Le Général Nouhou Thiam et les 14 autres toujours en prison !

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Trois jours après, les personnes libérées lundi dernier par la chambre de mise en accusation de la cour d’assise de Conakry, dans le dossier de l’attaque de la résidence privée du président de la République Alpha Condé du 19 juillet 2011 croupissent encore en prison à la maison centrale de Conakry située dans la commune de Kaloum.

Au cours d’un point de presse animé ce jeudi, les avocats à la défense se disent désemparés face à ce qu’ils qualifient d’injustice et estiment que le dossier a pris une tournure politique.

Pour Me Salifou Béavogui, membre du collectif de la défense, cet arrêt est clair et précis : « Les quinze personnes qui ont bénéficiées d’un non-lieu devaient être immédiatement libérés le lundi 2 juillet à partir de 15 heures, c'est-à-dire l’heure à laquelle la Cour a terminé de vider son délibéré et à la diligence du Procureur général. Mais, de ce lundi 2 juillet à 15 heures à ce jour 5 juillet, toutes les démarches que nous avons effectuées auprès du parquet général, auprès du secrétariat général du Ministère de la Justice, auprès du ministre de la Justice, n’ont pas abouti à l’exécution de cet arrêt. Ce que la défense comprend très mal. Nous pensons que ce dossier est en train de prendre une autre tournure parce que, selon le principe, dès qu’un mis en cause bénéficie d’un non-lieu, il doit être purement et simplement libéré », précise t-il.

Et Me Béavogui d’ajouter : « Depuis le 2 juillet, nos clients sont désormais privés de leurs libertés et de façon arbitraire. Et nous avons impression de croire que ce dossier est devenu un dossier politique. Si tel n’est pas le cas, il n’y a pas de raison que le parquet général qui a suivi cette affaire avec nous et qui a requis même pour certains le non-lieu, tente de s’opposer à l’exécution de cet arrêt. Nous pensons que nous sommes dans une parodie de justice ».

Maître Mohamed Traoré également avocat à la défense renchérit en ces termes : « Lorsque la décision a été rendu le 2 juillet, il nous a été demandé d’attendre jusqu’à ce que l’arrêt général fasse un compte rendu à son supérieur hiérarchique, le procureur général et éventuellement le ministre de la Justice. Ce qui nous a fait quand même sourire parce que, nous, nous disons que ce compte-rendu ne pouvait en aucun cas faire obstacle à la décision qui a été rendue. Il nous avait été demandé de venir hier mardi, les confrères étaient là pour certains de 7 heures à 18 heures en train de passer du bureau du président de la Chambre d’accusation à celui du procureur général. Par la suite, nous avons appris et personnellement, j’ai appelé l’avocat général qui m’a dit que si la mise en exécution de la décision n’est pas intervenue hier, c’est parce qu’il y avait des impératifs de sécurité. Et que si, on commençait à libérer ceux qui ont bénéficié du non-lieu dans l’après-midi que cela pouvait se prolonger jusque tard dans la nuit et que cela pouvait poser des problèmes de sécurité. Il nous a demandé de venir aujourd’hui à 10 heures et jusqu’à présent, rien n’est fait ».

Il faut rappeler que ce sont quinze personnes concernées dans cette affaire d’attaque du domicile du président Alpha Condé, dont l’ex-chef d’Etat major général des armées sous la transition, général Nouhou Thiam qui ont bénéficié de cette mise en liberté qui peine à être exécutée.

Ibrahima, KOACI.COM CONAKRY, copyright © koaci.com

Source: koaci.com

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