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Présentation de M. Sidya Touré Président de l’Union des Forces Républicaines : La France avec les Printemps Africains - Regards Croisés

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Présentation de M. Sidya Touré Président de l’Union des Forces Républicaines de Guinée – UFR
Je suis particulièrement heureux, en tant que Président de l'UFR de Guinée, UNION DES FORCES REPUBLICAINES, d'être associé à cette réflexion sur l'un des évènements majeurs de cette décennie, à savoir, les « PRINTEMPS AFRICAINS ».

C'est un grand honneur que vous me faites, ainsi qu'à ma formation politique, en me donnant la parole, à l'occasion de cette rencontre qui constitue, à n'en point douter, un espace d'échanges entre dirigeants de partis politiques africains et ceux de l'UMP sur un sujet qui nous concerne tous au premier plan, à savoir la démocratie en Afrique.
Je voudrais très sincèrement remercier, Monsieur Jean- François COPE, le Secrétaire Général de l'UMP, d'avoir pris cette belle initiative de nous réunir.
C'est la preuve, s'il en était besoin, de l'intérêt qu'il porte à l'Afrique, continent qui a une histoire partagée avec la France, et qu'il a une volonté de promouvoir une véritable solidarité entre partis politiques ayant en partage les valeurs de démocratie, de liberté, de justice et d'égalité.
A mon sens, il n'est pas de moyen plus efficace de mieux se connaître et de s'apprécier pour agir ensemble au bénéfice de nos différents pays et de nos peuples que ce type de rendez-vous.
Après ces propos liminaires, venons-en au thème de notre rencontre : « LA FRANCE AVEC LES PRINTEMPS AFRICAINS ».
L'exercice auquel vous nous conviez, c'est de nous exprimer sur les évolutions positives auxquelles nous avons assisté ces derniers mois en Afrique et sur le rôle que la France a joué dans l'éveil démocratique dans un certain nombre de pays africains.
Le terreau sociopolitique qui a permis l'émergence de ces mouvements désormais appelés PRINTEMPS arabes a été suffisamment analysé. Inutile d'y revenir. Et pourtant, le pourtour méditerranéen n'a pas le monopole de l'arbitraire, de l'injustice, de la corruption, de la tyrannie sur fond de misère. Les situations des Etats africains au sud du Sahara, sont en tous points, analogues à celles qui ont rendu possibles les PRINTEMPS ARABES.
Très modestement, je voudrai vous dire, dans la limite du temps qui m'est imparti, quel est le regard que je porte sur ces évènements qui ont changé fondamentalement le cours des choses en Afrique. Mais le propos ici n'est pas de faire des analyses savantes. Il s'agit plutôt, en tant qu'Africain subsaharien, de présenter un regard sur ce qu'il faut ou faudra bien appeler PRINTEMPS AFRICAINS. Et ce regard sera vraisemblablement différent de celui de nos amis Français, car nos visions, même sans le vouloir ou le rechercher, porteront nécessairement la marque de l'endroit d'où nous observons. Je voudrai tout d'abord formuler quelques constats :
1° L'antériorité des PRINTEMPS AFRICAINS.
J'ai brièvement rappelé en introduction, le contexte favorable au surgissement d'un mouvement dont on espère, qu'il engendrera un mieux-être, par rapport à la situation antérieure. Et c'est ce qui nous fait adopter le vocable de PRINTEMPS « africain », « arabe »… Concernant l'Afrique subsaharienne, ce printemps a déjà balbutié une première fois, au début des années 90. C'était au MALI, un général, Moussa TRAORE y régnait alors d'une main de fer. Une insurrection populaire met fin à une tyrannie meurtrière, et rend possible la démocratisation progressive de l'Etat. Le pays, se dotant d'institutions en apparence démocratiques, attirera sympathie et finances. Mais quelques années plus tard, alors qu'on imaginait la situation démocratique du MALI acquise, un groupe de militaires peu convaincants, réussissent à mettre par terre, des décennies de construction démocratique.
2°. Qu'il s'agisse des révolutions en Tunisie, en Libye, en Egypte ou du rétablissement de la démocratie en Côte d'Ivoire, il existe un fil d'Ariane qui les relie les unes aux autres : Celui de l'aspiration profonde des peuples de ces différents pays à la démocratie, à la liberté et à la justice.
En Tunisie, en Libye et en Egypte, c'est un désir de démocratie qui a conduit les peuples à se soulever, au prix d'énormes sacrifices, pour mettre à bas des régimes autoritaires.
En Côte d'Ivoire, c'est le même idéal de démocratie qui a poussé nos frères Ivoiriens à se dresser pour éviter une confiscation du pouvoir reçu, au terme d'élections libres, honnêtes et transparentes. Et pour concrétiser pacifiquement cette aspiration l'élection libre et transparente reste la seule et unique méthode. En contester les résultats lorsqu'elle remplie les conditions de légitimité indispensables, c'est ouvrir une source indiscutable de conflit.
Dans ces différents cas, il apparaît nettement que la démocratie n'a pas été imposée de l'extérieur.
Elle procède d'une volonté des peuples eux-mêmes. Car la démocratie ne s'exporte pas, tout comme elle ne se décrète ou ne se plaque. Mais l'idée selon laquelle l'Afrique n'est pas mûre pour la démocratie est plutôt étrange. De mon point de vue, cette idée, est celle d'une « élite » bien-pensante, imprégnée de suprématisme indiscutable à l'égard de l'Afrique subsaharienne, depuis presque toujours. En plus de son aspect condescendant, elle est surtout une puissante alliée d'Africains hostiles à tout changement susceptible de profiter au plus grand nombre.
Les récents évènements montrent bien que la démocratie appartient à l'humanité tout entière.
Plus que jamais, le besoin de démocratie se ressent partout sur notre continent. Il faut s'en féliciter.
Quel a été le rôle de la France dans ce processus d'ouverture démocratique ?
Là, ma réponse est sans ambiguïté, la France est allée au devant de ce désir de démocratie qui se manifeste, en soutenant, en accompagnant tous les pays qui ont fait le choix de la démocratie.
Elle l'a fait au nom des valeurs qu'elle a toujours défendues, valeurs qui ont pour nom démocratie, liberté, justice, fraternité, valeurs qui font d'elle une grande Nation.
Elle l'a fait également parce que la France porte une ambition qui va au-delà de ses intérêts immédiats, avec la pleine conscience des responsabilités qui sont les siennes.
La France n'est pas n'importe quelle Nation. Elle a une vocation internationale. Sa voix porte.
Chaque fois qu'elle prend position dans les enceintes internationales pour sauver des vies humaines là où elles sont menacées ; chaque fois qu'elle participe à des opérations en liaison avec les Nations Unies pour le rétablissement de la démocratie, elle va dans le sens de l'histoire.
Dès lors, ce serait fait injure à la France que de parler d'ingérence dans les affaires intérieures des pays où la France est intervenue pour faire triompher les valeurs auxquelles elle croit.
Que n'aurait-on pas dit et écrit, si elle était restée inerte et insensible aux souffrances des peuples Africains ?
Il est indéniable que le Président Nicolas SARKOZY est celui qui a le plus incarné sans complexe ce volontarisme.
Le fait qu'il a été fortement ovationné à Yamoussoukro, le 21 Mai 2012, lors de la cérémonie d'investiture du Président Alassane OUATTARA montre à quel point les Africains sont fiers de l'action de la France qui, d'ailleurs, a bénéficié du soutien de toutes les forces politiques.
C'est à l'honneur du Chef de l'Etat Français d'afficher une telle solidarité à l'égard des autres peuples.
En tant que Responsable Africain, je ne peux que saluer la détermination et le courage dont le Président SARKOZY fait preuve.
La France doit persévérer dans la voie tracée par le Président SARKOZY, grand ami de l'Afrique car la route est longue.
Nous ne devons, sous aucun prétexte, nous départir de notre vigilance pour empêcher tout recul.
Ce qui vient de se passer au Mali nous démontre éloquemment le fait que la démocratie n'est pas encore un acquis définitif.
La démocratie a été mise à mal par un coup d'Etat, alors qu'on croyait ce pays définitivement à l'abri de toute prise du pouvoir par la force.
Il a fallu la fermeté de la CEDEAO et de la Communauté internationale pour que les putschistes consentent à retourner dans leur caserne et à accepter le retour à un ordre constitutionnel.
La Guinée-Bissau vient de nous rappeler la triste réalité de l'instabilité de la sous-région ouest africaine. Comme souvent des élections mal préparées et dont les résultats sont constamment manipulés par certains hommes politiques, ne sont pas étrangères a ces comportements inacceptables. Autant contester les résultats d'élections transparentes est source de conflits, autant « les coups d'état électoraux » doivent être fermement condamnés, c'est là une forme de prévention que nous devons appuyer.
En matière de démocratie, la réalité est contrastée en Afrique.
Alors qu'au Mali, nous avons enregistré une rechute, la démocratie a remporté une nouvelle victoire au Sénégal.
L'alternance s'est faite dans la sérénité et dans la paix. Il convient de saluer l'attitude de tous les acteurs politiques sénégalais.
Certes, nous avons des raisons de nous réjouir chaque fois que la démocratie s'implante sur notre continent. Mais, la flamme de la démocratie ne brille pas partout, même là où il y a eu des élections.
Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple de mon pays, la Guinée où l'élection présidentielle n'a pas provoqué les changements positifs attendus.
Sans risque d'être démenti, les élections qui se sont déroulées en 2010 n'ont été ni démocratiques ni transparentes.
Elles ont été émaillées de trop d'irrégularités pour être considérées comme crédibles. Force est de constater qu'on s'est contenté du service minimum, en matière de démocratie, avec l'aval de la Communauté internationale. Entre temps les guinéens se désespèrent. L'élection n'a rien changé à leur sort. Le peuple s'enfonce dans la misère et qui plus est l'exclusion, et le communautarisme ont pris le pas sur toute idée d'unité nationale.
Dans le cadre de l'Internationale Libérale lors de la 7ème conférence annuelle de l'ALDEPAC (Alliance des Libéraux et Démocrates pour l'Europe, le Pacifique, l'Afrique et les Caraïbes) ayant pour thème ″l'Afrique, la solution libérale″ je m'exprimais sur ces questions électorales en Afrique, notamment celles de Guinée. Notre pays se caractérise par une extrême précarité avec une fragilité patente alors qu'il n'est ni un état post-conflit, ni en guerre. Les populations ne comprennent pas que les dividendes de la démocratie se fassent toujours attendre. La raison en est que le nouveau pouvoir, une fois en place, a tout simplement contourné le changement authentique par des méthodes d'intimidation ou même parfois de violence. Il s'en suit un désintérêt des populations pour la concertation d'autant plus que toute tentative de demande d'imputabilité aux dirigeants est étouffée manu militari.
Fait d'autant plus grave, le pouvoir en place cherche plutôt les moyens de s'adonner à des fraudes pendant les prochaines élections législatives en ce créant un nouveau fichier électoral et en modifiant délibérément les attributions et la composition de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
S'il persiste dans cette attitude, il est à craindre que la Guinée connaisse, de nouveau, des turbulences, tant la frustration du peuple est grande.
J'en appelle donc à plus de vigilance pour que la Communauté internationale évite d'être complice de ce qui apparaît comme une vaste arnaque ou de cautionner des processus électoraux qui jurent avec les principes qu'elle prétend défendre.
En la matière, aucun compromis ne doit être de mise, au regard des enjeux. Aucune complaisance n'est tolérable.
En conclusion :
En tant que démocrates, nous ne pouvons que nous féliciter de ce que des pays Africains ont connu leur printemps démocratique. Car la démocratie est facteur de développement, facteur de paix, facteur de stabilité.
Mais, malheureusement, nous devons nous rendre à l'évidence. Le printemps ne s'est pas généralisé.
L'hiver prévaut dans un grand nombre de pays encore ; au nombre desquels figure mon pays, la Guinée.
Notre responsabilité commune c'est de faire en sorte que cette situation change et que ce continent, riche de promesses, ait cet ingrédient qu'est la démocratie dont il a besoin pour se donner un autre destin et prendre la place qui lui revient dans le concert des Nations.
Je suis convaincu qu'au nom des valeurs qui nous rassemblent, notre vœu le plus cher est de voir la plante démocratique pousser partout en Afrique.
Malgré les difficultés auxquelles il faut faire face, j'ai confiance en l'avenir démocratique de l'Afrique et dans mon pays la Guinée. C'est la raison profonde de mon engagement en politique.

Présentation de M. Sidya Touré Président de l’Union des Forces Républicaines de Guinée – UFR
Je suis particulièrement heureux, en tant que Président de l'UFR de Guinée, UNION DES FORCES REPUBLICAINES, d'être associé à cette réflexion sur l'un des évènements majeurs de cette décennie, à savoir, les « PRINTEMPS AFRICAINS ».
C'est un grand honneur que vous me faites, ainsi qu'à ma formation politique, en me donnant la parole, à l'occasion de cette rencontre qui constitue, à n'en point douter, un espace d'échanges entre dirigeants de partis politiques africains et ceux de l'UMP sur un sujet qui nous concerne tous au premier plan, à savoir la démocratie en Afrique.
Je voudrais très sincèrement remercier, Monsieur Jean- François COPE, le Secrétaire Général de l'UMP, d'avoir pris cette belle initiative de nous réunir.
C'est la preuve, s'il en était besoin, de l'intérêt qu'il porte à l'Afrique, continent qui a une histoire partagée avec la France, et qu'il a une volonté de promouvoir une véritable solidarité entre partis politiques ayant en partage les valeurs de démocratie, de liberté, de justice et d'égalité.
A mon sens, il n'est pas de moyen plus efficace de mieux se connaître et de s'apprécier pour agir ensemble au bénéfice de nos différents pays et de nos peuples que ce type de rendez-vous.
Après ces propos liminaires, venons-en au thème de notre rencontre : « LA FRANCE AVEC LES PRINTEMPS AFRICAINS ».
L'exercice auquel vous nous conviez, c'est de nous exprimer sur les évolutions positives auxquelles nous avons assisté ces derniers mois en Afrique et sur le rôle que la France a joué dans l'éveil démocratique dans un certain nombre de pays africains.
Le terreau sociopolitique qui a permis l'émergence de ces mouvements désormais appelés PRINTEMPS arabes a été suffisamment analysé. Inutile d'y revenir. Et pourtant, le pourtour méditerranéen n'a pas le monopole de l'arbitraire, de l'injustice, de la corruption, de la tyrannie sur fond de misère. Les situations des Etats africains au sud du Sahara, sont en tous points, analogues à celles qui ont rendu possibles les PRINTEMPS ARABES.
Très modestement, je voudrai vous dire, dans la limite du temps qui m'est imparti, quel est le regard que je porte sur ces évènements qui ont changé fondamentalement le cours des choses en Afrique. Mais le propos ici n'est pas de faire des analyses savantes. Il s'agit plutôt, en tant qu'Africain subsaharien, de présenter un regard sur ce qu'il faut ou faudra bien appeler PRINTEMPS AFRICAINS. Et ce regard sera vraisemblablement différent de celui de nos amis Français, car nos visions, même sans le vouloir ou le rechercher, porteront nécessairement la marque de l'endroit d'où nous observons. Je voudrai tout d'abord formuler quelques constats :
1° L'antériorité des PRINTEMPS AFRICAINS.
J'ai brièvement rappelé en introduction, le contexte favorable au surgissement d'un mouvement dont on espère, qu'il engendrera un mieux-être, par rapport à la situation antérieure. Et c'est ce qui nous fait adopter le vocable de PRINTEMPS « africain », « arabe »… Concernant l'Afrique subsaharienne, ce printemps a déjà balbutié une première fois, au début des années 90. C'était au MALI, un général, Moussa TRAORE y régnait alors d'une main de fer. Une insurrection populaire met fin à une tyrannie meurtrière, et rend possible la démocratisation progressive de l'Etat. Le pays, se dotant d'institutions en apparence démocratiques, attirera sympathie et finances. Mais quelques années plus tard, alors qu'on imaginait la situation démocratique du MALI acquise, un groupe de militaires peu convaincants, réussissent à mettre par terre, des décennies de construction démocratique.
2°. Qu'il s'agisse des révolutions en Tunisie, en Libye, en Egypte ou du rétablissement de la démocratie en Côte d'Ivoire, il existe un fil d'Ariane qui les relie les unes aux autres : Celui de l'aspiration profonde des peuples de ces différents pays à la démocratie, à la liberté et à la justice.
En Tunisie, en Libye et en Egypte, c'est un désir de démocratie qui a conduit les peuples à se soulever, au prix d'énormes sacrifices, pour mettre à bas des régimes autoritaires.
En Côte d'Ivoire, c'est le même idéal de démocratie qui a poussé nos frères Ivoiriens à se dresser pour éviter une confiscation du pouvoir reçu, au terme d'élections libres, honnêtes et transparentes. Et pour concrétiser pacifiquement cette aspiration l'élection libre et transparente reste la seule et unique méthode. En contester les résultats lorsqu'elle remplie les conditions de légitimité indispensables, c'est ouvrir une source indiscutable de conflit.
Dans ces différents cas, il apparaît nettement que la démocratie n'a pas été imposée de l'extérieur.
Elle procède d'une volonté des peuples eux-mêmes. Car la démocratie ne s'exporte pas, tout comme elle ne se décrète ou ne se plaque. Mais l'idée selon laquelle l'Afrique n'est pas mûre pour la démocratie est plutôt étrange. De mon point de vue, cette idée, est celle d'une « élite » bien-pensante, imprégnée de suprématisme indiscutable à l'égard de l'Afrique subsaharienne, depuis presque toujours. En plus de son aspect condescendant, elle est surtout une puissante alliée d'Africains hostiles à tout changement susceptible de profiter au plus grand nombre.
Les récents évènements montrent bien que la démocratie appartient à l'humanité tout entière.
Plus que jamais, le besoin de démocratie se ressent partout sur notre continent. Il faut s'en féliciter.
Quel a été le rôle de la France dans ce processus d'ouverture démocratique ?
Là, ma réponse est sans ambiguïté, la France est allée au devant de ce désir de démocratie qui se manifeste, en soutenant, en accompagnant tous les pays qui ont fait le choix de la démocratie.
Elle l'a fait au nom des valeurs qu'elle a toujours défendues, valeurs qui ont pour nom démocratie, liberté, justice, fraternité, valeurs qui font d'elle une grande Nation.
Elle l'a fait également parce que la France porte une ambition qui va au-delà de ses intérêts immédiats, avec la pleine conscience des responsabilités qui sont les siennes.
La France n'est pas n'importe quelle Nation. Elle a une vocation internationale. Sa voix porte.
Chaque fois qu'elle prend position dans les enceintes internationales pour sauver des vies humaines là où elles sont menacées ; chaque fois qu'elle participe à des opérations en liaison avec les Nations Unies pour le rétablissement de la démocratie, elle va dans le sens de l'histoire.
Dès lors, ce serait fait injure à la France que de parler d'ingérence dans les affaires intérieures des pays où la France est intervenue pour faire triompher les valeurs auxquelles elle croit.
Que n'aurait-on pas dit et écrit, si elle était restée inerte et insensible aux souffrances des peuples Africains ?
Il est indéniable que le Président Nicolas SARKOZY est celui qui a le plus incarné sans complexe ce volontarisme.
Le fait qu'il a été fortement ovationné à Yamoussoukro, le 21 Mai 2012, lors de la cérémonie d'investiture du Président Alassane OUATTARA montre à quel point les Africains sont fiers de l'action de la France qui, d'ailleurs, a bénéficié du soutien de toutes les forces politiques.
C'est à l'honneur du Chef de l'Etat Français d'afficher une telle solidarité à l'égard des autres peuples.
En tant que Responsable Africain, je ne peux que saluer la détermination et le courage dont le Président SARKOZY fait preuve.
La France doit persévérer dans la voie tracée par le Président SARKOZY, grand ami de l'Afrique car la route est longue.
Nous ne devons, sous aucun prétexte, nous départir de notre vigilance pour empêcher tout recul.
Ce qui vient de se passer au Mali nous démontre éloquemment le fait que la démocratie n'est pas encore un acquis définitif.
La démocratie a été mise à mal par un coup d'Etat, alors qu'on croyait ce pays définitivement à l'abri de toute prise du pouvoir par la force.
Il a fallu la fermeté de la CEDEAO et de la Communauté internationale pour que les putschistes consentent à retourner dans leur caserne et à accepter le retour à un ordre constitutionnel.
La Guinée-Bissau vient de nous rappeler la triste réalité de l'instabilité de la sous-région ouest africaine. Comme souvent des élections mal préparées et dont les résultats sont constamment manipulés par certains hommes politiques, ne sont pas étrangères a ces comportements inacceptables. Autant contester les résultats d'élections transparentes est source de conflits, autant « les coups d'état électoraux » doivent être fermement condamnés, c'est là une forme de prévention que nous devons appuyer.
En matière de démocratie, la réalité est contrastée en Afrique.
Alors qu'au Mali, nous avons enregistré une rechute, la démocratie a remporté une nouvelle victoire au Sénégal.
L'alternance s'est faite dans la sérénité et dans la paix. Il convient de saluer l'attitude de tous les acteurs politiques sénégalais.
Certes, nous avons des raisons de nous réjouir chaque fois que la démocratie s'implante sur notre continent. Mais, la flamme de la démocratie ne brille pas partout, même là où il y a eu des élections.
Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple de mon pays, la Guinée où l'élection présidentielle n'a pas provoqué les changements positifs attendus.
Sans risque d'être démenti, les élections qui se sont déroulées en 2010 n'ont été ni démocratiques ni transparentes.
Elles ont été émaillées de trop d'irrégularités pour être considérées comme crédibles. Force est de constater qu'on s'est contenté du service minimum, en matière de démocratie, avec l'aval de la Communauté internationale. Entre temps les guinéens se désespèrent. L'élection n'a rien changé à leur sort. Le peuple s'enfonce dans la misère et qui plus est l'exclusion, et le communautarisme ont pris le pas sur toute idée d'unité nationale.
Dans le cadre de l'Internationale Libérale lors de la 7ème conférence annuelle de l'ALDEPAC (Alliance des Libéraux et Démocrates pour l'Europe, le Pacifique, l'Afrique et les Caraïbes) ayant pour thème ″l'Afrique, la solution libérale″ je m'exprimais sur ces questions électorales en Afrique, notamment celles de Guinée. Notre pays se caractérise par une extrême précarité avec une fragilité patente alors qu'il n'est ni un état post-conflit, ni en guerre. Les populations ne comprennent pas que les dividendes de la démocratie se fassent toujours attendre. La raison en est que le nouveau pouvoir, une fois en place, a tout simplement contourné le changement authentique par des méthodes d'intimidation ou même parfois de violence. Il s'en suit un désintérêt des populations pour la concertation d'autant plus que toute tentative de demande d'imputabilité aux dirigeants est étouffée manu militari.
Fait d'autant plus grave, le pouvoir en place cherche plutôt les moyens de s'adonner à des fraudes pendant les prochaines élections législatives en ce créant un nouveau fichier électoral et en modifiant délibérément les attributions et la composition de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
S'il persiste dans cette attitude, il est à craindre que la Guinée connaisse, de nouveau, des turbulences, tant la frustration du peuple est grande.
J'en appelle donc à plus de vigilance pour que la Communauté internationale évite d'être complice de ce qui apparaît comme une vaste arnaque ou de cautionner des processus électoraux qui jurent avec les principes qu'elle prétend défendre.
En la matière, aucun compromis ne doit être de mise, au regard des enjeux. Aucune complaisance n'est tolérable.
En conclusion :
En tant que démocrates, nous ne pouvons que nous féliciter de ce que des pays Africains ont connu leur printemps démocratique. Car la démocratie est facteur de développement, facteur de paix, facteur de stabilité.
Mais, malheureusement, nous devons nous rendre à l'évidence. Le printemps ne s'est pas généralisé.
L'hiver prévaut dans un grand nombre de pays encore ; au nombre desquels figure mon pays, la Guinée.
Notre responsabilité commune c'est de faire en sorte que cette situation change et que ce continent, riche de promesses, ait cet ingrédient qu'est la démocratie dont il a besoin pour se donner un autre destin et prendre la place qui lui revient dans le concert des Nations.
Je suis convaincu qu'au nom des valeurs qui nous rassemblent, notre vœu le plus cher est de voir la plante démocratique pousser partout en Afrique.
Malgré les difficultés auxquelles il faut faire face, j'ai confiance en l'avenir démocratique de l'Afrique et dans mon pays la Guinée. C'est la raison profonde de mon engagement en politique.

Source: ufrguinee.com

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