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17 opposants guinéens condamnés à des peines de 4 mois à un an de prison ferme

 

 

 

 

Dix-sept opposants guinéens ont été condamnés à des peines de quatre mois à un an de prison ferme et 37 autres aux mêmes peines avec sursis, pour attroupement interdit lors de violences le 27 septembre à Conakry, a appris mercredi l'AFP de source judiciaire.

Ils faisaient partie d'un groupe de 165 personnes présentées depuis le 30 septembre devant un tribunal de la banlieue de Conakry pour leur participation présumée à des manifestations violentes avec les forces de l'ordre après l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition.

Le procureur de la République, Mohamed Saïd Haïdara, a précisé que 18 autres personnes ont été condamnées à de simples amendes, 24 ayant été relaxées.

Soixante huit mineurs ont été remis à leurs parents et un mineur sans domicile a été condamné à une interdiction de séjour à Conakry et renvoyé dans sa région d'origine à Dalaba (350 km au nord de Conakry), a précisé M. Haïdara.

Il a ajouté que 157 autres prévenus sont encore en détention préventive et que leurs cas seront examinés avant la fin de la semaine ou au plus tard mardi.

Le 1er octobre, trois opposants avaient été condamnés à six mois de prison ferme et sept à la même peine avec sursis.

Plus de 300 personnes avaient été arrêtées pendant et après les violences qui avaient suivi l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition, le 27 septembre à Conakry, faisant au moins deux morts et une quarantaine de blessés.

Elles sont accusées de plusieurs infractions, dont attroupement interdit sur la voie publique, destruction d'édifices, coups et blessures volontaires, violences, vols et homicides.

Les manifestations du 27 septembre avaient pour but de protester contre la manière unilatérale dont la commission électorale a, avec le pouvoir du président Alpha Condé, fixé les élections législatives au 29 décembre.

L'organisation Avocats sans frontières Guinée (ASF) a noté que depuis cette date, les visites aux militaires et autres personnes arrêtés après l'attaque armée contre le domicile du président Condé, le 19 juillet à Conakry, sont interdites.

Nous avons tout fait pour qu'ils rencontrent leurs familles, impossible de trouver une oreille attentive, a déclaré à la presse étrangère Salifou Béavogui, membre d'ASF et porte-parole du collectif des avocats pour la défense des intérêts des détenus.

Il a affirmé que des militaires dont l'état de santé nécessite un suivi médical n'ont pas été autorisés à rencontrer leurs médecins, ajoutant que leurs conditions de détention ont subi un brusque durcissement.

L'avocat a demandé au président Condé qu'il intervienne pour alléger le dispositf sécuritaire mis en place autour des détenus par des gens qui n'ont aucune notion des règles élémentaires des droits de l'Homme.

Ces accusations ont été démenties par le procureur Haïdara qui les a qualifiées de mensongères. Hormis quelques restrictions d'accès à la pricson de Conakry après les manifestations du 27 septembre, les visites sont autorisées et les prévenus sont bien traités, a-t-il affirmé.

Une quarantaine de militaires et de civils ont été arrêtés après l'attaque du domicile d'Alpha Condé dont il était sorti indemne. Parmi eux figure le général Nouhou Thiam, ex-chef d'état-major de l'armée.

Le président Condé a accusé plusieurs personnalités, dont un dirigeant de l'opposition, Amadou Bah Oury, d'avoir organisé l'attaque avec la complisité du Sénégal et de la Gambie, ce que ces pays ont catégoriquement démenti.

AFP 12 octobre 2011 18h26

Source: Le figaro

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