Présidentielle en Guinée : risque de tensions ethniques

En Guinée, la date pour le second tour de la présidentielle n’est toujours pas fixée. Cerrtains membres de la Commission électorale nationale indépendante évoquaient, le 20 septembre, un délai de deux à trois semaines, mais l'attente d'une annonce officielle
génère des tensions entre les Peuls et les Malinkés, les deux principales communautés du pays.

Avec l’ouverture du jeu électoral, la parole s’est libérée en Guinée. Seulement les rivalités politiques réveillent de vieilles tensions ethniques. Entre les candidats finalistes Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, le dialogue semble totalement rompu et la crispation dans l’attente du second tour fait que les deux principales communautés du pays se regardent en chiens de faïence. Mamadou Aliou Barry le secrétaire général de l’Organisation nationale de défense des droits de l’homme ne cache pas son extrême inquiétude :

« Aujourd’hui vous avez des amis de bords différents qui ne se parlent plus. Moi j’observe dans mon entourage des Malinkés qui ne tendent plus la main aux Peuls et vice-versa. Il suffit aujourd’hui d’une simple étincelle ou d’une simple petite bagarre entre deux individus pour que çà dégénère en tensions ethniques. Même ce matin il y a eu un accrochage entre les partisans d’Alpha et de Cellou sur des problèmes d’affiches électorales sur les panneaux publicitaires ».

Aucun camp ne semble aujourd’hui prêt à accepter une défaite électorale et la proclamation des résultats du second tour pourrait plonger le pays dans la violence. Selon de nombreux observateurs, l’armée se verrait alors se dérouler le tapis rouge pour reprendre la situation en main et justifier son maintien au pouvoir. Ce serait alors la faillite totale du processus de démocratisation en Guinée.

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