Voter pour l'alliance Cellou, Sidya, Abe et Mohamed Sylla, est un impératif catégorique

 

J’ai fini de ronger mes freins Alpha, quand, mal inspiré par un piteux marketing politique, tu as  marché sur les restes de mon oncle avant d’aller t’incliner « pieusement » sur les restes fictifs de son Bourreau. Des milliers d’héritiers et d’ayants-droit de suppliciés du héraut de  Shaytane, ont dû éprouver le même écœurement que moi. Siradiou, notre Grand Sow, l’autre Alpha, Mamadou, Ba (comme tu l’appelais), tous emportés, en se heurtant à l’Impasse. Je sais, ceux-là sont morts de mort naturelle.

Mais il n’y a pas vraiment de mort naturelle en Guinée, ni pour les marxistes, ni pour les taliban. C’est encore Malraux l’artiste qui réconcilie tout le monde : il y a le Destin. Qu’est-ce qui t’est arrivé Grand, pour te prosterner sur des cailloux, poussé par ceux qui demain chanteront :

Al yé kèlèkè nié tamani fo ! Doum ! Doum !

Battez-vous, nous battons le tam tam !

Ainsi danseront les marchands de boutefeux, qui t’ont pris en otage !

Maintenant devenu fléau du même, tu veux mettre le feu à la Cité, je dis halte aux pyromanes ! Vous venez  de rompre le Protocole moins d’une semaine après sa signature le trois Septembre.

Hier j’ai fait un rêve. Une voix de quelqu’un que je ne voyais pas semblait me dire :

Il faut absolument empêcher ce nouveau complot de l’Impérialisme, allié avec la cinquième colonne.

L’accent ne trompait pas. A mon réveil, je me suis dit, bof, c’est un cauchemar, ces vociférations inoffensives pour le Grand Satan. Mais venant  du Responsable suprême de nos malheurs, je me suis dit, là c’est Shaytane ! Tout de même, en plein Ramadhan, Shaytane est ficelé, disent les docteurs en islamologie. En même temps, j’avais comme l’impression d’avoir entrevu des images floues de hordes peules, enfin, il y avait beaucoup de vaches dans le décor…

C’est un péché que d’inventer des rêves. Donc Astakhfirlah ! Je ne dormais pas. Ce n’était pas un rêve. Mais c’était comme une illumination (1). Je romps ma neutralité, et j’adopte le « neutralisme  positif », blablabla qui scandait la logorrhée chère à AST. Une fois n’est pas coutume. Comme l’Alliance qui a théoriquement rompu le protocole du trois Septembre de Ouagadougou dont il donne une interprétation que même l’UE devrait condamner si elle tirait les conséquences de sa propre interprétation. En effet si les autres partenaires n’accédaient pas aux exigences de l’Arc-en-ciel, que nous promet-on ? Voilà, je souhaite renforcer le plus modestement possible, le camp de ceux qui s’engagent à ne pas rompre cet accord historique pour reprendre un terme du représentant de l’Union Européenne. Et dans l’incertitude où nous plonge cette rupture, il ne faut plus se hâter lentement.

Mais voici les raisons de fond de mon engagement.

Entorse morale.

C’est M.Cellou Dalein Diallo qui a été de tous les candidats, la plus grande victime d’une fraude massive, scientifique, « soft », propre comme un logiciel calé en amont. La CENI a découpé la Guinée en trois tiers et a décidé de ne faire voter qu’un des tiers. Il se trouve que le tiers exclu est celui-là même, qui, s’il avait été recensé et voté, aurait fait gagner Cellou dès le premier tour, avec ou sans fraudes. Il y a autant de Peuls en Sénégambie et en Côte d’Ivoire qu’en Guinée. Les chiffres du premier tour et les scores ethno certes, de Cellou, dans ces populations, sont une preuve irréfutable de ce que je dis.

Entorse à la règle élémentaire, fondement de la démocratie : la loi du nombre.

Ceci découle de ce qui précède. Puisque M. Cellou D. Diallo a été empêché de façon anti démocratique de gagner, il faut que démocratiquement, la règle du nombre soit rétablie. Comme de toute façon les jeux sont faits, mal faits pour ce qui concerne la diaspora, ce n’est plus avec le vote massif des 126 000 damnés de la planète guinéenne, que la démocratie ainsi bafouée sera rétablie. Il faut que tous les Tana et les Niankoye, s’ils sont de sincères démocrates, votent massivement pour l’alliance de Cellou Diallo.

Raisons géopolitiques.

J’ai mis en cause la CENI. Mais la CENI n’est qu’un instrument entre les mains de qui ?

Tous les rendez-vous d’une certaine France avec la Guinée, une France devenue Fraçafrique, ont été des rendez-vous manqués.

Voici deux  anecdotes.

Un jour Manga (j’ai oublié son nom de famille), un condisciple camerounais devenu patron de la Banque mondiale pour l’Ouest africain, m’a invité dans le bureau du chef de la mission de son Institution en Guinée.

- Tu sais Saïdou, me dit-il, vous avez encore fait les choses à la façon latine, vous avez cru bon d’ouvrir le système en « réussissant » à mettre 7 ministres civils venant de l’Extérieur..

- Pourquoi tu mets « réussissant » entre griffes ?

- Parce qu’ils vont se faire broyer ou assimiler par le système, et ce sera fini pour le changement, pour des lustres ; il fallait faire venir progressivement des cadres guinéens experts, et les Institutions internationales allaient mettre la main à la poche.

Manga est vivant.

C’était justement un des grands projets de Jean-Claude Diallo, ainsi que le PLC, aujourd’hui assimilé à une certaine « maffia peule » (2). Ils ne savent pas ce qu’ils disent. Mais ce n’est pas mon propos ici.

Je passe rapidement sur les étapes de l’échec de nos frères Edouard Benjamin, Lamine Bolivogui, Banna Sidibé, Ousmane Sylla et bien évidemment, Jean-Claude Diallo. Je précise simplement que le système dont parlait mon ami Camerounais est ce que j’appelle l’Ecole Guinéenne (3), dont le cerveau à l’époque fut le regretté Zaïnoul Abidine Sanoussi, mortifié par la place privilégiée qu’occupaient Jean-Claude Diallo, Vatrican et un certain Kaloga, aujourd’hui décédé, auprès de celui qui a fini par devenir le Père de la Nation, ainsi baptisé par l’Ecole guinéenne, à coups de milliards de francs glissants et de lingots d’or vendus au marché international, grâce à l’expertise d’un Conseiller très spécial, commis voyageur à l’occasion. Mais ceci n’est pas mon propos ici. Pas encore.

Zaïnoul, ses comparses guinéens et leurs nouveaux conseillers françafricains  commencèrent par mettre dehors Jean-Claude, et Vatrican, (je ne me souviens plus de l’ordre de leur évacuation), le fameux marabout blanc, qui n’était apparemment pas l’Homme de la Françafrique. Et pour preuve, l’anecdote suivante.

Un restaurant, une Auberge à la mode de Montparnasse. De passage à Paris, J-C Diallo m’invite à un dîner. J’étais alors coopérant français en vacance à Paris.

Bribes et verbatim

- La Guinée, exsangue ne peut pas se payer un rapatriement significatif de hauts cadres guinéens, ce serait trop cher !

- Et toi Paul, rétorqua Vatrican, le marabout blanc, combien tu coûtes aujourd’hui à la France, 30 000, 60 000 FF, vous êtes pour le moment une quinzaine. Quand vous serez cent, mille, 20 000 comme en Côte d’Ivoire ?

- Ecoute Jean-Claude, en Côte d’Ivoire, la France ne payait que 20% pour un coopérant, les 80% étaient à la charge de la Côte d’Ivoire, alors qu’en Guinée, actuellement, c’est l’inverse.

- Actuellement, comme tu dis si bien. Si les choses se passent bien pour la France, ce sera exactement la même chose qu’en Côte d’Ivoire, ou même pire pour la Guinée, qui est 10 fois potentiellement plus riche que la Côte d’Ivoire.

Vatrican et Jean-Claude Diallo ont été pratiquement virés par l’Ecole guinéenne, grâce aux bons offices de la Françafrique.

Je crois, j’espère que Vatrican est vivant.

« Quel rapport avec Cellou, les Peuls, etc., on n’a pas votre temps doyen ! ».

Eh bien passez votre chemin, allez donc voter pour la Françafrique. Une Fraçafrique au chômage, une Françafrique des ex, nostalgiques au chômage. Une Françafrique qui n’a rien à voir avec la France qui gagne, expulsée de France aux USA, en Allemagne, et même en Inde, en Arabie, aux Emirats, etc. Les philippiques contre l’intégrisme arabe, c’est la soupe populaire, servie par cette France frileuse qui juge médiocres ses chercheurs qui trouvent, et dont les trouvailles sont exploitées ailleurs où la Recherche n’a ni religion, ni couleur, ni patrie. C’est cette Françafrique anachronique qui a toujours manqué ses rendez-vous avec la Guinée et qui ne veut pas entendre parler de Guinéens expatriés dans Babylone, non plutôt en Gaule, dans l’Hexagone. Pourtant ces experts guinéens capables, avec d’autres qui sont en Guinée même, ne sont qu’une  petite couche qui excelle dans l’excellence et qui peut dire avec Ja Fakoly :

On a tout compris O !

De ça la France frileuse ne veut pas.

Les Français ne sont pas contre les Peuls, les vrais capitaines d’Industrie se moquent de savoir si vous êtes peul, maninka ou mikhiforè. Seulement voilà, « vaut mieux prévenir que périr ! », dit la France à papa. Peul, Maninka, Mikhiforè, etc., il vaut mieux exclure toute la Diaspora de cette affaire.

On exfiltre du topos électoral la Diaspora, ipso facto la « maffia » prolifique peule se retrouve expulsée du logiciel. Cellou peut être l’homme de l’Elysée, mais il ne fait pas l’affaire de cette France de la baguette, du béret basque et du fromage. Une France rassie, rance. Alors que la France de l’Excellence en mathématiques, Energie, aéronautique, chemins de fer, médecine, ne parlons pas des sciences humaines, a du mal à se faire entendre en Afrique, et même trop souvent en France même.

Les Guinéens doivent déjouer ce plus grand complot contre sa Diaspora et donc contre elle-même.

On va me rétorquer, mais ce n’est pas la faute à Alpha, et d’ailleurs pourquoi Cellou a accepté ce recensement ?

Je suis dans la logique du protocole de Ouagadougou, et surtout dans la logique de l’Arc-en-ciel : il faut redresser les dysfonctionnements et les torts causés aux compétiteurs. Je ne suis pas dans l’après élection des mains sales ou des mains propres. Je suis dans le match. Je dis en passant qu’il ne s’agit pas d’une coupe avec des 16è, 8è, ¼ de finale, demi-finale et finale. Il y a un seul match jusqu’au référendum, le cas échéant, avec un seul arbitre : la CENI. Ses hommes passent, l’organe reste régi par la même loi. La surenchère de la métaphore du football a ses limites.

Je ne demande pas l’impossible audit de ce logiciel de fraude bien pensé.

Je ne doute pas MM. Alpha Condé ou Cellou D. Diallo puisse faire adopter une loi qui mette fin à cette grave partition de la nation qui a exclu plus du tiers de ses composantes les plus dynamiques. J’ignore qui, comment par la CENI, la Diaspora et donc la grande majorité des Peuls ont été exclus de ce vote crucial.

Pour toute la Diaspora exclue, qu’elle soit peule, kpèlè ou morianè, il faut voter massivement pour la victime de cette exclusion. Voter pour l’Alliance de Cellou, c’est voter pour ceux qui n’ont pas pu voter, les Guinéens de l’Extérieur.

C’est arithmétique. C’est moins ethno. C’est justice. C’est politique.

Et d’ailleurs, dans les faits, les chiffres du premier tour en faveur de l’Alliance de Cellou confirment cette équation. Revoyez leurs scores à l’Extérieur de la Guinée.

Voter pour cette Alliance, c’est dire Non au complot des maîtres d’œuvre du logiciel de cette fraude qui a commencé depuis Léon Chase, Vice Gouverneur de la Banque Centrale, qui avait fini par jeter l’éponge aux pieds de l’Ecole guinéenne.

Mais c’est encore une autre histoire.

Wa Salam !

Notes

1) Voir la fin de mon article « Cell..ou Alpha .. ».

2) J’essaierai en cinq épisodes, in châ Allah, de réfuter les cinq arguments de disqualification amoncelés dans un article intitulé « Pièce à conviction » dans www.aujourdhui-en-guinee.com : Cellou le prédateur, Cellou le Peul, Cellou la maffia, Cellou le narco, Cellou le blanchiment d’argent (un oubli de notre 007), et Cellou Al Qaeda, excusez du peu.

3) Je me suis largement expliqué dans d’autres écrits sur ce concept où Ecole ne se ramène pas à une institution scolaire.

NB Ce choix est sans préjudice des trois engagements que j’ai souhaité entendre des candidats ou de l’élu qui qu’il soit. Mais je n’attends plus leur réponse d’ici le 19 Septembre. Je continuerai à jouer la mouche du Coche, après.    

Saïdou Nour Bokoum

 

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