la main à ceux qui n’ont pas été choisis bien que tout aussi méritants et constituer un gouvernement d’union pour renforcer l’unité nationale. C’est l’unité, plus fragile qu’on ne le croit, qui doit être la priorité. L’eau et le reste viendront après.

Je vous salue.

 Ibrahima Kylé Diallo

Directeur de guineenet.org et de kylediallo.info

Mon contact : kylediallo@gmail.com

 

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Commentaires

  • sabin
    • 1. sabin Le 23/05/2010
    bjr mr diallo soit un peu impartial pourquoi en guinée on est pas realiste et objectif dans nos propos pourquoi tu t'acharne sur bah ousmane ce monsieur je reste convaincu c'est un vrai guinéenne pas des gens comme cellou que j'ai milité pour lui a paris avant de faire marche arriere par ce que pour c'est pas quelqu'un de bien pour pays pour plusieurs : parti politique bassé que sur une seulle ethnie alors qu'il sait bien ils sont pas plus de 50% de la population et je ne vois pas une autre ethnie voté peulh en guinée et donc pas de chance pour cellou meme si il se trouve au deuxieme tour quelqu'en soit son adversaire il va battre cellou,
    deux il a trop de caseroles qui draine derriere lui pour moi il plus sa place en prison qu'en scene politique
    bref c'est la guinée attention attention attention a ce qui felicite les autres qui ont non seulement tuer vos parents et voulloir tuer dadis que DIeu benise la guinée

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