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Mali, Sénégal, C.I, Guinée, etc., quelle démocratie pour l’Afrique ?

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Plus de deux(2) décennies  après l’avènement  imposé du multipartisme politique en Afrique  au lendemain de la conférence de la Baule et des conférences  nationales, la démocratie reste toujours  mal apprivoisée,voire «un luxe » inaccessible. Les exceptions sont si rarissimes (Benin) qu’on douterait  presque d’emblée de la compatibilité de la démocratie à l’Afrique.

Chaque échéance  électorale en Afrique  donne  le plus souvent libre cours  au truquage du fichier électoral, à des  bains de sang répétitifs, à de la violence gratuite tous azimuts, au tripatouillage de la  constitution, à des résultats électoraux tardifs et contestables, si ce n’est  l’immixtion brutale de l’armée.

Le Mali qu’on citait naguère comme une référence vient d’être  happé à son tour par le virus de « la démocratie à l’Africaine ». Contre toute attente, des soldats de rang, invoquant l’ « incompétence du régime d’ATT», se sont emparés par un coup de force du pouvoir dans la nuit du mercredi à jeudi. ATT, qu’on pourrait considérer à juste titre comme le père de la démocratie malienne,  adepte de la « baïonnette intelligente», se voit ainsi congédié  avant son deuxième et ultime mandat.

 Quels que soient les motifs de la junte malienne, leur acte est illégitime et inacceptable. Preuve nous est de nouveau  donné  dans cette Afrique morbide qu’une élection, fût-elle la plus démocratique,  n’est pas un gage de sureté.

Un scenario à la CNDD  en Guinée avec des militaires qui confisquent le pouvoir  n’est pas à exclure. Même si le doute est permis que  l’armée malienne,  aux antipodes d’une certaine armée (suivez mon regard)  prompte à martyriser à tout va ses propres concitoyens, soit  réputée « républicaine » et « intègre ».

Au Sénégal, après plus de 40 ans de combat politique et deux (2) mandats insipides, Abdoulaye Wade a hardiment violé la constitution pour se représenter une troisième fois  d’affilée à la présidentielle. Il pourrait l’emporter dimanche prochain, à plus de 80 ans passés …

La Côte D’ivoire  voisine   sort d’une décennie de crise politico-militaire tumultueuse à tous les égards. ADO, soutenu par l’occident, a été reconnu président démocratiquement élu, après l’éviction musclée de Laurent Gbagbo et le transfert de ce dernier à la Haye .Toutes les frustrations du passé pourraient ne pas s’avérer ravalées. L’heure est à la réconciliation nationale. Mais tout cela semble fébrile.

Un coup d’Etat militaire, une tentative d’assassinat ayant exclu le chef de la junte militaire (Moussa Dadis Camara),  une mascarade électorale auront permis à la Guinée de sortir la tête de l’eau au lendemain de la mort de Lansana Conté. Plus d’un an après la présidentielle, on est toujours pas sorti de la transition, et donc de l’illégalité, en Guinée. Des législatives, vivement contestées par l’opposition,  après moult reports,  sont prévues le 08  juillet prochain.

Des cas d’ « anomalie démocratique »  foisonnent un peu partout  sur le continent.

Les récurrents soubresauts socio-politiques de l’Afrique contemporaine révèlent tous les défis de l’édification d’Etat-nations prospères qui s’imposent à nos pays.

Dans le  contexte africain d’absence d’Etat fort, de déficit de nation, d’armées tribales à la solde de régimes despotiques, il conviendrait peut-être de trouver des mécanismes de prise et de contrôle du pouvoir plus consensuels. Ou que l’Afrique réinvente sa  propre démocratie, noire, nègre,  plus adaptée à ses propres réalités .La nécessité se pose avec acuité et  il en va du sort de millions de gens.

Oury Baldé

 

Nota bene : Nous demanderons plus d’indulgence au lecteur pour le ton à l’arrache de ce texte écrit précipitamment. Actualité oblige. Nous aurions été en tort de ne pas parler du Mali  notre voisin direct après tout.

Oury Baldé

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