Ras le bol: Alpha Condé s'en prend à la CPI

calb1921alpha-jpg-1.jpg

Invité spécial de l’émission «Le débat BBC Afrique – Africa n°1», diffusée samedi le 5 octobre dernier sur les antennes de BBC et Africa n°1, pour évoquer la situation politique en Guinée et en Afrique, le président guinéen, le Pr. Alpha Condé a assené quelques vérités sur les pratiques de la Cpi, qui de son point de vue, exaspère aujourd’hui les - dirigeants - africains.

A l’instar de plusieurs dirigeants africains, le Pr. Alpha Condé, actuel président de la Guinée, pays frontalier de l’ouest de la Côte d’Ivoire, n’est pas du tout content des pratiques de la Cour pénale internationale, qui tend à ne cibler et poursuivre que les Africains. Une attitude qui agace énormément l’Union africaine qui a convoqué une réunion spéciale en octobre sur le retrait en masse des pays africains de la Cpi.

À l’occasion du «Débat BBC Afrique - Africa n°1», profitant d’une question des confrères sur la Cpi, le chef de l’Etat guinéen en a profité pour assener des vérités à la Cour pénale internationale. «Il ne faut pas une Cpi borgne qui ne voit que l’Afrique. Il y a beaucoup de dirigeants qui méritent de passer devant la Cpi mais qui ne sont pas poursuivis. Mais curieusement, il n’y a que des chefs d’Etats africains qui sont poursuivis. Aujourd’hui tous les dirigeants africains sont excédés par cette façon unilatérale de ne poursuivre que des chefs d’Etats africains», a déclaré le président guinéen.

Pour Alpha Condé, sur la question du retrait en masse des Etats africains de la Cpi, la Guinée étant membre de l’Union africaine, son pays s’alignera sur la décision de cette institution continentale. Même si le dossier «Laurent Gbagbo » n’est pas officiellement évoqué comme l’effet déclencheur de cette révolte des dirigeants africains contre la Cpi, il n’en demeure pas moins que le cas Gbagbo irrite fortement dans les couloirs de l’Ua et agace énormément des dirigeants africains. Surtout avec ce cas flagrant d’injustice que subit Laurent Gbagbo. Puisque bien que les charges n’étant pas suffisantes, la Cpi continue de le mentir en détention. Mais l’on retiendra surtout que c’est le dossier kenyan, avec le procès du vice-président kényan et du président kenyan Ihuru Kenyatta, prévu pour débuter en novembre prochain, qui a bien été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’agacement des dirigeants africains sur les pratiques «racistes» de la Cpi à l’encontre des Africains. «Nous nous posons la question de savoir pourquoi, seuls les chefs d’Etats africains sont poursuivis. Nous allons discuter de cette question (à la prochaine réunion de l’Ua, le 13 octobre). Le cas du Kenya, les populations se sont réconciliées, il y a la paix dans ce pays. Alors qu’est-ce qu’on veut ? Veut-on d’un Kenya uni, qui est en marche ou veut-on condamner des gens. A partir du moment où les deux parties se sont réconciliées et que le Kenya peut aller de l’avant, nous devons les encourager. Au lieu de cela, on poursuit le président et le vice-président. Alors que les peuples concernés se sont pardonnés, se sont donné la main pour gouverner ensemble et aller de l’avant. Que veut la Cpi au Kenya ? Veut-elle le bonheur du peuple ou simplement condamner des gens pour le plaisir de les condamner», s’est interrogé le Pr Alpha Condé.

Avec la sortie d’un énième chef d’Etat africain, la ligue des dirigeants africains pour le retrait en masse de la Cpi s’agrandit. Ce qui a le mérite de discréditer de plus en plus la Cpi qui se voit fragilisée davantage aux yeux de l’opinion africaine.

La réunion spéciale du 13 octobre consacrée à la Cpi, consacrera-t-elle la révolte des Africains face à cet autre instrument de la domination néo-impérialiste ? On n’en est pas bien loin à y voir de près.

Franck Toti

Source: Cameroonvoice

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire