Actualité

 

  • LA REPUBLIQUE TOURMENTEE

     Cela fait plus d’un an que nos sœurs et frères sont tombés, sous les balles assassines des militaires guinéens et bissau guinéens, pour avoir voulu faire basculer le destin de la mauvaise gouvernance sévissant depuis maintenant un demi-siècle dans notre pays. Bravement ces martyrs ont affronté cette obscurité guinéenne où continuent d’agir des acteurs politiques inspirés par l’autoritarisme de la première république et la cupidité de la deuxième république. Voilà donc venu l’éclairage que l’on attendait depuis un demi-siècle, s’était-on dit au moment de la revendication populaire. Hélas l’obscurité, peu à peu, reprend sa place. Il va falloir à nouveau des guides ; fort malheureusement les espoirs ont fondu, les passions sont nées, le clivage des fils de Guinée s’est actualisé. Où en sommes-nous aujourd’hui ? A la case départ me rétorqueriez vous. Mais non ! Nous ne sommes plus à la case départ. Nous ne savons plus où nous sommes. Nous nous sommes égarés et nous avons emporté notre unité nationale dans cet égarement. Notre brève union, qui naquit dans les épreuves passées, n’a pas eu le temps de se fortifier : Le consensus est apparu et notre union a disparu. . Encore une fois, nous nous sommes perdus et nos ennemis de la mauvaise gouvernance, eux, essaient de se retrouver. Dans le pays, la bataille fait rage entre les nouveaux mauvais gouvernants et les anciens mauvais gouvernants. Ils se disputent les sièges de l’Etat tandis que le peuple continue de se battre farouchement contre la vie chère. Mais, jusqu’à quand dureront le manège des gouvernants et le désespoir de la population ? On continue de patauger dans la boue de la division, du repli sur soi, de la vengeance. Les ethnies se déclarent, l’union nationale continue de périr, le paysage politique devient de plus en plus flou et notre combat ne fait que s’enliser. Dans les conditions actuelles, il serait fictif d’affirmer que les prochaines élections législatives, pressenties par nombre comme solution miracle, seront organisées de façon honnête et sereine. Elles contribueront plutôt à nous éloigner de nos aspirations. On peut dors et déjà affirmer que ces élections seront dépourvues de transparence et la plupart de nos partis politiques, ethniques ou pas, la contesteront. Et encore un brouhaha qui viendra s’ajouter à un autre brouhaha, dans le pays de l’obscurité. L’avenir, source d’espoir pour bon nombre de jeunes guinéens, n’est pas prometteur mais n’empêche que nous devrons nous battre tous ensemble pour retrouver le cap de l’unité nationale. Ces jeunes ne sont pas morts pour rien. Vaut mieux être médiocre dans l’excellence plutôt que d’être talentueux dans la médiocrité. Ils sont morts parce qu’ils ont voulu mettre fin à la médiocrité à laquelle le pays a été soumis depuis l’indépendance. Le comble dans tout ça est que les dirigeants du pays s’apprêtent à célébrer cinquante années de désillusion et de mauvaise gouvernance. En guinée, après la défaite… c’est la fête ! Oeuvrons plutôt, comme le propose beaucoup d’intervenants pour que ce cinquantenaire soit synonyme de remise en question, d’unité nationale véritable, de vérité, de pardon, de démocratie à part entière qui contribuera certainement à enclencher enfin notre devise : Travail, Justice et Solidarité. Pour finir, faisons un voeu, cinquantenaire oblige, à cette deuxième République : Vu qu’elle a été aussi nocive que la première République alors souhaitons qu’elle aie, au maximum, la même longévité que celle-ci. Koumbassa

    Alassane koumbassa@gmail.com

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  • ET ENCORE UN ABUS DE POUVOIR !

     Le décret présidentiel portant nomination du président du CNC est illégal, et de ce fait la présidence du CNC devient illégale D’abord pour évacuer toute idée préconçue, cette analyse ne prend pas position pour les tenants et aboutissants qui s’invectivent, par ce que tout simplement, les uns et les autres défendent, ou critiquent telle ou telle autorité publique (le Président de la République, le Premier ministre, etc). C’est un constat que je pose, et je le fais à chaque fois qu’une occasion se présente, et évidemment à chaque fois que j’ai le temps. Je ne suis ni pour Pierre, ni pour Paul. Je suis pour le respect de la légalité et le triomphe du droit sur l’autoritarisme. Cela étant, décidément, les guinéens ne veulent pas se débarrasser des mauvaises habitudes. On ne prend position sur un fait politique, économique et social que lorsque le fait en question ne touche pas un ami, un parent, ou un allié. Le constat est que la majorité des guinéens crient au changement, mais chaque guinéen veut un changement unidirectionnel, un changement au détriment des autres. Aujourd’hui, chaque guinéen doit avoir pour combat, la promotion d’un Etat de droit, la restauration de la légalité, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Comment est ce qu’on peut délibérément violer une loi de la République comme d’habitude sous prétexte qu’on a un pouvoir décrétale ? Comment les défenseurs de ces valeurs que je viens de rappeler (la liberté, le droit, la démocratie, la bonne gouvernance) n’ont souvent pas une vision critique par rapport aux violations des lois par les autorités publiques, en l’occurrence le président de la République ? Il faut dire, si nous refusons toujours de reléguer, ou d’aligner nos intérêts personnels sur les intérêts généraux, la République de Guinée avancerait difficilement. On se retrouvera toujours dans cette situation, et c’est ce climat qui règne tant à l’intérieur de la Guinée, qu’à l’extérieur de la Guinée : EST ILLÉGAL, TOUT CE QUI TOUCHE LES AUTRES, ET INVERSEMENT, EST LÉGAL, TOUT CE QUI ME TOUCHE ET/OU QUI TOUCHE MES PROCHES, MES ALLIÉS MÊME SI ON EST EN FACE D’UNE SITUATION ILLÉGALE. Sur ce, le décret présidentiel du samedi 1er mars, portant nomination du président du Conseil National de la Communication, est un décret qui vient s’ajouter à la série de violation des lois de la République. Après lecture du C.V de l’actuel président du C.N.C, immanquablement, on aboutit à une violation de la loi Loi/91/06 portant création du Conseil national de la communication. Selon les dispositions de l’article 6 aliéna 2 de la loi susmentionnée, les neuf (9) membres du CNC (le président du C.N.C est compris dans ces 9 membres) doivent être âgés de 40 ans pour être nommés. Attendu que l’actuel président est né le 4 novembre 1973, donc âgé de 34 ans et 4 mois. Etant donné qu’il manque environ cinq (5) belles bougies au nouveau président pour atteindre les 40 ans requis pour bénéficier de cette promotion, on conclut à la violation systématique de la loi régissant le C.N.C. Ce décret est illégal, et par conséquent la présidence actuelle du C.N.C devient illégale, car il n’y a pas de légalité dans l’illégalité. Les lois organisant les différentes institutions républicaines sont différentes les unes des autres. La loi Loi/91/06 portant création du Conseil national de la communication est différente de la loi organique 91/04 portant composition et fonctionnement du Conseil économique et social (CES), et de la Loi organique No 91/008/CTRN du 23 décembre 1991 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Cour suprême, et cetera, et cetera. Ainsi donc, on nomme les personnes à ces différentes institutions (surtout les deux premières) en fonction des dispositions particulières de chaque loi. Le décret de nomination des membres du CNC et/ou du CES n’est pas comme le décret de nomination des membres du gouvernement, car les organes sont différents, les missions sont différentes, etc. On ne nomme pas par ce que ça nous chante de nommer, on nomme selon ses compétences et selon les textes qui régissent la République, les institutions. Dans une République organisée, l’action de toute autorité, de toute institution est balisée par des textes de loi, qui s’impose non seulement aux autorités qui ont mis ces textes en place, mais bien évidemment aux simples citoyens. Certes, je suis pour la promotion des jeunes hommes et femmes aux fonctions de responsabilité, mais je ne pourrais pas parier que ce décret s’inscrit dans cette voie. Selon mes analyses, ce décret s’inscrirait dans les rapports de force entre un président de la République malade qui s’en moque des lois républicaines, et un premier ministre politiquement incompétent, irresponsable et qui commence à avoir la boulimie du pouvoir. Ce décret ne serait qu’un acte tactique, de positionnement, de construction et de renforcement des différents clans vautours qui gravitent autour de l’Etat, et qui n’hésiteraient pas à se dévorer lorsque l’occasion se présente. J’attends alors de voir les commentaires, les réactions des partis politiques, les leaders d’opinion, les organisations de la société civile sur cette nouvelle illégalité de la part du président de la République qui prend la Guinée comme une petite famille africaine où on se croit être le maître absolu des lieux.

    Touré Ibrahima Sory, écrivain et spécialiste des droits de l’homme, Montréal. istofr@yahoo.fr

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  • NOUS PREFERONS L'UNITE DANS L'ACTION A LA DIVERSITE DANS LE VERBIAGE

     Il est en ce moment, plus que démoralisant, de n’avoir d’autre choix dans les tentatives d’analyse de la situation guinéenne, que de parler et de parler, encore et encore, des éternels problèmes qui polluent notre existence et du sentiment de frustration qui en résulte, car la vie des guinéens est loin d’être un long fleuve tranquille. Tous les pays au monde connaissent certes des difficultés, qui si elles sont conjoncturelles pour certains, dits pays de démocratie et de pratique de la bonne gouvernance, qui ont su s’adapter aux réalités contemporaines et apprivoiser les contraintes liées à leur évolution sociologique et environnementale, elles demeurent cependant, structurelles pour le lot de pays à la traîne dont fait partie la Guinée, qui de bouleversements en clashs, se trouvent confrontés à des situations de calamité humaine, caractérisées par la profondeur du gouffre entre l’écrasante majorité de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, et quelques privilégiés nantis qui se cramponnent au pouvoir et excellent dans le zèle, dans l’exercice de leurs fonctions. Les soulèvements populaires prévalent ainsi d’un sentiment d’injustice sociale à cause de l’iniquité dans la répartition des richesses de la nation, qui font l’objet de pillage systématique, mettant en péril, les objectifs de croissance économique et sociale. Le manque de perspectives qu’engendrent les tensions politiques, favorise de plus en plus, la fuite en avant de nombre de jeunes vers l’Europe, pour échapper à la misère, à la quête de meilleures conditions de vie, dans des environnements sociaux et politiques, garantissant les libertés fondamentales. Ironie du sort, le supposé eldorado que constitue l’occident, se transforme de jour en jour en enfer, pour un nombre toujours croissant de sans-papiers, dont le quotidien se résume à " bobo, glouglou et dodo", à cause du durcissement de la politique européenne en matière d’immigration, attitude traduisant un signe apparent de changement de mentalités et de stratégies, dans ces pays, qui si auparavant, favorisaient les migrations internationales, par mesure de précaution et surtout de nécessité en raison de la présomption d’un potentiel manque de main d’œuvre, dû au vieillissement de leurs populations, craignent désormais, un envahissement incontrôlable, avec l’élargissement des frontières de l’union, d’où le privilège accordé à la nouvelle politique dite de l’immigration choisie, défendue par la France, qui favorise dorénavant, la venue de personnes compétentes, dans des domaines de croissance économique, à fort besoin de main d’œuvre. Cette nouvelle donne, est là pour nous signifier que rien ne sera plus comme avant et plus que jamais, les africains doivent compter sur leurs propres capacités à initier et à générer des politiques de développement économique et sociale, qui soient de nature à engendrer un environnement propice à l’amélioration des conditions de vie des populations, pour favoriser leur sédentarisation et leur participation effective au processus de changement évolutif et aussi pour encourager le "comme back to home" des nombreux diaspos déçus et blasés par de longues années d’errance à travers le monde et qui, pour cause d’instabilité politique, ont perdu l’amour de leur pays en hypothéquant à jamais, le rétablissement des liens d’avec la terre, mère patrie qui les a pourtant, vu naître. Le plus détonnant, c’est que la plupart de ces expatriés, nomades des temps modernes, se trouvent réduits à exercer des boulots précaires qui ne correspondent ni à leurs compétences, ni à leurs aspirations et deviennent comme disent les ivoiriens, des "womis", grillés qu’ils sont, pile et face, pour être d’une part, peu ou pas intégrés dans leurs pays d’accueil et de l’autre, rejetés par les leurs. Quelle absurdité ! On est bien que chez soi si toutefois, la situation politique et les conditions de vie s’y prêtent et c’est en cela que le rassemblement par rapport aux sujets essentiels, devient une impérieuse nécessité et une opportunité qu’on se doit de saisir, au-delà des diverses sensibilités politiques et au prix de sacrifices qui en valent largement la peine. Alors, le fait d’entendre couramment des gens spéculer sur le remue-ménage au pays, pour enfin dire qu’ils ne sentent aucunement concernés par ce qui s’y passe, dénote d’une attitude d’irresponsabilité de leur part, car pour espérer le changement souhaité et réclamé par tous, il faudrait bien que l’on s’implique tous, peut-être de façons différentes, mais résolument et inexorablement, car de nos actions individuelles, dépendra l’action de la collectivité que nous formons et ambitionnons de sortir de la morosité. Pour parer à l’éventualité d’une destinée funeste de nos ambitions, la gestion politique dans notre pays se doit de considérer de façon objective, qu’on a besoin de compréhension mutuelle, pour concilier des visions et des attentes différentes, dont le dénominateur commun demeure le bonheur du peuple dans son intégrité. Au stade où nous en sommes, il serait irresponsable et surtout préjudiciable de supposer qu’un quelconque parti politique détienne à lui tout seul, une solution miracle, pour venir à bout des difficultés incommensurables auxquelles nous faisons face et parlant de la constitution d’un gouvernement d’union nationale, on se fout éperdument de l’appellation à lui donner, mais le plus important, c’est que l’objectif à atteindre avec la tenue d’élections libres et transparentes, est de dégager une majorité parlementaire, par le jeu démocratique des alliances entre partis se reconnaissant en un même idéal et dont sera issu on l’espère, le futur P.M qui aura pour mission, d’insuffler une dynamique nouvelle dans la politique gouvernementale, dans le respect de l’étique et de la déontologie, par la moralisation de la vie publique et par l’application du principe de séparation des pouvoirs, garantissant l’autonomie et l’indépendance des institutions républicaines, dans leurs prises de décisions. L’adoption de mesures drastiques dans la gestion de la chose publique et draconiennes pour ce qui est des manquements aux règles établies, sera d’un apport positif dans ce sens. Seulement, les groupes de pressions qui ont pour manie d’entraver l’action gouvernementale, par la manipulation et les coups de bas, simplement par le fait de considérer que tous ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux, continueront leur sale besogne et pour ne pas leur prêter le flanc dans leur tentative de déstabilisation, l’on doit admettre que dans tous les camps, il y’a des bons et des mauvais, raison pour laquelle, il sera nécessaire et judicieux, de ne pas faire d’amalgame, par le conditionnement des esprits, à l’idée d’un cantonnement de toutes les forces vives, dans un enclos estampillé d’une encre indélébile "bon à rien". On se doit de faire une association compatible, autant que faire se peut, de toutes les bonnes volontés, dans un esprit d’ouverture et par souci d’efficacité, car de la pluralité des points de vue spécifiques, naîtront des solutions à la satisfaction de tous et dans l’intérêt général. Pour notre salut, on a besoin de tenir compte de toutes les expériences, celles bonnes pour en soustraire le maximum de profits et celles mauvaises, pour en tirer des enseignements utiles à notre avancement. Dommage qu’à l’avènement du pluralisme en Guinée, on ait pas admis le principe de bipolarisation du paysage politique envisagé par le général Conté, car s’il n’était aujourd’hui question que d’opposition et de mouvance présidentielle, le choix aurait été vite fait, en nous évitant en prime, les quiproquos entre pédants politiciens, pour l’affirmation d’un leadership, qui sera sans nul doute, incarné à l’avenir, par un homme ou pourquoi pas une femme, de préférence qui ne soit pas de cette "old school" régie par l’idéologie et le dogmatisme, et qui serait à mesure de ressentir sincèrement les préoccupations du Guinéen et de combattre vigoureusement les tares connus de tous, comme étant les véritables maux de notre société. Le choix qui s’impose à nous aujourd’hui doit dans ce cas, être guidé non pas par la passion, mais par la raison, en parfaite connaissance de cause de la volonté et des ambitions des prétendants au pouvoir suprême, à travers leurs actions concrètes sur le terrain et leur réelle capacité à tenir dans la bonne direction, le gouvernail du navire Guinée.

    BAYO Abidine

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  • LA GUINEE EST UN SINGULIER PAYS DE REMUE-MENINGES

     La principale menace de stabilité politico- sociale en Guinée, peut s’apparenter à ce qu’il convient de qualifier, de corrosion des fondations de notre bâti social, phénomène qui se caractérise par des tensions ethniques, dont la flamme incandescente, est ravivée par des prises de positions idéologiques partisanes, reflétant et conditionnant davantage, l’exaspération des clivages et les risques inhérents d’affrontement. Dés lors, on se retrouve face à un cas de conscience, qui mérite de constituer un exaltant sujet de préoccupation et de cogitation sur notre identité culturelle, qui souffre d’une sorte de déperdition patibulaire, due à l’incompréhensible et inadmissible incapacité, ou plutôt entêtement à comprendre, la nécessité d’une acceptation de la différence, dans une logique d’échange et de complémentarité, entre les composantes qui forment notre nation. Un diaporama des différentes étapes de notre évolution sociologique, montre que l’une des causes si peu lointaines de ce phénomène, se situent dans la structuration territoriale du pays en régions naturelles, avec chacune d’elles, des spécificités sur le plan climatique, végétation, relief et même linguistique, prédisposition naturelle, qui a servi de prétexte aux dirigeants de l’ancien régime, d’initier des politiques disparates, dont entre autres, la configuration hétéroclite du système éducatif, par une subdivision de la carte scolaire, en fonction de la prédominance linguistique, favorisant du coup, le repli identitaire et hypothéquant l’éclosion de visions harmonieuses, susceptibles d’améliorer notre existence et notre devenir en tant que nation. Dans pareil cas de figure, comment imaginer la consolidation des rapports sociaux, si l’enseignement et la formation de la principale frange de la population que constitue la jeunesse, sont basés sur des critères subjectifs, qui ne favorisent en rien le rapprochement entre les cultures, par le manque de politique adéquate d’intégration et d’épanouissement. La diversité culturelle se devait pourtant, d’être un atout majeur, source de richesses aussi matérielles que spirituelles, mais hélas qu’elle s’est trouvée instrumentalisée, dans un but de confrontation et division, environnement propice à l’assise d’une domination au profit d’intérêts particuliers. L’existence d’une langue dominante, dans laquelle tout le monde se reconnaît plus ou moins, est de nature à casser les barrières, en facilitant la communication et le dialogue intercommunautaire, comme c’est le cas dans des pays limitrophes : la Côte d’Ivoire (Djoula ou Français), le Sénégal (Wolof), le Mali (Bambara), contrairement à ce qui se passe dans notre pays, où les principales ethnies, par leur importance numérique, cherchent toutes, à légitimer leur suprématie, en incarnant le pouvoir qu’elles s’estiment dignes de pratiquer mieux que quiconque, par le fait de s’adjuger de façon prétentieuse, le monopole de la noblesse, en souvenir des périodes de règne de l’Afrique précoloniale. L’assise de cette obsession, se manifeste à travers une plus grande représentativité de l’ethnie de l’homme aux commandes des affaires, dans la sphère politique, leur assurant ainsi une certaine hégémonie, dans la direction et la gestion de la chose publique. Cette prépondérance, s’exerce par l’usage malsain de l’exclusion discriminatoire pour les uns (la majorité pataugeant dans la misère) et le favoritisme probatoire pour les autres (la minorité vivant dans l’opulence), causant par ce biais, de sempiternels problèmes sociaux, qui gangrènent notre vie en commun. Rien de surprenant de voir ainsi des oppositions stériles de personnes qui se sentent en déphasage total, par rapport à l’idéal commun de paix et de justice sociale, situation née la divergence de leurs intérêts et de l’hétérogénéité de leurs aspirations. Dés lors, toutes les actions menées au nom de la nation s’en trouvent affectées, car elles ne reflètent point, la volonté d’entreprise commune, synonyme de conjugaison des efforts de tous et pour le bénéfice de tous. L’embellie dans ce ténébreux paysage, ne saurait être réalité, tant que l’on continuera de se juger, à travers l’étiquette ethnique et tant que la promotion sociale dans notre pays, continuera à faire abstraction du mérite et du talent, car le favoritisme et le clientélisme, qui ont actuellement cours, ont depuis belle lurette montré leurs limites, en témoignent les retournements de vestes, de personnes connues et réputées être de fervents défenseurs de l’intérêt supérieur du peuple, par leurs critiques acerbes à l’égard de nos dirigeants et qui une fois les pieds mis à l’étrier, se laissent facilement aller à la dérive, en épousant les méthodes et pratiques perverses du système, dont ils deviennent parfois les chantres. Honte à tous ces surpris de la vie, qui se voient parachutés à des postes de responsabilité, sans conviction et par conséquent sans ambition pour le pays, qui a pourtant plus que jamais, besoin d’hommes et de femmes capables de se transcender et de se saigner pour l’amélioration quantitatif et qualitatif de nos conditions de vie, seule digne voie de salut, pour toute personne se disant noble et agissant pour ainsi dire, en totale adéquation entre le dire et le faire. A ce sujet, il est de notre intérêt à tous, de mettre fin à la diabolisation de personnes issues de la diaspora, que l’on a trop souvent tendance à taxer d’opportunistes, qui se prennent pour des donneurs de leçon et qui font étalage de leurs connaissances, alors que leur seul tort est de vouloir participer au débat politique qui les concerne au même titre que tous les guinéens, en apportant leurs idées et en proposant leurs compétences et leurs expériences.Ces diaspos se doivent quant à eux, de se débarrasser de leur complexe de supériorité et comprendre que les guinéens restés par la force des choses au bled, pour être en contact direct avec les dures réalités du pays, qu’ils vivent au quotidien, sont à considérer et à respecter dans leur dignité d’homme, malgré les difficultés d’ordre matériel qui sont les leurs, indépendamment de leur volonté, qui est de connaître le bonheur. Par ailleurs, nos aînés doivent comprendre la nécessité impérieuse de donner opportunément, la chance à la jeunesse de s’affirmer pleinement et sereinement, par sa responsabilisation et sa promotion culturelle et sociale, car s’il se dit en Afrique qu’un jeune debout ne peut voir, ce qu’un vieux assis aperçoit, parallèlement, l’on dit aussi que si jeunesse savait et si vieillesse pouvait. Une façon éloquente d’affirmer l’interdépendance entre les générations et la solidarité qui s’impose entre elles. La Guinée est un tout dont il faut prendre compte dans toute sa globalité et dans ces différents aspects, pour se sortir de cette léthargie et cette décadence. Nul de décide de son appartenance sociale ou territoriale. Nous sommes nés guinéens et guinéens nous resterons embarqués sur le même navire, qui pour avancer sur les eaux tumultueuses du monde contemporain, a besoins des efforts de tous et de chacun.

    BAYO Abidine

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  • CAN 2008 : La GUINEE SORTIE PAR LA PETITE PORTE

     Pas de surprise pour ce match de ¼ de finale ayant opposé la Guinée à la Côte d’Ivoire, avec le score sans appel de 5 buts à zéro. La bande à Drogba n’a laissé aucune chance aux poulains de Robert NOUZARET, qui se sont vus dominés et surpassés dans tous les compartiments de jeu, prouvant une suprématie sans conteste des ivoiriens. De cette humiliante défaite, il faut retenir une chose : qui veut aller loin ménage bien sa monture et l’équipe de Guinée, comme à l’accoutumée a manqué le coach. L’absence du meneur de jeu de l’équipe Pascal FEINDOUNO, a été cruellement ressentie et les querelles de clocher qui ont toujours caractérisé la gestion du football guinéen, sont entre autres des motifs de démoralisation des joueurs qui, au-delà des faiblesses techniques et tactiques, ont manqué de hargne de vaincre et d’esprit de compétition au haut niveau. Le football, tout comme la musique adoucit les mœurs, et le soutien inconditionnel des nombreux supporteurs guinéens, n’a pas failli tout au long de cette CAN. Mais la désillusion de cette cinglante défaite, est là pour nous rappeler que le football Africain, a atteint un niveau de professionnalisme qui ne laisse aucune place à l’amateurisme et demande plus que jamais des moyens conséquents à la hauteur des ambitions. Le sylli national est à l’image d’une Guinée qui se cherche et ne se trouve pas et le découragement est tel que l’on aura du mal à remonter la pente. A chaque fois que les couleurs nationales seront à défendre, en tant que guinéens, on aura toujours un petit pincement au cœur sans trop rêvé, car beaucoup reste à faire pour espérer voir un jour, l’équipe guinéenne au top et renouer avec les succès du passé.

    BAYO Abidine

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  • PERIL EN LA DEMEURE

     Les campagnes de lutte anti-coloniale, se sont fait l’écho de thèmes récurrents tels, l’éveil ou la prise de conscience des populations africaines, alors sous domination, en raison de l’analphabétisme supposé de ces dernières, situation qui ne leur prédisposait guère, à une aptitude d’appréciation juste, de leurs inhumaines conditions de vie et partant d’un sursaut d’orgueil de leur part, pour la défense et la promotion de leur identité culturelle. Le mouvement de la négritude qui a fait sienne cette mission de sensibilisation, s’est pour une large part, inspiré de cette thématique, dont les conséquences ont eu pour effet, l’accession à l’indépendance des pays colonisés, par la prise en mains de leurs propres destins. La guinée qui fut l’une des premières nations d’Afrique noire à recouvrer la pleine souveraineté, a été un des pionniers de cette lutte d’émancipation, en ayant adopté des positions avant-gardistes, par son soutien aussi moral que matériel, aux différentes factions de lutte, à travers le continent. Cette attitude chevaleresque, nous a valu la sympathie et le respect de tous, prouvant à suffisance la maturité politique du peuple guinéen et sa capacité à appréhender les problèmes de société et d’y apporter des solutions viables, en considération et en application des principes de solidarité et de fraternité entre les peuples. Cette souvenance du bon vieux temps, éveille en nous un sentiment de fierté et de réconfort moral, parce que synonyme de volonté manifeste de surpassement, au-delà des divergences idéologiques et des lignes de démarcation identitaires, à la recherche de l’idéal de paix et de développement , par l’assignation d’un objectif commun, d’auto- détermination, dans l’optique de recherche de voix et moyens de lutte contre la pauvreté, pour la pleine satisfaction de nos besoins vitaux. L’on imaginait alors ces notions d’éveil et de prise de conscience révolues, mais voilà qu’elles deviennent aujourd’hui en Guinée plus que d’actualité, même si au demeurant, le sens à leur donner diffère de celui d’antan, à cause de l’évolution socio-politique et les contraintes économiques conjoncturelles du moment . En effet, s’il était auparavant question de victimisation en incombant les responsabilités de la paupérisation des populations africaines aux pays occidentaux, à travers les méfaits de l’esclavage et de la colonisation, qui ont certes eu, leurs lots d’impacts négatifs, il est désormais de probité morale et intellectuelle, de reconnaître notre part grande, dans l’échec de nos politiques, un demi-siècle après, en nous retrouvant continuellement confrontés, à une situation de survie quotidienne, due à l’incapacité notoire de nos dirigeants à conjuguer leurs efforts, dans la nécessité d’une synergie d’action efficace, pour ce qui est des prises de décisions stratégiques en matière de gouvernance. La gestion administrative dans notre pays, souffre depuis toujours de l’incohérence et de l’ambivalence de nos politiques, à cause du manque de bonne coordination de l’action gouvernementale, qui ne tienne compte de la continuité de l’état, pour initier et pérenniser des programmes de développement, afin de mettre un terme à l’improvisation et à l’amateurisme, dans la direction des affaires, mais aussi, en faisant valoir le principe de solidarité intergénérationnelle, pour l’association de la jeunesse, avenir du pays, à la gestion publique. La mauvaise allocation de nos maigres ressources financières et l’extravagance des dépenses extra- budgétaires, contribuent par ailleurs à maintenir notre dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure qui ne cesse de se raréfier, par sa subordination à des conditionnalités de transparence et de bonne gouvernance, toutes choses qui font défaut en Guinée. C’est pourquoi, le combat actuel se situe, dans la dénonciation de pratiques immorales régressives, qui se réclament tout haut, de volonté populaire et d’intérêt général, alors qu’elles se fondent tout bas, sur des considérations subjectives, qui sapent les diverses tentatives de réconciliation nationale. Pour peu euphorisante que soit cette apparente accalmie que nous constatons actuellement dans le paysage politique, la situation est loin d’être enviable, car d’ici à connaître l’issue des prochaines élections législatives, le chemin s’avère long et difficile. L’inconstitutionnalité de la fonction de P.M, ayant favorisé la légitimation des prises de positions unilatérales du président de la république, qui bénéficie par ailleurs, d’un climat de déception, né de la gestion ambitieuse dans le sens personnel du terme, mais antipathique du point de vue de l’opinion publique du P.M, il y’a besoin urgent, de trouver un contrepoids politique capable de tempérer et de nuancer la position dominante que confère la concentration du pouvoir dans les mains de l’exécutif. Pour ce faire, l’on peut espérer et attendre du P.M, une attitude responsable, quant à la transparence et à la régularité de ces élections, seule alternative susceptible de garantir l’action gouvernementale, à soumettre à la seule approbation parlementaire, surtout que la restriction de son champ d’action, à travers le décret de restructuration des départements ministériels, le place dans une position inconfortable, comme se situant entre le marteau et l’enclume, position dont il ne peut attendre une amélioration, que dans la perspective d’une institutionnalisation du poste qui est aujourd’hui le sien, dans une logique de séparation des pouvoirs et d’indépendance vraie des institutions républicaines. La réduction au néant de l’action du gouvernement actuel, peut s’apparenter à du négativisme si ce n’est du négationnisme, au regard des actes posés ça et là, même si leur pertinence est parfois sujet à controverses. N’empêche qu’il faille quand même reconnaître que l’environnement politique dans notre pays, n’a jamais été aussi favorable au changement et pour que les actions du gouvernement soient créditées de confiance et de respect, le P.M a tout intérêt à ce que l’issue des élections législatives à venir, soit favorable à la constitution d’un gouvernement d’union nationale, représentatif des différentes sensibilités politiques, y comprise la tienne qui reste par ailleurs à déterminer.

     BAYO Abidine

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  • LE SANG DES MARTYRS DU 22 JANVIER EST ENCORE FRAIS ET CHAUD

     Retenons nos respirations, nous sommes le 22 janvier… retenons nos souffles, et nouons les bras sur nos têtes, les bourreaux sont assoiffés de sang. Ils tirent, ils tuent, ils brulent tout sur leur passage. C’est l’enfer sur terre et il y a aucune issue qui mène au ciel… Fâbêêê ! Une détonation déchire le silence du désert, dans une journée sombre, des balles arrêtent et rompent des vies. Dans un vent froid et glacial, des hommes effacent et anéantissent des existences. De leur feu, les vitalités, les projets, et les aspirations d'une jeunesse se dissipent et s'estompent comme le brouillard des matinées d'hiver. De leurs gestes, de leurs cœurs durs comme de l’ acier, ils jettent à jamais, des pères et des mères des sœurs et des amis dans les pleurs. Ils mettent la Guinée dans les profondeurs de la terreur. Des leurs agissements, ils rappellent l’horreur, la sauvagerie et la cruauté du passé. Une nuit, un jour, un instant, ils sèment à jamais dans les cœurs de milliers de familles, la douleur et l'amertume. Dans la poussière et dans le sang, des jeunes sont morts sans savoir pourquoi ! Ils étaient sortis désarmés, NON PARDON, ils étaient juste armés de leur courage et de leur amour pour la Guinée. Comme tous les guinéens ils sont sortis exprimer leur mécontentement et leur râle-bol. Comme tout guinéen ce jour là, ils sont sortis dire assez… Entre les pleurs, dans les mains des parents et des proches, dans la tristesse d’une nation. Dans la détresse d’un pays, la compassion d’un continent et la consternation de l’humanité toute entière, vous êtes partis. Vous êtes morts mais plus que jamais vous êtes présents dans nos cœurs et dans nos âmes. Au fond de vos tombes dans cette demeure, vous avez quitté ce bas-monde sans avoir eu le temps de découvrir les visages de vos tueurs. La vague d’horreur vous a emportée sans raison. Comme dans le passé les bourreaux ont ôté, ils ont brisé sans gêne… Comme dans le passé, comme hier à Télimilé, comme hier à Dalaba, Mamou, Pita et Labé. Comme hier à Kindia, Fria, Dubreka et Boké. Comme hier à Kankan, Siguiri et Kouroussa. Comme hier à Dinguiraye et à Dabola. Comme hier à Kissidougou, Guékédou et N’zerekoré comme hier à Conakry, comme hier, et comme hier... Comme à l’ancien régime… Vous êtes partis mais vos assassins courent toujours, plus que jamais rassurés, plus que jamais contents ; un an après ils marchent, la poitrine bombée et les épaules hautes, sur le sol guinéen dans lequel ils ont semé vos corps. Après avoir massacré les enfants des autres, ils s’occupent et s’activent et font tout pour protéger les leurs sous les arbres qu’ils ont arrosé par vos sangs. Sans honte, sans remord, ils s’abritent sous le ciel guinéen, en dessous duquel flottent vos âmes. Le soleil se lève, les jours se suivent, se succèdent et se ressemblent. Les horizons sont sombres, le ciel est désert, les mêmes vents brûlent toujours les cœurs. Ah ! Les escadrons de la mort, les vampires de la vie continuent de commettre et d'encourager la barbarie à l'encontre de la nation guinéenne. Au moment où sous d'autres cieux l'humanité toute entière s'agenouille et implore le pardon à d'autres hommes victimes de la cruauté de ses semblables, cette autre Guinée n'éprouve aucun remord, aucune gêne et aucune inquiétude face aux événements de l'histoire. Dans chaque pas de leur vie, nos dirigeants s'activent pleinement, aidés par des militaires qui n’ont jamais connu le sens du patriotisme. Épaulés par des policiers et gendarmes criminels, nos dirigeants enrichissent la culture de la haine, la civilisation du mépris des valeurs humaines et l’éducation de la différence. Ces partisans de cette hégémonie barbare qui se maintient par des assassinats savent-ils que la mort n'est point absurde ? Savent-ils que c'est l'acte qui fonde le geste du tueur qui est vraiment absurde ? Car la mort en soi est une source de sens et de signification. Elle pousse à l'interrogation, elle nous fait découvrir les limites de nos possibilités. Elle révèle notre être fini dans l'infini de L'ETRE. La vie de ces jeunes fut courte mais combattante, leur mort fut douloureuse mais héroïque, leur sacrifice est sacré et leur mémoire sera éternelle. Pour l'intérêt de notre peuple, et de la nation toute entière, il est impératif pour chaque citoyen, de s'opposer de toutes ses forces, pour arrêter la programmation, la réalisation et la répétition d’un 22 janvier 2007. Le peuple de Guinée a trop souffert et souffre encore des "dérives" préméditées, des idéologies génocidaires et des actions meurtrières. Aujourd’hui, dans nos âmes gît la souffrance, la douleur, et le désespoir. On ne ressent plus les joies de la vie, on ne jouit des plaisirs de l'existence. L'oppression dans toutes ses formes DOIT cesser maintenant et tout de suite : le guinéen veut VIVRE dignement, travailler ardemment pour développer son pays et mériter le respect des autres nations. Oui c’est ce que veut tout guinéen. Ceux qui veulent empêcher cela, auront des comptes à rendre. Ils auront des comptes à rendre devant la Guinée et les guinéens, devant l’histoire et devant toute l’humanité. Ceux qui ont versé le sang des guinéens auront des comptes à rendre, que ça soit ici ou là-bas, mais ils rendront des comptes. Ceux qui ont aidé ou ont donné des ordres pour massacrer les filles et fils de la Guinée auront des comptes à rendre… Ceux qui veillent à la protection de leurs enfants et assassinent les enfants des autre rendront des comptes… Ceux qui recrutent des loubards, des voyous et les intègrent au sein de l’armée guinéenne, au sein de la police et de la gendarmerie nationale pour tuer les enfants guinéens auront de comptes à rendre. Les responsables de près ou de loin de la tuerie du 22 janvier 2007 répondront de leurs actes. Et ils auront la peine que mérite un assassin d’un ENFANT GUINEEN. Les coupables des massacres et des atrocités de juin, janvier et février 2007, les coupables des massacres d’avant ou après cette période seront châtiés, ils seront humiliés. Nos enfants, nos frères et sœurs, nos fils et filles seront vengés. Ceux qui sont se sont installés à leur place grâce au peuple et pour le peuple et qui ont oublié cela, auront aussi des comptes à rendre. Ils ont trahi la confiance et l’espoir placés en eux, ils ont choisi de travailler pour leurs propres intérêts, au lieu de travailler pour le peuple qui s’est battu pour qu’ils soient là où ils sont. Ils ont promis et n’ont pas tenu leur promesse, ils ont dit et ils ont menti, ils rendront des comptes devant ce peuple. Ceux qui dilapident, pillent et volent le peuple, ceux qui corrompent, répondront tous devant la justice, ils seront jugés et auront le châtiment qu’ils méritent. Ceux qui s’activent pour diviser les enfants du pays, ceux qui anéantissent les acquis, ceux qui montent les fils de la Guinée les uns contre les autres, auront des comptes à rendre. Tous ces généraux, colonels, capitaines, sergents et caporaux qui ont du sang sur leurs mains seront arrêtés. Sur leur ordre et par leurs gâchettes les guinéens sont tombés, le jour viendra ou ils rendront des comptes. Le président, les ministres, les chefs et les responsables à tous les niveaux, les commissaires, députés et conseillers, les ambassadeurs, préfets, gouverneurs, maires et chefs des quartiers… , vous avez choisi de se servir et servir un individu au lieu de servir la nation, le peuple vous guette, le moment venu la loi sera appliquée, vous serez sévèrement punis. Les guinéens que vous avez tués seront vengés. Conté, Ousmane, général Camara, Fodé, Eugène, Solano, Gomez, Sylla …. Ou que vous soyez, sous ciel ou dans la terre, vous n’êtes pas invulnérable, le peuple vous guette, le moment venu la loi sera appliquée, vous serez sévèrement punis ; les guinéens que vous avez tués seront vengés. Comme dit Bill de Sam dans une de ses chansons : « …il faut qu’on vous traine devant les tribunaux il faut que vous répondiez à tous ces maux, il faut qu’on vous condamne….. » Tous ceux qui ont fait du mal à notre chère Guinée seront punis. Les coupables sont connus et les victimes sont connues, tôt ou tard justice sera rendue Je le dis encore, la vie de ces jeunes fut courte mais combattante, leur mort fut douloureuse mais héroïque, leur sacrifice est sacré et leur mémoire sera éternelle. Pour ne pas que leur mort soit vaine, il est impératif que chaque guinéen digne de ce nom ; homme, femme, enfant, adulte et vieux ; vivant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, continuent de participer activement à cette lutte digne que ces jeunes ont entamés. C’est une lutte noble, digne et vitale sans laquelle il n y aura pas une existence réelle et heureuse, sans laquelle il n’y a ni liberté, ni justice et ni égalité. Sans laquelle il n’y a ni respect, ni essence de vie et ni valeur humaine. Plus que jamais la lutte doit continuer, plus que jamais la victoire est proche. Les braises matinales du printemps ont fait souffler les vents du changement. C’est l’aurore !c’est l’aube ! Les rayons du soleil ont fait briller les lueurs d’ESPOIR…

     A.T. BARRY, étudiant à Paris France hooreejo@yahoo.fr

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  • LE PIEGE DES ANTAGONISMES

     En Guinée, l’année 2008 commence sur des chapeaux de roue, suite aux dernières évolutions de la situation politique qui se trouve profondément marquée par la publication du décret de restructuration des départements ministériels et le remue-ménage qui s’ensuivit. La pression est montée d’un cran après le limogeage du Ministre de l’information et des NTI, jusque là porte parole du gouvernement et réputé proche du P.M. Les conséquences de ces deux évènements ont vu la montée au créneau des syndicalistes appelant à un mot d’ordre de grève, grève décriée par plusieurs observateurs qui l’estiment inopportune et surtout imprévisible pour ce qui est des dommages collatéraux qu’entraînerait un tel mouvement, dans un climat de précarité et de questionnement pour les populations, qui vivent de jours, qui se suivent et se ressemblent, à la quête perpétuel du minimum vital. Pendant ce temps, on assiste à des mises en scène dont le décore est balafré de prises de positions tendancieuses de la part des différents protagonistes, qui s’activent frénétiquement comme des brebis galeuses, pour colmater les brèches laissées béantes dans le tissu social en s’empiétant dans des diatribes, dans cet exercice vital de réconciliation qui constitue aux yeux de tous, au-delà des divergences, la condition sine qua non d’un renouveau dans notre pays. Ce qui se passe aujourd’hui en Guinée relève de la responsabilité collective des différentes catégories socio-professionnellles dans notre pays, qui agissent toutes pour préserver leurs seuls intérêts particuliers, sans avoir une vision globale de nos problèmes, en tenant compte des interactivités et des interdépendances dans l’action publique. En effet, les agissements des uns et des autres en cette période de grise mine, sont motivés par des ambitions personnelles, qui se traduisent par les ralliements claniques, pour soit tirer profit selon que l’on étiqueté proche de l’entourage du général président, avec la perspective de retour aux affaires des anciens caciques, soit limiter les dégâts pour les pro-kouyaté contraints de revoir à la baisse leurs ambitions, pour cause de remise en question des prérogatives du P.M, le plaçant ainsi dans une position de faiblesse, ou pour redorer le blason pour ce qui est des syndicalistes taxés de laxisme face aux dérives du gouvernement, par rapport à l’application des accords de sortie de crise de janvier et février 2007, ou encore les partis politiques qui ont jusqu’ici manqué de visibilité et d’audibilité sur la scène politique, considérée pourtant comme leur domaine de prédilection, la société civile qui s’invite et s’implique davantage dans le débat, la grande muette qu’est l’armée qui observe son droit de silence et une certaine neutralité face à ces bouleversements, les institutions républicaines qui jouent pour une fois les conciliateurs alors qu’elles manquent d’indépendance vis-à-vis de l’exécutif et du coup d’impartialité et enfin les religieux considérés comme des valets à la solde du système qui contribuent à forger et à entretenir le culte de la personnalité du général Président, dans leur exercice quotidien d’endoctrinement, qui ne cesse de le réconforter dans son entêtement à croire que c’est Dieu qui l’a mis là et que c’est seul Dieu qui pourra lui en déloger ( comprenons par là qu’il sera présent jusqu’à ce que Dieu lui fasse casser la pipe). Le P.M dans sa réaction a quant à lui, fait savoir à tous qu’il n’est pas question de démission de sa part et qu’il n’en sera point. Cette attitude n’est pas surprenante car tous les observateurs s’accordent à dire que la nature de son mode de gestion est empreinte d’ambitions futures dont il a commencé à poser les bases et un retrait de sa part des affaires publiques, s’il ne peut être synonyme de suicide politique, pourrait être assimilé à une erreur stratégique, dans son projet de conquête du pouvoir dans un avenir proche. Les guinéens se trouvent actuellement confrontés à un dilemme dans leur choix entre la peste et le choléra car si le départ du général est souhaitable, personne ne voudrait voir la guinée dirigée par un homme qui rétablirait les mêmes méthodes de gestion qui nous ont jusqu’ici maintenu dans ce pitoyable état de délabrement psychologique et matériel, car le P.M au-delà de ses déclarations de bonnes intentions fait preuve de dédain dans ces rapports humains et dans sa prise en compte des sensibilités diverses et variées capables par ailleurs de lui être utiles à bien des égards, dans il faut le reconnaître, sa difficile mission de redressement économique et social. Tout le monde cherche à tirer son épingle du jeu pour ne pas perdre la face et dans ce contexte, le risque que l’on encourt est la radicalisation des positions qui aboutirait à une confrontation anarchique dont on aura du mal à déterminer les tenants et les aboutissants. Le changement réclamé par les guinéens souffre de la divergence de connotations que l’on prête à ce concept. Pour les patriotes progressistes, le changement suppose une révolution des mentalités dans le sens de l’épanouissement des populations et du progrès social et économique, tandis que les esprits réfractaires et rétrogrades, prônent le changement dans la continuité de pratiques jugées néfastes pour l’évolution des mœurs dans notre pays. En tout état de cause, le changement comme souhaité par la majorité de la population qui souffre des méfaits de la mal-gouvernance, ne peut se faire sans une certaine convergence des idées novatrices qui nous rassemblent sur l’essentiel, à savoir la lutte commune contre la pauvreté endémique qui sévit dans notre pays, par une gestion rigoureuse et efficiente des deniers publics, qui constituent actuellement, la source des convoitises de tous ces prédateurs tapis dans les entrailles du système et par une meilleure valorisation des ressources humaines par la conscientisation et la responsabilisation. La convergence des idées est bien sûr un idéal, qui suppose une vision réaliste et unanime sur des vérités dites universelles et parfois éternelles, mais il suffit parfois de s’accorder sur ce qu’il y’a de substantiel en faisant des concessions pour aboutir à un compromis qui satisfasse les différentes parties prises.

    BAYO Abidine

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