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Actualité

 

  • Elections législatives 2008 - le jeu en vaut la chandelle

     Le tour d’horizon de l’actualité politique en guinée et les conditions actuelles d’exercice du pouvoir, laissent présager l’illusion d’un changement de donne favorable à l’évolution des mœurs. Pour s’en convaincre, il suffit de fréquenter les cercles de réflexion et de débat sur l’avenir immédiat de notre pays pour entendre débiter des discours empreints d’appréhensions qui en disent long sur l’état d’esprit des uns et des autres à la veille de ces échéances. La principale exigence des partis politiques d’opposition pour la garantie de la tenue d’élections libres et transparentes, a été la création d’une commission électorale indépendante acquise après moult tractations, bien que sa composition n’ait encore été rendue public, mais dont les prérogatives sont comme on le sait, limitées de par sa subordination au ministère de l’intérieur, véritable acteur de l’organisation logistique et matérielle de ces consultations. Dans un pays de droit et de respect des règles démocratiques, une telle disposition ne pouvait susciter d’inquiétude particulière, parce que la transparence serait naturellement de mise. Malheureusement dans notre pays, l’expérience a prouvé à maintes reprises, qu’élections riment souvent avec intimidations, affrontements et pratiques frauduleuses, dans le but unique de créer la confusion, favorisant ainsi la confiscation du pouvoir par ses tenants, avec le prétexte fallacieux, d’éviter à la guinée, l’implosion sociale, attitude qui en réalité, ne fait qu’ exacerber le sentiment d’injustice et de haine et le manque total de confiance des populations en nos institutions républicaines. Le gouvernement de transition du premier ministre Lansana Kouyaté, était censé cette fois-ci, palier à ses insuffisances en adoptant une position de neutralité qui le mettrait au-dessus de la mêlée, lui donnant un rôle d’arbitre dans l’organisation et la supervision de ces joutes électorales, mais à voir l’évolution des évènements ces derniers temps, il y’a vraiment de quoi ne pas en avoir foi. Les différents partis d’opposition sont pour leur part, l’apanage de leurs dirigeants respectifs, auxquels les électeurs potentiels identifient les méthodes d’action et de gestion ainsi que leurs objectifs personnels, comme le reflet de l’idéologie préconisée par les entités politiques qui les soutiennent. Pareil tableau laisse dubitatif dans la mesure où, l’affirmation du leadership est conditionnée par des considérations d’ordre matériel et financier, toutes choses qui restreignent indéniablement la crédibilité des leaders s’inscrivant dans cet ordre d’idées, en témoignent les vaines tentatives de Mamadou Sylla pour s’accaparer des rênes du PUP ainsi que le forcing actuel de Cellou Dalein Diallo pour ce qui est de l’UPR. A ce sujet, la probité morale des intellectuels guinéens en particulier, exige d’eux dans une logique constructive, qu’ils ne soient ni caution, ni moyen d’une cause qui n’est pas la leur, surtout si elle est de nature à compromettre la cohésion sociale qu’on a actuellement bien du mal à préserver. Les fonctionnaires se doivent eux- aussi, d’avoir le courage d’afficher leurs opinions politiques et la possibilité de se prononcer librement, sans crainte de chantage, de harcèlement moral ou de sanctions administratives disciplinaires arbitraires, de la part de certains des chefs hiérarchiques qui ont tendance à tracer et à imposer une ligne de conduite électorale à leurs subordonnés, en espérant ainsi préserver les privilèges du système qui assure leur promotion. Bien qu’aucun sondage ne puisse l’étayer, on devine aisément que la tendance préférentielle au sein de l’opinion publique nationale se porte sur les « grands partis » que sont le PUP, l’UFR, l’UPR et le RPG, qui sont véritablement les seuls, susceptibles de tirer leur épingle du jeu, compte- tenu des potentialités que leur confère leur implantation géographique sur plus ou moins, l’étendue du territoire national.Et pour une fois, avec l’espoir de l’application stricto-sensus des dispositifs réglementaires relatifs au fonctionnement démocratique de la CENI, l’opposition peut espérer une percée significative, car le PUP parti au pouvoir, se trouve miné par ses dissensions internes qui fragilisent chaque jour davantage sa cohésion et sa main-mise sur les affaires publiques. Dans cette optique, un choix cornélien s’impose à tous quant à la préférence à accorder à tel ou tel autre de ces partis. Ce choix, aussi pertinent qu’il soit, doit sincèrement être motivé, par une conviction personnelle, déterminée par le seul souci de croyance en la capacité de ces partis, à proposer aux guinéens, un model de société bâti sur les valeurs universelles de tolérance, de paix et de prospérité pour tous. De ces élections, dépendra la nature du paysage politique guinéen dans les années à venir et dont l’impact sur le processus de développement, sera déterminé par les mécanismes de décision et de gestion futurs, des décideurs que nous auront choisi pour nous gouverner. Dans l’objectif d’influencer le cours de notre destin commun, l’abstention, bien qu’un droit constitutionnel, doit être perçue comme une démission de la part des guinéo-pessimistes et des défaitistes, qui ne croient plus en l’avenir du pays, alors qu’impératif est, l’opportunité de saisir cette occasion pour faire valoir nos droits en assumant pleinement nos devoirs de citoyens. Comprenons que chaque voix aura son pesant d’or et pour l’avènement tant souhaité d’une guinée libre et prospère, engageons nous résolument dans la voie du changement amorcé et faisons nôtre, le fameux appel de Jean Paul II : N’ayez pas peur ! Le renouveau est sans aucun doute à ce prix. BAYO Abidine

    Abidinebayo@hotmail.com

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  • La gloire perdue

     C’est évident qu’en dehors des frontières africaines, l’évocation du nom de la Guinée prête souvent à confusion à cause probablement de son homonymie avec d’autres pays, mais certainement aussi, parce que son degré de rayonnement dans le concert des nations est presque insignifiant. N’est-ce pas là, une raison suffisante de déception pour tout guinéen patriote, nostalgique d’un passé peut glorieux sur le plan interne à cause des exactions et des privations subies par le peuple guinéen en raison de la politique de la dictature qui régnait, mais encore présent dans la mémoire collective au niveau international. Les anciens se rappellent au bon souvenir des énergiques prises de position anti-coloniales et anti-impérialistes de Sékou Touré et les hauts faits d’arme des soldats guinéens dans les luttes de libération en Afrique. On se souvient aussi des guinéens qui s’illustraient dans le domaine culturel à chacune de leurs sorties pour représenter le pays à l’extérieur et défendre les couleurs nationales.Le Hafia Football Club, les Ballets Africains de Guinée, Le Bembeya Diaz National, Les Amazones de Guinée, pour ne citer que ceux-là, faisaient alors la fierté de tout un peuple, uni derrière ses héros qui avaient conscience de l’importance stratégique, des combats qu’ils menaient. La raison de leurs succès respectifs, était due essentiellement à la motivation profonde qui les animait de par le conditionnement psychologique dont ils faisaient l’objet de la part des dirigeants d’alors, qui considéraient la culture comme une arme de propagande politique au service de la cause commune.Pour tous ces hommes et femmes qui nous ont honoré, une seule chose était essentielle : ils étaient guinéens et fiers de l’être et à ce titre, ils se sont battus corps et âme dans chacune de leurs missions et la Guinée était en cela, honorablement qualifiée d’ambassadrice de la culture africaine. On s’étonne de voir que malgré les difficultés du moment, les ballets africains continuent toujours à rafler la mise à ses participations aux différents festivals, alors que le football guinéen a complètement perdu ses lettres de noblesse, pendant que les amazones de Guinée sont tombées dans les oubliettes. Le football, discipline sportive avec ses exigences physiques, connaît sa traversée du désert pour la raison toute simple que les anciens du Hafia et toute cette génération, ayant atteint la limite d’âge qui ne leur permettait plus de pratiquer, les conditions n’avaient pas été crées pour assurer une relève digne de ce nom et l’avènement de la deuxième république n’a pas favoriser l’épanouissement de la jeunesse dans ce domaine parce que ne constituant malheureusement pas une priorité pour les nouveaux dirigeants. Par chance, les Ballets Africains quant à eux, malgré la faiblesse des moyens mis à leur disposition, bénéficient de l’expérience des anciens qui transmettent leurs savoirs et connaissances à la jeune génération avec un patrimoine culturel exceptionnel. La Guinée possède sans aucun doute, des potentialités et des talents qui ne demandent qu’à s’affirmer, mais faudrait-il pour cela que les décideurs politiques comprennent que les besoins des guinéens sont certes immenses, mais les moyens étatiques étant limités, une gestion rigoureuse et efficiente des deniers publics s’impose pour favoriser un développement harmonieux des différents secteurs d’activité. A chaque époque, ses mœurs et de nos jours, on dit que l’argent constitue le nerf de toute guerre. Mais au-delà de l’aspect strictement financier, les citoyens ont besoin de se sentir concernés par les problèmes de leur pays et surtout d’avoir le sentiment fort que les hommes et femmes auxquels ils ont fait confiance pour présider à leurs destinées, font preuve de courage, de dynamisme et surtout de patriotisme en guise d’exemple à suivre.

    BAYO Abidine

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  • Prémices de lendemains désenchanteurs

    Prémices de lendemains désenchanteurs: L’homme se définit entre autres, comme étant le reflet du milieu social qui l’a vu naître et grandir. Nous guinéens, ne pouvons constituer l’exception qui confirme cette règle et par voie de conséquence, nous pensons et agissons en fonction de notre héritage culturel et politique dont les principes basiques, trouvent en partie leur fondement dans les régimes qui nous ont gouverné jusqu’à nos jours. Des années Sékou Touré, on était censé cultiver les principes d’égalité et de solidarité qui caractérisent théoriquement les régimes de type socialiste. Mais malheureusement, les déviances autocratiques de la classe dirigeante de l’époque, ont contribué à fragiliser le tissu social. Le brusque changement d’orientation politique qui s’ensuivit avec l’avènement de la deuxième république et son option pour un libéralisme sauvage, a été de nature à favoriser mesquinement les tensions. A ce jour, les prodromes d’une ère de renouveau ne sont pas visibles à l’horizon et force est de reconnaître, qu’on est loin de sortir de l’auberge, si l’on suppose que la fin de règne du général CONTE est synonyme de règlement définitif des maux qui nous assaillent, sans tenir compte des causes véritables qui les engendrent. L’expérience n’enseigne t-il pas qu’il ne faut jamais regarder là où l’on tombe, mais bien où l’on trébuche et ce faisant, quand adviendra une fois de plus, une période de tensions et d’interrogations, après un probable changement de régime, les guinéens ne doivent pas prétexter souffrir de torticolis pour tourner la tête et voir le long et sinueux chemin parcouru afin d’admettre en toute objectivité, qu’ayant semer le vent, on ne pouvait s’attendre qu’à récolter la tempête. Tout comme les années dites de révolution ont indéniablement eu des conséquences fâcheuses sur la période de vaches maigres que nous vivons actuellement, les années CONTE auront forcément des répercussions dans l’avenir, car tout porte à croire, que le cycle infernal de la misère, conditionné par la gestion calamiteuse de la chose publique, due essentiellement à la mal gouvernance, continuera sa rotation. Tous les ingrédients sont réunis pour que l’on s’inscrive dans une logique de perpétuel recommencement, pour n’avoir pas su tirer des leçons des échecs du passé. L’esprit de clan est encré dans la culture politique guinéenne et les acteurs présents sur la scène, sont tous ou presque, de cette vieille école dont les pratiques habituelles avilissantes, sont devenues comme une seconde nature dont on ne peut espérer un changement qualitatif significatif, susceptible de leur faire changer leur cap idéologique, qui est actuellement érigé en système de dépendance et de connivence, dont les méthodes anachroniques et pernicieuses subsistent au-delà de leurs volontés individuelles, car ils sont quelque part eux-mêmes, embourbés dans une sorte d’engrenage. Le redressement politique et économique en guinée, s’avère une tâche éléphantesque, mais ne dit-on pas qu’à cœur vaillant, rien d’impossible. La seule et unique personne qui a les cartes en mains pour nous sortir de ce bourbier, c’est le premier ministre Lansana Kouyaté, qui ne peut prétendre de pas avoir les coudées franches dans son action gouvernementale, dont il doit s’en donner les moyens de la politique et assumer pleinement ses responsabilités. En attendant, pour tout le peuple de guinée, il est comme un berger qui a charge de diriger son troupeau. A lui donc de le conduire vers des pâturages ou vers des terres arides. Espérons avec les critiques qui pleuvent en ce moment en son encontre, qu’il saura opportunément faire dorénavant, des choix judicieux pour le bonheur de tous. BAYO Abidine

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  • Trêve de papotage:

    L’on croyait révolu, le temps de la folklorique ²mamaya² au service du culte de la personnalité, avec son corollaire de pratiques de bassesse, ni foi, ni loi de la part de véreux marchands d’illusions, qui manipulent les consciences, pour que perdure ce système dont ils profitent si bien, en faisant perdre de vue les nobles objectifs de croissance économique et d’épanouissement social dans notre pays. Les bonnes consciences, s’évertuent depuis tant d’années à favoriser tant bien que mal, l’éveil des mentalités pour que l’action politique soit au service exclusif de l’amélioration des conditions de vie de nos populations et paradoxalement, les critiques aussi acerbes fussent-elles, peinent à trouver des échos favorables au sein de la classe dirigeante qui se mue chaque jour d’avantage en génératrice de désillusions et de désespoirs. La preuve de toute bonne volonté humaine, se traduit par les actes et la reconnaissance du mérite s’acquiert mais ne s’impose point comme nous le font vivre les différents comités de soutien d’on ne sait qui et pourquoi. La période dite de transition que nous connaissons actuellement, était censée réconcilier les guinéens, en favorisant l’instauration d’un climat de paix et de transparence nécessaire à l’organisation future d’élections démocratiques à même de créer les conditions d’un développement harmonieux de la nation. Malheureusement, les ambitions personnelles priment comme toujours sur le bonheur collectif en témoignent les agissements de personnes insouciantes, dont les prises de position partisanes ne sont déterminées que par l’appât du gain que leur font miroiter des personnalités politiques trahissant sans scrupule, la confiance ô combien honorifique, placée en eux par le peuple. Il est pathétique de constater qu’on est encore en guinée à se positionner les uns contre les autres pour favoriser l’ascension politique de personnes, dont le seul et unique but apparent est de s’emparer du pouvoir, quitte à ce qu’elles ne se soucient guère des aspirations des populations. Les démocraties modernes se caractérisent par l’adhésion des masses populaires aux programmes de développement des partis politiques, dont les membres égaux en droit et en devoir, ne font valoir que leurs compétences et leurs qualités pour occuper un poste de responsabilité. En guinée par contre, on a tendance à se morfondre et à se confondre en conjectures devant nos dirigeants pour espérer avoir leur faveur en leur plaçant sur un piédestal d’où ils ne pensent jamais redescendre. Et pourtant, en ce monde ci- bas, rien n’est éternel, raison de plus pour se préoccuper de l’héritage que l’on est susceptible de laisser aux générations futures qui ne manqueront pas de l’apprécier à sa juste valeur. La vie de l’homme est trop courte pour ne pas la sacrifier en tergiversations. L’honneur et la dignité requièrent qu’en la traversant, on la marque d’une empreinte positive indélébile de par notre apport à l’édification de la société dans laquelle nous vivons. Que d’encre coulé, que de salive gaspillée, dans la tentative de mobilisation et de fédération des esprits progressistes et se rendre compte finalement que le combat est loin d’être gagné, prétexte pour ne pas baisser la garde. Nous avons actuellement le vent en poupe et plus que jamais des raisons évidentes d’y croire, malgré les apparences et le climat délétère ambiant. Tâchons donc de ne pas rater le train de la démocratie que constitueront les prochaines élections législatives prévues pour le premier trimestre 2008, car ce serait on ne peut plus clairement, l’occasion belle de montrer à suffisance, à l’opinion publique internationale, l’aspiration réelle du peuple de guinée au changement. BAYO Abidineabidinebayo@hotmail.com

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  • En attendant la levée de "l’hypothèque" sur l’avenir de la jeunesse:

    Les critiques surgissent de partout pour dénoncer l’absence de résultats de notre « consensus national » Lansana Kouyaté. La pénurie d’eau, l’obscurité dans laquelle vit le pays et la dévalorisation exponentielle du panier de la ménagère n’ont pas pu être solutionnées, du moins pour l’instant selon les Kouyaté optimistes. Ne nous attardons sur ces fâcheux problèmes au risque de recevoir une décharge écrite de la part des irréductibles partisans du gouvernement. Intéressons nous au troisième chantier du premier ministre, la jeunesse : Là, c’est moi qui suis prêt à décharger ! Vous devez encore avoir en mémoire le chantier consacré à la jeunesse, annoncé par Kouyaté lui-même, qui n’a pas manqué de rappeler le désespoir dont souffrent « ceux- là même qui devraient porter les espoirs de notre pays et qui sont les premiers atteints et qui vivent ce calvaire (le chômage) avec un sentiment de frustration, d’injustice et de révolte. » De ce fait, Il inscrit sa troisième priorité au « plein emploi de la jeunesse. » Rien n’a été dit sur les modalités selon lesquelles ce plein emploi allait être atteint. Aucune date d’échéance n’a été donnée. Il ne lui a pas semblé utile de nous donner le chiffre du chômage actuel des jeunes afin qu’on puisse s’en servir plus tard pour comparer au taux de chômage futur qui correspondrait, en cas de réussite de cette priorité, à ce taux du plein emploi. Le seuil de ce plein emploi n’a pas été non plus défini. Ce ne serait pas exagéré de dire que ce discours était creux, amphigourique et chimérique. Le seul emploi que notre premier ministre ait créé pour la jeunesse, en déperdition, est son comité de soutien. L’initiative du récent salon de l’emploi est à saluer mais ne nous méprenons pas, cet événement n’a pas permis de créer des emplois ; ce fut un marché temporaire où se sont retrouvés les offreurs d’emploi et les demandeurs d’emploi. Salon ou pas, ces entreprises allaient embaucher. Pour inciter les entreprises à la création de l’emploi, il faut que le travail, la justice, le respect des textes de loi, le respect de la parole donnée, la compétence, la rigueur soient des parties intégrantes de l’environnement. Notre pays a toujours été détourné de ces catalyseurs favorables à l’investissement et l’arrivée de Kouyaté n’y a rien changé. Le secteur informel, où grouillent déjà de nombreux jeunes (n’ayant pas pu bénéficier d’une qualification ou ayant déserté prématurément l’école) de tout âge, est désormais pris d’assaut par de plus en plus de jeunes diplômés et désœuvrés. La lueur pâle de leurs yeux exprime un quotidien rythmé par la faim, la soif la fatigue et le désespoir. Ils vivotent en attendant des créations concrètes d’emploi et pendant ce temps leurs diplômes se dévalorisent. Leurs semblables, comme moi, qui ont eu l’opportunité d’être venus faire leurs études à l’étranger semblent avoir beaucoup plus de chance car il n’y a pas de galère plus pénible que celle de l’étudiant guinéen. Certes, c’est une chance que l’on soit venu à l’étranger pour faire nos études mais l’autre face de la médaille n’est pas si enviable notamment en ce qui concerne la France. De nombreux étudiants africains étudiant dans l’hexagone ont pour objectif de rapidement finir les études afin de rentrer apporter leur pierre à la construction de l’édifice national de leurs pays respectifs. Ce sont des centaines d’ivoiriens, de gabonais, de sénégalais, de maliens, de béninois, qui, une fois leur diplôme en poche s’empressent de faire leur retour. Mais qu’en est-il des étudiants guinéens ? Quand nous approchons de la fin de notre cycle universitaire, nous sommes autant angoissés qu’heureux. Que faire après l’obtention du diplôme ? Rentrer dans un pays où il n’y a pas de débouchés ou rester dans les pays hôtes qui nous accueillent mais qui font de nous, surtout en période électorale, des boucs émissaires, des problèmes, des indésirables. Quand on appelle les parents pour les informer de notre envie de retourner dans un futur proche, car bientôt la qualification tant recherchée deviendra bientôt réalité, c’est alors qu’un arsenal de sermonneurs tente de nous expliquer que le meilleur choix serait de rester dans le pays formateur. Certains osent dirent que c’est une pure folie de rentrer. Ce serait même un acte suicidaire. Alors nous voilà pris dans un fâcheux dilemme. Quelles solutions pour nous ? Ce gouvernement n’est sans doute pas responsable de cet état de fait, on l’admet, les effets d’hystérèse y sont pour beaucoup et puis défaire vingt trois années d’absence de projets pour les jeunes doit être difficile. Mais quelle action concrète est faite pour calmer l’hémorragie ? Bien au contraire, la situation de la jeunesse semble s'envenimer. Les récents résultats critiques du baccalauréat sont là pour en témoigner. Cette étape, à la frontière de l’enseignement universitaire, est primordiale car une jeunesse bien formée est une jeunesse qui sera armée pour affronter les défis de demain. Quel constat peut on dresser pédagogiquement parlant au terme des deux cents jours de notre gouvernement? On ne peut pas affirmer que rien n’a été fait depuis la venue de l’équipe consensuelle. Beaucoup d’efforts ont été faits, mais seulement, sur la façade de notre éducation nationale pacsée avec une crise qui perdure. On s’est virulemment attaqué à la forme du problème en unifiant le bac, en mettant des fonds pour organiser des examens propres, dit-on. On a même jeté en prison des soi-disant fraudeurs pour montrer aux guinéens que l’impunité est désormais rangée aux oubliettes. Bien, passons maintenant au fond du problème. Toute réforme formatrice a pour but de rénover l'instruction afin que le plus grand nombre puisse trouver une satisfaction. Mais que constate t’on : 20% de réussite au bac ! Si on était dans un pays normal et normé le ministre de l’enseignement devrait se poser la question de ce résultat alarmant, faire une synthèse de cette calamité, afin de poser de nouvelles bases pour aider les lycéens à mieux se préparer pour les prochaines échéances. Mais à quoi assistons nous ? le ministre est fier de ce résultat car selon lui son ministère a juré d’organiser des examens crédibles transparents et débarrassés de toute fraude. En somme le bilan est très positif. On comprend aisément pourquoi ce résultat alarmant n’ait pas fait grand bruit et de toute façon l’équipe gouvernementale s’en moque : Premièrement, aucun de leurs enfants ne subiront les imperfections de ce système car ne fréquentant pas les établissements publics qui paient le plus souvent le montant global de cette facture amère des échecs ; deuxièmement le nombre de places à l’université étant limité, les professeurs étant mal payés, les élèves étant démotivés, on peut affirmer que ce résultat a été prémédité. En Guinée, on ne résout jamais les problèmes mais on les déplace, on trouve des solutions temporaires ou on joue à cache-cache avec les solutions mais jamais on ne s’attaquera au mal. (L’accord tripartite, qui a eu pour principale mesure la nomination du premier ministre alors que la solution à notre mal commun était le départ de Conté, est là pour en témoigner.) En fait on se trouve dans la république du semblant : le gouvernement fait semblant de payer les enseignants, qui font semblant d’enseigner les élèves, qui eux-mêmes font semblant d’étudier…la sentence est finalement lourde, 80% d’échec et ce n’est pas une blague. Après l’on s’étonne que des jeunes s’occupent en adhérant aux comités de soutien. L’oisiveté ne serait t’elle pas la mère de tous nos vices ? Peut on condamner un jeune inactif, militant dans un comité de soutien d’autant que cela rapporte des sous ? Ces jeunes ont compris, du moins certains d’entre eux ; ils seront les premiers à chasser Kouyaté le moment venu mais en attendant ils essaient aussi, à leur manière, de profiter du système. Un jeune mal formé, recalé au bac et exclu de son établissement ; avec des parents ne disposant pas de ressources financières conséquentes pour lui offrir une formation alternative, quel choix s’offre à ce dernier ? Pour lui, comme pour la majorité des jeunes de Guinée, l’avenir est plus une grande peur qu’un petit espoir. Ce gouvernement pourra tout fait pour, nous démotiver, hypothéquer notre avenir, spolier la république, diviser la jeunesse ; mais il ne nous enlèvera jamais le droit de rêver d’un avenir meilleur, le droit de nous battre pour cet avenir, l’envie de construire des projets de demain pour notre terre. Jeune de Guinée ou « orphelin » de la patrie, tu n’as aucune chance mais comme Jamel Debbouze (célèbre humoriste français d’origine nord africaine) je te dirais : tu n’as aucune chance alors saisis la ! Koumbassa Alassane koumbassa@gmail.com

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  • L’aventure ambiguë du P.M:

    Les échos en provenance du bled, sentent le souffle de la déception et des antagonismes stériles, après la période de grâce accordée à l’équipe gouvernementale formée par M. Lansana Kouyaté, que bon nombre de critiques, estiment à tord ou à raison, ne pas être en mesure de répondre efficacement aux attentes des populations. L’espoir à l’annonce de sa chaotique nomination, était pourtant immense et son ampleur n’a d’égale que la désillusion suscitée par l’orientation politique qui est la sienne, quant aux priorités de développement en Guinée. Une fois de plus, les choix politiques de nos dirigeants sont empreints de pratiques peu orthodoxes qui relèvent de l’improvisation et de la non maîtrise des données essentielles au redressement politico-économique, favorable à l’amélioration des conditions de vie dans notre pays. Il n’y aura de cesse de marteler que dans la guinée décadente, la faute des échecs successifs, ne peut incomber à une seule et unique personne, mais c’est tout le système qui est remettre en question. Le général Lansana Conté et à fortiori son premier ministre, aussi responsables soient-ils, chose dont on ne peut douter, car comme le dit l’adage, le peuple est à l’image d’un serpent qui ne sert que de corde en lui tranchant la tête, sont eux mêmes engloutis et empêtrés dans un magma de profiteurs, pour emprunter une des expressions de Jean Marie Doré, lors des premières élections présidentielles en 1993. L’amélioration de situation tant souhaité par la majorité silencieuse et souffrante dans sa chaire et son esprit, n’est de toute évidence pas profitable à la minorité nantie, soucieuse de préserver à tout prix, les privilèges du corrompu système, quitte pour cela à exacerber les divisions régionales et à entretenir le spectre de l’ethnocentrisme. La vieille recette de diviser pour régner, a de tout temps était l’expression favorite dans notre pays, car elle est malheureusement, la seule susceptible de désolidariser les guinéens dans leur lutte commune pour un changement positif. Une prise de conscience collective, de la nécessité pour les guinéens dans leur ensemble, avec leurs différences d’opinions et d’appartenance ethnique ou régionale, de se donner la main et œuvrer pour l’intérêt de tous, s’impose plus que jamais. L’on reproche au premier ministre d’avoir pratiqué une certaine discrimination en ce qui concerne la nomination des cadres de l’administration et de ne pas honorer ses engagements dans l’esprit de la plateforme revendicative des grévistes et la lettre de mission qui en fait suite lors de sa nomination. Sékou Touré se plaisait à dire que la dignité d’un homme réside dans l’adéquation entre le dire et le faire, mais faudrait-il pour cela que celui-ci, aussi sincères que soient ses intentions, ait les moyens de son action, en ayant la possibilité d’agir dans un environnement et des conditions favorables. Avec une réelle volonté politique, ne serait- il pas judicieux, de soumettre à approbation, toute nomination à un poste stratégique par un comité de sages indépendant constitué à cet effet, rôle qui aurait pu être dévolu à l’assemblée nationale qui n’est malheureusement à ce jour, pas représentative des différentes sensibilités, pour mettre définitivement un terme aux suspicions et aux luttes de clans. Il est temps d’en finir avec le stop and go ou plus exactement try to go. Pour atteindre une véritable ligne de démarcation, l’on doit savoir que c’est à nous la guinée. Notre terre nous est donnée pour y vivre. Nous ne sommes ici-bas que pour un temps, comme l’on était nos prédécesseurs et comme le seront nos successeurs. Alors vivons ensemble, vivons en paix. BAYO Abidine

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  • La patrie en sursis:

    Hommage à tous ces martyrs qui sont tombés, sous les balles meurtrières des mercenaires et des militaires associés à la cause du général Président, pour avoir voulu manifester leur mécontentement, leur ras-le-bol, leur faim, leur soif. Permettez-moi au nom de toute l’équipe de Kibarou de présenter nos condoléances les plus attristées aux familles endeuillées. Toutes ces vies sacrifiées ne doivent jamais tomber aux oubliettes. Une nouvelle éthique politique devrait pouvoir être fondée sur la conscience que nous devrons avoir, du dévouement de ces personnes, jeunes pour la plupart qui sont morts pour avoir osé dire « non » à l’arbitraire, à l’injustice et à la pauvreté. Il est de notre devoir, nous guinéens, de garder éternellement dans nos cœurs et dans nos mémoires que ces vies ont été arrachées parce que nos libertés fondamentales étaient bafouées, nos voix étaient ignorées, et nos avenirs compromis. Malgré la barbarie, la répression, le crépitement des armes, Peuple de Guinée, ton courage a été exceptionnel, ta gloire reste inégalée et ta bravoure reconnue et indiscutable ! Malgré toutes ces années de frustration de la première et deuxième république tu as eu le courage de t’affirmer et de ne plus rester muet. Ces vingt trois dernières années n’ont pas atténué toute la souffrance que tu as accumulée à l’époque de la première république. Il y’a certes eu du positif selon certains passionnés de l’un ou l’autre régimes, mais il est clair que sur le balance le négatif est largement gagnant. Désormais ton avenir t’appartient et tes futurs dirigeants sont prévenus. Plus jamais tu n’accepteras de te faire spolier, berner, trahir. Tu exigeras des comptes chaque fois que le doute s’installera. Ta vigilance doit être accrue car la bataille de la démocratie vraie n’est toujours pas atteinte. Désormais tu connais l’importance de l’unité nationale. Tu sais maintenant qu’un peuple uni déplace des montagnes et un peuple divisé conforte un pouvoir irresponsable. Le général Président s’est accroché à son pouvoir jusqu’à la dernière minute. Qui l’aurait cru ? En agissant de la sorte il a montré qu’il est prêt à sacrifier son peuple mais jamais son pouvoir. En s’agrippant à ce fauteuil présidentiel, ô combien fragile désormais, il a dévoilé qu’il souhaite une fin lente et pénible à une fin brusque. Maintenant il est prévenu que le peuple ne suivra plus ses diktats. Depuis longtemps on a toujours voulu, nous guinéens, aller de l’avant mais le boulet de notre passé, l’incompétence et l’irresponsabilité du Général Président nous ont empêché d’avancer. Aujourd’hui on a le droit d’être optimiste car on est uni, fier, « vacciné » et plus que jamais déterminé à avancer. On veut pouvoir ne plus s’exiler pour fuir la misère, on veut pouvoir manger à notre faim, on veut pouvoir vivre dans notre beau pays, bref on veut vivre dignement. Les mots justice, liberté, union, travail, résonneront de tout temps dans nos esprits. Espérons que nos futurs dirigeants en seront conscients et mettrons tout en œuvre pour que la machine du développement soit en marche vers l’avant et ce pour longtemps. En attendant n’oublions pas que la patrie est en sursis et la vigilance doit être accrue car tant que le général Président est au pouvoir il faut s’attendre à tout. Koumbassa Alassane koumbassa@gmail.com Janvier 2007

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  • Soutien aux patriotes Tierno Monénembo et Amara Kaba :

    Face à la polémique soulevée par le texte, Et maintenant, de Tierno Monénembo et à la virulente réponse de Mr mara Kaba, je me suis posé énormément de questions comme l’ont fait beaucoup de nos compatriotes. Je pense que ces deux personnes ont eu le courage, l’une de pointer un problème épineux de notre Afrique tourmentée et source de beaucoup de conflits dans plusieurs pays, et l’autre a eu le cran, il faut le dire, d’apporter une réponse que nombreux de nos compatriotes ont pensé mais n’ont pas eu l’envie d’en porter la dure responsabilité. J’avoue qu’avant de me lancer dans l’écriture des ces lignes, grande fût ma réticence. Mais est-ce dans la peur et sous prétexte que certains sujets sont trop sensibles, que l’on ne doit pas y participer ou pire se cacher derrière son silence ? Non ! Je ne le crois pas. Aussi je tiens à m’excuser vis-à-vis de ces deux personnes, elles sont avant tout, mes aînés et je leur dois tout le respect qui s’impose et mon texte n’est nullement fait pour les attaquer mais plutôt les soutenir tout en relevant certains de leurs propos que j’ai trouvé ambigus. Je suis un passionné du débat contradictoire et je pense que c’est un socle qui aide un pays à avancer. En outre le plus modeste des témoignages devant une cour est soumis à une procédure contradictoire, alors, pourquoi cet épineux problème qui concerne des millions de personnes ne le serait pas. Le linge sale doit se laver en famille et chacun doit apporter sa part, pour une grande propreté, à cette grande lessive. Les points négatifs : J’ai souligné un certain nombre de points que je qualifie de négatifs dans les deux interventions : Tierno Monénembo affirme dans son texte, je cite : « Oyé pour le patriotisme ! Anitché, Monsieur Kouyaté pour votre sens fort étendu du consensus national et de l’équilibre ethnique ! Rien de mieux, en effet, que de s’appuyer sur une ou deux ethnies pour faire avancer tout un pays : les faramineux résultas que nous avons obtenus depuis 1958 sont là pour en témoigner» Selon moi, les faramineux résultats obtenus ne sont en aucun cas le fait de s’être appuyé sur une ou deux ethnies mais plutôt le fait qu’on ait eu des individus mal intentionnés à la magistrature suprême de notre patrie, fonctionnant avec un « disjoncteur » susceptible de sauter à tout moment dans leur tête. Les résultats obtenus auraient été les mêmes si toutes les ethnies de l’Afrique avaient été associées au règne de ces deux individus. Quand la locomotive a une panne tous les wagons restent immobilisés. Donc la réaction de Tierno Monénembo me parait ici disproportionné et j’ose croire qu’il a fait le choix de s’exprimer ainsi pour inciter certaines personnes à sortir de leurs retranchements. Pour ça il a plutôt gagné son pari. Le contenu de l’intégralité du texte de Monénembo, à part l’extrait cité ci-dessus, ne souffre d’aucune autre ambiguïté à mon sens. Les problèmes soulevés quant au flou personnel, au profil personnel de Mr Kouyaté, et à la composition du gouvernement sont réels et les arguments qu’il donne sont plutôt affûtés. Je vais aller plus loin que Tierno Monénembo pour calmer certaines idées tordues. Lansana Conté n’est pas insensé parce qu’il est Soussou. Sékou Touré n’était pas schizophrène parce qu’il était Malinké. C’était juste des chefs d’Etat imbus de leurs personnes, et vous noterez que dans la Guinée ne fait pas figure de monopole, qui en faisaient qu’à leur tête. La région et l’ethnie disent d’où on vient mais en aucun ne disent qui on est. Plusieurs chefs d’Etat Africains ont eu le mérite d’être connu pour leur irresponsabilité totale et leur compétence inavouée. Ils avaient pour seul souci leur fierté personnelle et la construction d’un clan présidentiel comprenant les plus proches dans le but d’assouvir leur passion du pouvoir. Quant à la réaction de Mr Kaba, j’ai relevé un certain nombre de points négatifs. Je pense que les propos ; selon lequel Mr Tierno Monénembo vient de laisser tomber son masque, le masque de fer de l’ethnocentrique, du xénophobe ; me paraissent là aussi disproportionnés. Ethnocentrisme dans le dictionnaire signifie : Tendance à privilégier le groupe auquel on appartient et en a faire le seul modèle de référence. Mais vous conviendrez avec moi, qu’en aucun cas Tierno Monénembo était dans la logique de cette démarche. Exiger l’équilibre ethnique serait-il de l’ethnocentrisme ? Je ne le pense pas et j’ose croire, là aussi, que Mr Kaba a avancé ces propos durs, sous l’effet de la colère, sans prendre le recul nécessaire. Les points positifs : Qui détient la vérité ? Quand j’ai fait la comparaison des deux textes je me suis demandé lequel des deux détenait la vérité ? Etant moi-même Etudiant en Sciences Economiques j’ai appris que pour mieux comprendre les choses, vaut mieux faire son deuil de la vérité sinon on serait jamais à l’abri de faux jugements. Tierno Monénembo prétend que le ministre peuhl le plus important arrive en sixième position. Ça c’est une vérité. Kaba lui affirme qu’il y’a 7 ministres peulhs sur un total de 22 ministres soit 30% de l’effectif. Là aussi c’est encore une autre vérité. Maintenant le problème soulevé par l’écrivain est qu’aucun des ministères les plus importants n’est confié à un peuhl ; dès lors, je pense que si on a des pondérations différentes pour chaque ministère, le problème de l’équilibre est posé car les peuhls ne constitueraient plus 30% de représentativité. Cette représentativité calculée par Kaba étant faite sur une base de pondération de un (1) affecté à chaque ministre. Vous comprenez aisément que dans ce débat, car c’est devenu un débat, tous les deux détiennent une partie de la vérité mais aucun des deux ne détient la vérité absolue. Imaginons un autre cas de figure : Supposons qu’il y’avait seulement deux ministres peuhls occupant les deux postes les plus importants du gouvernement. D’aucuns auraient été satisfaits tandis que d’autres soulèveraient le problème du nombre de peuhls présents dans le gouvernement. Ces derniers seraient dans une logique compréhensible. On s’imagine donc, par rapport à ces arguments, que la question de la représentativité a tout son sens. C’est la raison pour laquelle ce sujet doit ne plus être tabou et on doit en parler jusqu’à le débarrasser de tout son caractère amphigourique. Force est de reconnaître qu’un vrai gouvernement de consensus aurait dû prendre en compte tous ces critères. Il aurait été préférable que tous les postes clés soient partagés entre toutes les ethnies et aussi toutes les sensibilités politiques et mais avant tout, la compétence des individus devrait être de rigueur. Après tout, le peuple de Guinée est souverain et n’a pas manifesté son mécontentement après la constitution de ce gouvernement. Qui ne dit mot consent ! Cela prouve que toutes les sensibilités se reconnaissent d’une certaine façon dans le gouvernement 1 de Mr Kouyaté. Souvenons nous que la nomination d’Eugène Camara a été rejetée par tout le peuple, qui en a fait la manifestation dans la rue. Si le peuple a choisi de faire confiance à Lansana Kouyaté, accordons lui aussi la nôtre jusqu’à ce qu’on voie les premiers résultats. Pour aller au delà de ce débat : Nous avons la fâcheuse habitude de laisser de cotés les sujets qui fâchent et ceci en toutes circonstances. Pourquoi ne par parler ? Pourquoi ne pas s’exprimer ? Pourquoi ne pas tenter de résoudre nos problèmes les plus fâcheux ? Il serait mieux de discuter de tout, sans complaisance ni langue de bois, que de se tirer dessus dans de stupides guerres au nom du patriotisme. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire, après avoir vécu plus de quatre ans d’instabilité, commence à trouver la voie de la réconciliation car les tabous ont été mis de coté. Le Burkina joue aujourd’hui le rôle de terre de règlement du conflit ivoiro-ivoirien. Le dialogue est direct et se passe entre les acteurs de la crise (rebelles et loyalistes). Jacques Lacan disait Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l'agressivité. Alors chers compatriotes, dialoguons, écrivons, manifestons nous avec notre plume. Contrairement à une arme, la plume préserve la vie, et atteint beaucoup plus de cibles. Un problème sous jacent à ce problème épineux est le problème de particularismes que nous cultivons et l’attachement à nos régions plus qu’à notre patrie. Oeuvrons dans l’avenir pour que tous les guinéens fassent réellement un, pour que la nation passe au dessus de nos régions et pour qu’un guinéen soit un guinéen avant d’être originaire d’une région, d’un groupe ethnique ou d’un autre pays . La finalité de ce but est de valoriser une seule ethnie : L’ethnie Guinéenne. A partir de cet instant les individus se distingueront par leurs compétences et non par leurs sexes, leurs ethnies, leurs religions ou leurs provenances. Candidats aux prochaines élections électorales, vous voilà avisés d’office. Je tiens à remercier Mr Tierno Monénembo pour avoir soulevé ce problème, et Mr Amara Kaba pour sa vivacité et son courage. Si j’ai choqué des sensibilités, je m’en excuse, c’était nullement mon but et il est primordial que nous ayons le courage de s’affronter, de se parler, en défendant nos convictions profondes ; mais tout doit être fait dans le respect de l’autre. Koumbassa Alassane koumbassa@gmail.com Avril 2007

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