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Législatives : la CENI continue de diviser la classe politique

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L’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le collectif des partis pour la finalisation de la transition, deux blocs de l’opposition guinéenne, ont réitéré ce samedi leur doléance portant sur la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au cours d’un meeting tenu dans la capitale.

Les leaders des deux blocs avaient convié en effet leurs militants et sympathisants à une séance de sensibilisation en prélude aux prochaines joutes électorales, à l’héliport de Bellevue, un espace jouxtant les cases présidentielles réservées aux hôtes de marque.

L’essentiel de ce meeting a été consacré à des critiques sur les activités opérationnelles de la Commission électorale nationale indépendante, que l’opposition appelle à stopper, accusant l’institution de "préparer des fraudes électorales" en faveur du pouvoir lors des prochaines élections législatives prévues pour le 8 juillet.

La composition de la CENI demeure l’une des pommes de discorde entre le pouvoir et l’opposition guinéenne.

Lors du dialogue inclusif qui s’est déroulé récemment à Conakry, dont le but était de "créer des conditions favorables à l’organisation d’élections législatives crédibles, libres, transparentes et acceptées par tous les Guinéens’’, le cas de la CENI a été inscrit parmi les points de désaccords des participants.

En attendant de connaître la réponse que le chef de l’Etat guinéen va apporter au contenu du rapport final issu des travaux de ce dialogue, l’opposition multiplie les actions sur le terrain, avec des meetings de sensibilisation de ses militants. Des meetings roulants qui ont débuté le samedi dernier au stade de Coléah dans la commune de Matam, et ce samedi, c’est dans la commune de Dixinn que l’ADP et le collectif se sont retrouvés avec leurs militants. Ils comptent poursuivre dans leur lancée, dans les trois autres communes de Conakry à savoir Ratoma, Matoto et Kaloum.

De son côté, la mouvance présidentielle aussi n’est pas non plus absente sur le terrain politique, bénéficiant de l’adhésion de nombreuses formations politiques.

A cela s’ajoutent les mouvements de soutien au président Alpha Condé, dont le dernier né a pour nom "Jeunes pour la majorité présidentielle’’, ayant pour objectif de mobiliser la jeunesse guinéenne à voter massivement pour le camp présidentiel lors des législatives, afin de permettre au pouvoir "de rafler la majorité" à l’Assemblée nationale.

"Majorité" sans laquelle le président Alpha Condé aura du mal à exécuter son programme, selon les initiateurs de ce mouvement.

Pour revenir à la dissension autour de la CENI, il faut rappeler que l’opposition guinéenne avait accusé jeudi le représentant résidant du PNUD et coordonateur du système des Nations Unies, Anthony Kwaku Ohemineng-Boamah "de doter cette institution de moyens logistiques" afin de lui permettre d’être opérationnelle. Dans leur déclaration, l’ADP et le collectif déploraient ainsi "le soutien technique ou financier apporté à la CENI par certains partenaires au développement qui, en l’absence de tout consensus politique, encourage celle-ci dans sa fuite en avant et dans la mise en œuvre d’une stratégie basée sur l’exclusion et le fait accompli’’, selon eux.

Toutefois une rencontre d’explication entre des représentants de l’opposition et le coordinateur résident du Système des Nations Unies en Guinée qui s’est déroulée vendredi aurait permis de ramener les deux parties à de meilleurs sentiments, a-t-on appris de bonne source.

Certaines ONG de la société civile commencent à élever la voix pour exiger la tenue rapide des élections législatives, accusant le pouvoir et l’opposition de faire traîner le processus de transition, pour des raisons purement subjectives.

Dans le cas du pouvoir on soupçonne l’opposition de vouloir torpiller le mandat du président Condé, en refusant la tenue des législatives, sans lesquelles certains bailleurs de fonds ne vont pas se tourner vers la Guinée en matière d’appui aux projets de développement concoctés par le gouvernement.

A mesure que le scrutin approche, la guéguerre est loin d’être finie autour de la CENI que chaque camp "aurait finalement envie de contrôler".

Source: Afriscoop

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