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Ghana : le président est mort, vive la démocratie !

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La succession de John Atta Mills, mort subitement ce mardi 24 Juillet  à l’âge de 68 ans, s’est faite sans coup férir, conformément à la constitution ; le tout naturellement du monde pour les Ghanéens…

Comme prévu, le vice–président  John Dramani Mahama prête serment «devant une session extraordinaire du Parlement quelques heures après la mort du chef de l'Etat( !) », s’engageant aussitôt  à « maintenir la paix, l’unité et la stabilité ».

Le Ghana pleure un digne fils «qui a servi la nation aussi bien à titre privé qu’en tant qu’académicien, vice-président puis, enfin, président». De Barack Obama à …AC, du monde entier les éloges ne tarissent pas pour saluer  un patriote, un « symbole », un « bon dirigeant » qui « a travaillé inlassablement pour améliorer la vie des Ghanéens(…) a aidé à promouvoir la croissance économique au Ghana (...) et en a renforcé la solide tradition démocratique », a initié «  (…)  une presse libre, un Etat de droit émergent, une gestion rationnelle de l’économie en croissance— qu’en juillet 2009, le président Obama choisit (…) comme unique pays africain visité ».

Une fois de plus, le Ghana, après le Sénégal en mars de cette année (même si c’est au prix d’une féroce purge financière que Wade a passé la main), montre l’exemple à suivre dans cette Afrique aux  convulsions politiques meurtrières, où la pathologie démocratique est érigée quasiment en règle de gouvernance.

En pratiquement deux (2) décennies, le pays de Jerry John Rawlings est passé de l’état de pays arriéré constamment aux prises avec une valse de coups-d’Etat militaires, à celui de pays moderne et démocratique, modèle de bonne gouvernance et de stabilité en Afrique. Illustrant parfaitement ainsi que la pauvreté et la malgouvernance ne sont pas une fatalité innée à l’homme noir.

Et cerise sur le gâteau ! Comme le ciel aide ceux qui se donnent la peine de s’aider, d’énormes gisements de pétrole, (« une des découvertes les plus importantes des dernières années dans le golfe de Guinée »), sont découvertes fin 2000 sur les larges de Jubilee.

Le Ghana a plus que fière allure dans sa marche à grands pas vers le développement.

Pendant ce temps, non loin de là, en Guinée, après plus d’un an d’une mascarade électorale particulièrement sanglante, et sans perspective de législatives, AC se complait dans une autocratie ethnique cruelle, livrant périlleusement le pays à l’incertitude et à des querelles de clocher sans fin.

«Afrique des pleurer-rire», curieuse Afrique des paradoxes abyssaux !...

 

Oury Baldé

Oury Baldé

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