Présidentielle en Guinée : le second tour compromis

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En Guinée, le Premier ministre Jean-Marie Doré, a laissé entendre le 13 septembre que le second tour de l'élection présidentielle n'aurait peut-être pas lieu dimanche prochain. Il n'a pas pour autant annoncé un report du scrutin. Intervenant à la télévision, le chef du gouvernement a souligné que l'ordre public importait plus que le maintien de l'élection. Jean-Marie Doré qui a reçu séparément les deux candidats en lice, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé a appelé les deux parties au calme, après les violences électorales de ce week-end qui ont fait un mort et 50 blessés à Conakry.

Apaiser la tension grandissante entre les deux candidats du second tour n'est pas chose facile. Jean Marie Doré s'en est rendu compte lors de ses entretiens séparés lundi 13 septembre avec Cellou Dalein Diallo, puis avec Alpha Condé.

Le Premier ministre a promis aux deux hommes que le gouvernement prendra ses responsabilités pour éviter un dérapage violent du processus électoral. Il a également écouté les doléances et les accusations réciproques des finalistes. Pour l'heure, chaque partie campe sur ses positions. Cellou Dalein Diallo ne veut pas entendre parler d'un éventuel report alors que Alpha Condé estime, lui, que de nombreux points restent à régler pour que ce second tour ne soit pas sujet à contestation.

Ces tensions politiques rejaillissent sur une Céni affaiblie par la condamnation à un an de prison de son président. Lundi, la cacophonie était totale entre les différents membres de la Commission électorale. Certains affirment que la présidente par intérim « a été remplacée par le syndicaliste Lonsény Camara ». « Pur mensonge », rétorquent d'autres.

Dans ce climat dégradé, beaucoup se demandent également si la Céni sera techniquement prête pour organiser le second tour le19 septembre. Alors que l'échéance électorale approche et que la situation se détériore, le général Sekouba Konaté reste lui, étrangement muet. Un silence qui suscite de nombreuses interrogations à Conakry.

Cette situation inquiète les mouvements de la société civile en Guinée, où l'on espère un apaisement qui permettrait la tenue du scrutin dimanche. La présidente du Conseil national de la transition, Rabiatou Sera Diallo a appelé « ses frères » candidats à l'apaisement pour apporter la paix aux Guinéens.

Rabiatou Sera Diallo, présidente du Conseil national de transition « Je suis d'abord meurtrie, très stressée, très touchée par le fait qu'encore il y a eu des affrontements».

« Apaisement », c'est aussi le terme employé par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui a déclaré que les violences étaient « inacceptables ».

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