Des sympathisants de Dadis Camara (exilé au Burkina) réclament son retour en Guinée

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Le capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte en Guinée, exilé au Burkina Faso depuis 2010, après la tentative d’assassinat perpétrée sur sa personne par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Toumba Diakité, doit rentrer au bercail, clament, sous anonymat, ses sympathisants, notamment des cadres issus de la région Sud ou Guinée forestière, sa localité de naissance.

La chute inattendue du chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, survenue la semaine écoulée, à l’issue d’une insurrection populaire, murmurent ses sympathisants, n’offre aucune sécurité pour la vie de celui qu’ils continuent d’appeler «Président Dadis» qui avait, avec des camarades, pris le pouvoir en décembre 2008, au lendemain du décès à la suite d’une longue maladie du général Lansana Conté.

Le chef de la junte, qui avait été victime, à l’issue d’une rixe, d’une tentative d’assassinat de son aide de camp, avait été urgemment évacué au Maroc où il suivait des soins médicaux avant son transfert au Burkina Faso par les autorités du Royaume chérifien.

Le retour en Guinée de l’ex-chef de la junte, indique pour sa part, une source bien informée qui, précise l’avoir déjà rencontré une fois à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, ne saurait être possible actuellement parce que « cela provoquera une déstabilisation du régime en place».

«On ne le dit pas publiquement, Dadis vit une sorte de résidence surveillée depuis longtemps à la demande des puissances occidentales (…)», souligne la même source, ajoutant que l’ex-chef de la junte dispose dans son pays d’un «excellent réseau d’information» qui lui fait régulièrement le point de la situation socio-politique qui y prévaut.

Un retour de Dadis en Guinée pourrait créer d’énormes ennuis au pouvoir, selon la même source, soulignant que l’ex-chef de la junte est toujours très populaire dans sa région natale, dont les ressortissants qui sont leaders de partis politiques «iront tous faire acte d’allégeance auprès de lui», parce que «Dadis est considéré comme un maître incontesté» en Guinée forestière.

Les organisations non gouvernementales (Ong) à l’échelle internationale, notamment la Fédération internationale des droits humains (Fidh), Amnesty International, entre autres, continuent de presser le gouvernement guinéen à livrer l’ex-chef de la junte, accusé par celles-ci d’être le commanditaire, le 28 septembre 2009, des tueries des sympathisants et militants des partis d’opposition, réunis dans le plus grand stade de la capitale pour dénoncer les intentions de la junte de vouloir confisquer le pouvoir.

A l’issue de la répression, des dizaines de femmes, présentes sur les lieux, qui ont affirmé avoir été violées dans l’enceinte du stade et battues, ont créé une association qui exige la comparution de toux ceux qui ont participé aux violences commises sur les manifestants, dont plus d’une centaine, selon les Ong, ont été tués par balles.

Les colonels Claude Pivi, Abdoulaye Chérif Diaby et Moussa Tiégboro Camara, tous membres de l’ex-junte, déjà entendus par un pool de juges guinéens, ont été mis en examen.

En septembre dernier, la présidente d’honneur de la Fidh, la Tunisienne Souhayr Belhassen, a déclaré au cours d’une conférence de presse à Conakry en présence des diplomates de l’Union européenne (Ue) et de celui des Etats-unis, que le dossier judiciaire des tueries du stade avance à « la grande satisfaction » de la Fidh.

Mme Belhassen avait dit que prochainement des juges iront également interroger le chef de la junte d’alors, Moussa Dadis Camara, à Ouagadougou.

Elle a dit que le processus de la manifestation de la vérité devrait déboucher sur «quelque chose de concret», exhortant le gouvernement à l’accélérer avant la présidentielle de 2015 qui est, selon elle, «une année cruciale pour ce dossier.

Source: PANA

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