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Cameroun : Alain Juppé, de quoi vous mêlez-vous?

Quelle fut ma surprise (comme si je ne savais pas !) d’entendre le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, dire à peine le scrutin clos au Cameroun que ces élections sont « Acceptables » !  Alors que de nombreuses personnes dans ce pays disent que ce sont des élections ‘’à l’Africaine’’ (élection sur mesure pour le Président sortant, juste par formalité pour satisfaire l’Occident).

 De quels moyens dispose-t-il, si sophistiqués, pour savoir avant tout le monde  et donner son quitus à Paul Biya alors que certaines urnes étaient à peine fermées ? !

Voilà un cas d’espèce où les intérêts de la France ne correspondent pas aux nôtres du tout !  Alors pas du tout avec le maintien du dictateur camerounais !  Alain Juppé confond les pays et donne raison aux ‘’africanistes’’ qui accusent la ‘’Francafrique’’ de se maintenir malgré tout.  Le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire !  De quoi se mêlé t-il donc ? Est-il Camerounais ou bien a-t-il été délégué par un pays, une institution ou une organisation pour s’immiscer dans les palabres électoraux du Cameroun ?  Qui lui a demandé son avis partial ?

En effet, le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire car dans ce dernier pays, la France a été invitée à s’ingérer dans leurs affaires par les hommes politiques ivoiriens :

-          La France a une base militaire en Côte d’Ivoire depuis les années 60.

-          En 2002, lors de l’attaque, tentative de coup d’Etat des ‘’rebelles’’, Laurent Gbagbo a été le premier président ivoirien a demandé l’intervention de la France pour contrer cette offensive au nom de leur accord de défense  (Les gens du FPI et les ‘’africanistes’’ n’en parlent jamais, tout  comme les valises à Jacques Chirac, selon MM Bourgi et M.Koulibaly). Et c’est bel et bien la France qui a stoppé la progression sur Abidjan des dits ‘rebelles’’ ; et non l’armée ivoirienne.

-          Les acteurs de la crise ivoirienne se sont retrouvés où pour régler leurs problèmes ?  En France, à Marcoussis.

-          L’opposition ivoirienne et Laurent Gbagbo ont signé un accord demandant l’intervention de l’ONU et d’une force de ‘’paix’’ dont le bras français s’appelle ‘’opération Licorne’’.  Et mieux, toujours avec l’accord de Gbagbo, ils ont demandé une certification des résultats de l’élection présidentielle par l’ONUCI.     

Voilà mes arguments pour la Côte d’Ivoire où l’intervention de la France sous mandat de l’ONU a été salutaire pour le pays avec un dictateur sanguinaire de moins en Afrique.

Par contre au Cameroun, Ils n’ont demandé l’aide officielle de personne, même pas leur modèle la France !  Donc, si Alain Juppé n’est pas sensible aux violations des droits de l’Homme ni de la constitution au Cameroun, son silence est exigé.  Pas demandé mais exigé !

C’est une occasion pour que les Africains et les ‘’africanistes’’ de s’offusquer et parler  à l’unisson pour condamner cette ingérence inacceptable de la France pour soutenir un dictateur de la trempe de Kadhafi qu’elle combat actuellement.  Qu’attend l’UA pour réagir ?  Ah ! J’oubliais que ce syndicat de dictateurs n’a de voix que pour soutenir l’un des leurs et jamais le peuple.

 

Pour finir, voilà deux cas qui montrent que nous, les Africains sans traumatisme de la colonisation ni de sentiments  anti-occidentaux,  devons faire preuve de discernement  et adopter la même attitude qu’eux, les Occidentaux : agir en fonction de nos intérêts, c’est-à dire du peuple en les soutenant quand ils agissent dans ce sens.  Mais nous opposer farouchement dans les cas contraires. Au lieu de défendre un dictateur simplement parce qu’il est en conflit avec l’Occident.  Ce n’est pas sensé ni rationnel !  

Certains diront comment juger ?  Pour simplifier la réponse, adoptons le précepte ou principe que quelque soient ses prouesses socio-économiques, tout  Chef d’état étant plus de 10 ans au Pouvoir doit partir, nonobstant sa popularité ; autrement nous devons le classer parmi les dictateurs à combattre. Autrement, ce serait trop compliqué de tomber dans des cas particuliers. 

A ce propos, rendons un hommage appuyé à l’ex Président capverdien Pedro Pires et méritant lauréat du prix Mo Ibrahim (un autre grand Africain).  Si je me fie à ce que Mme Aicha Bah (ex ministres guinéenne et membre du jury) a dit, Mr Pedro Pires est de la trempe d’un Nelson Mandela : Il avait dirigé le Cap Vert une première fois et lorsqu’il a perdu démocratiquement le Pouvoir, il n’avait même pas de voiture personnelle.  Et cette fois encore, une fois revenu aux affaires, les ‘’escrocs’’ (comme on dit en Guinée) de son parti ont fait pression sur lui pour amender la constitution afin de se maintenir comme Wade ; il a été catégorique en arguant qu’il faut respecter les textes.

Incroyable que cela se passe en Afrique après l’exception Mandela.

Africanistes, si vous aimez vraiment l’Afrique et êtes sincères et non de simples réactionnaires,  dites non à Juppé et semblables ; prenez MM. Mandela, Pedro Pires et Mo Ibrahim comme ‘’échelle’’,’’ paramètre’’ ou référence (comme vous voulez) d’évaluation des Chefs d’Etat que vous défendez  très souvent plutôt comme alibi par ‘’anti-Occidentalisme’’ primaire que par sincérité vraie de défense des intérêts de l’Afrique : nous avons connu des gens comme Sékou Toure, donc nous ne sommes plus des nigauds.

Si nous devions évaluer Alifa Condé, il vaudrait :

-          2/10  Mandela (c’est-à dire, sacrifice pour son peuple et honorabilité) : 2, puisqu’il a fait de la prison en Guinée.

-          1/10 Pedro Peres (Respectueux de son pays, intégrité et honorabilité) 

-          1/10 Mo Ibrahima (mécène de la  démocratie et vrai Africaniste).

Cela dit, disons seulement ‘’oui’’ aux Occidentaux si c’est  pour être du côté du peuple comme en Côte d’Ivoire et en Libye ; et ‘’non ‘’à la France en Afrique si c’est pour supporter, vénalement motivée, les dictateurs assassins comme Paul Biya, Alifa Condé et autres.

 

Ollaid

 

I.Diallo

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