Contribution à l'article “L'Occident est-il vraiment vigilant face aux dictatures africaines?”, par TAD

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Suite à l'article de TAD, ma lecture des relations internationales est que la "Communauté internationale" ne sera jamais juste et restera partiale. Son action sera toujours dictée par l'intérêt des plus forts en son sein. Et par conséquent, c'est à nous de trouver les voies et moyens de la manipuler à notre avantage. Penser que les étrangers seront sensibles à nos souffrances, surtout en Afrique noire, c'est nous leurrer.

Sous Dadis, j'avais préconisé de réclamer une intervention armée internationale sous prétexte que ce soi-disant "coup d'Etat" n'est en fait qu'une prise d'otages et de broder là-dessus pour argumenter et convaincre: être artisans d'un précédent en Afrique et dans le Monde où tout coup d'Etat serait susceptible d'intervention armée libératrice sous mandat onusien. Beaucoup de lecteurs m'avaient pris  pour un "irréaliste"(voire extrémiste) et contraire au droit international. Or je sais depuis les guerres d'Afghanistan et d'Irak que tout est dans l'interprétation/exégèse des textes et surtout qu'ils ne sont pas figés mais évolutifs au gré des plus forts: real politik! L'intervention en Libye me donne raison dans la mesure où cette Communauté a trouvé l'alibi et les bases juridiques pour arriver à ses fins: quelle que soit la situation, lorsque les Occidentaux veulent et peuvent (car il y a des cas où ils ne peuvent rien comme l'Iran et de la Corée du Nord), ils trouveront les bases juridiques et moyens de se satisfaire.

Une façon de faire plier cette "communauté" est de sensibiliser les opinions publiques avec une propagande médiatiquement agressive et d'autres moyens de sensibilisation ou d'attendrissement : En GB par exemple, les Tamouls ont dû paralyser le centre ville pendant plusieurs jours pour obliger les Britanniques à intervenir diplomatiquement de façon agressive pour contraindre le gouvernement Sri lankais à arrêter son agression contre une partie de son peuple lors de leur dernière offensive contre leur rébellion.

En Guinée par exemple, heureusement que certaines ONG ont décidé de poursuivre des actions énergiques pour faire connaître ce qui se passe en Guinée. Néanmoins, ces organisation ont un gros problème de collecte de fonds: par exemple, j'ai été très surpris de constater qu'une d'entre-elles avec à sa tête des gens assez populaires ait eu des difficultés à récolter 15 000 Euros, c'est à dire juste 300 Guinéens contribuant 50 Euros chacun. Et pourtant la cause est noble et louable puisqu'il s'agit de frais pour poursuivre en justice les auteurs de crimes contre des Guinéens innocents. Or sans argent rien n'est possible de nos jours!

Cela dit, imaginez que Sidya, CDD et les autres politiques ou politiciens s'investissent clairement dans la dénonciation de cette dictature d'Alifa en actionnant tous leurs lobbies et contacts. Vu leur audience, leurs paroles ont plus d'impact. Mais malheureusement, ils ne se limitent qu'à faire de la réaction et manquent d'initiative. Quoi qu'on en dise, les politiques (hommes/femmes)entreprenants ont plus de poids pour faire bouger les choses que de simples citoyens sans réputation. La population a besoin d'émulation ; et cela doit venir des leaders politiques.

Il y a eu des tueries et viols en Guinée, particulièrement avant le second tour de la présidentielle de 2010, mais avons-nous seulement tenté de faire des documentaires sur ces barbaries, même en caméra cachée ?  Quel est le sort de toutes ces victimes, surtout les femmes et jeunes filles violées? Il n'y a pas en Guinée ou ailleurs des journalistes guinéens d'investigation?  Comment se fait-il que les Guinéens de France (avec certains bien placés dans l'administration et certains partis) n'aient pas pensé à susciter une question à l'Assemblée Nationale française sur le rôle de Bernard Kouchner dans l'élection en Guinée d'Alifa Condé surtout qu'il est présent désormais auprès d'Alifa et est partie prenante tacite dans le conflit qui nous oppose à Alifa. Et ce n'est que quelques-unes des actions possibles pour faire des vagues sur le cas de Guinée. Nos hommes politiques qui ont subi eux-mêmes cette barbarie au stade du 28 septembre en 2009, ont l'air de laisser cela passer par ''pertes et profit'' sans montrer une volonté que justice soit faite pour eux-mêmes a fortiori pour les autres.

Pour faire court, mon propos est de dire que seule notre détermination affichée et surtout bruyante peut pousser les autres à nous aider : le ''printemps arabe'' a débuté par l'immolation d'un citoyen lambda, un peu d' Internet et surtout des forces politiques discrètes mais efficaces qui ont su canaliser la révoltes dans le sens qu'il faut. Les occidentaux ont soutenu ces dictatures, joué aux sourds et muets jusqu'au jour où le peuple s'est soulevé, ils ont vite coopéré vu le rapport de force. Tout comme, n'étant pas encore convaincus sur cela au Yémen et Bahreïn, ils jouent aux équilibristes.

Pour revenir sur la Guinée, tout porte à croire que nous ne sommes pas mûr et aguerris à la lutte politique : des militants et leaders de parti sont arrêtés régulièrement en violation de la loi et des leurs droits sans que cela ne fasse ''bouger'' la ville. Chacun attend patiemment la décision finale du Pouvoir en vaquant à ses occupations et prétextant pour les autres leaders d'agir dans la discrétion à leur libération. Or jusqu'à présent, nous avons assisté à des manipulations du régime qui embastille et élargit à sa guise pour montrer qu'il est le maître suprême du jeu.

 

Pour finir pour ma part, Obama est tout aussi ignorant que désintéressé sur la vraie situation de pays comme la Guinée, encore moins Alifa Condé dont je parie, il ne se souviendra même avoir rencontré dans quelques mois. Il lit ou répète bêtement ce que d'autres dans son administration lui soumettent. Mais par contre ces derniers le font dans un but précis qu'ils visent.

Cela dit, Laurent Gbagbo est certes un salaud (j'assume mon mot) en tant que président de la république mais il est un modèle, exceptés les assassinats, en terme de lutte politique: il est comme un pitbull, il ne lâche jamais prise et utilise tout ce qui est possible pour acculer l'adversaire (les meurtres qu'il a couverts sont plus l'œuvre de Simone).

Aussi longtemps que nous aurons des leaders pusillanimes et fatalistes, sans imaginations, Alifa sera en place comme Conté et sera fréquentable pour la Communauté international comme encore le fut Conté, l'autre modèle inavoué d'Alifa Conté. Car vous conviendrez avec moi que chez nous (Guinée), seuls ceux qui sont désignés et reconnus ''chef'' sont capables de mobiliser du monde d'où la difficulté d'agir sans les dits leaders politiques en Guinée.

De tels propos venant d'Obama signifie simplement que l'opposition est entrain d'échouer car pour l'étranger en Guinée: RAS (rien à signaler) ! Nous devons revoir notre copie (stratégie de lutte) après 11 mois de régime Alifa.

 

Ollaid



NB: Utilisant un clavier anglais, désolé, certains accents pourraient manquer.

I.Diallo

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