Report sine die des législatives : à quoi joue AC ?

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La nouvelle vient de tomber : AC a décidé de reporter à une date ultérieure les élections législatives sans cesse reportées. L’entrevue la veille au palais de sékhoutoureya avec le principal opposant politique, CDD, dont la montée de plus en plus fulgurante tant au plan national qu’international éclipse le  gouvernement,  ne saurait être  neutre à cette surprise de dernière minute du chef.

A quoi s’attendre désormais ? Va –t-on vers une répétition du scenario de la fameuse présidentielle avec des élections moult fois reportées  pour des résultats qu’on connait? AC entend-il enfin la voix de la raison, pour permettre à la Guinée  d'avoir des élections, au moins une fois transparentes et apaisées, en prenant en compte les revendications légitimes (la démission de Loucény Camara entre autres)  de l’opposition ? Ou serait-ce là qu’une simple manœuvre dilatoire  du « professeur » en vue de s'accaparer de la future assemblée et ainsi concrétiser son ambition manifeste de faire main basse sur la Guinée ? Peut-on parler de victoire de l'opposition ?

Certains analystes à la lucidité qui laisse à désirer  s'ingénient à faire croire que d’autant que  les grands chantiers du « changement en marche » sont posées pour améliorer le bien-être des guinéens (de quel changement parle-t-on?), les législatives resteraient au second plan. In fine, de l'avis des tenants de cette idée-là, si l'économie prenait le dessus, les problèmes politiques n'auraient aucune raison d'être. La politique sacrifiée sur l'autel de l'économie… Quid alors de la démocratie et de l'Etat de droit ? De tous les coûts humains, matériels et financiers en vue de leur instauration en Guinée depuis la loi fondamentale de décembre 1990?

Cette faconde, enfilant des perles en essayant de nous garder la tête en l’air, et parfois les pieds dans l’eau, si ce n'est nous dissoudre dans l’écume à des fins peu louables, n’a que la vie trop dure en Guinée.

A part jouer aux éternelles querelleuses laobhés, l'opposition ne pose aucun acte concret sur le terrain en rempart légal contre les dérives du pouvoir et surtout pour éviter, elle, de se faire rouler de nouveau dans la farine par le locataire de sékhoutoureya.

Il n’est jamais  trop tard pour bien faire les choses. Mais ne pas les  faire à temps en rajoute davantage à la complexité de la situation. Ce qui, somme toute, retardera le décollage. Et les conséquences de cette pusillanimité forcenée s'étalent toujours en cascade ou brusquement,  nous prenant au dépourvu, sans jamais pourtant que ce  ne soit imprévisible. Faya Millimono qui claque la porte à la NRG, rumeur de guerre sans merci  entre Bah Oury et CDD, devraient plutôt faire  réfléchir, au-delà des simples réactions de circonstance. La Guinée politique est malade!

Sans cesse reportées ou inopinées sinon toujours contestées, en Guinée, les élections semblent  maudites. On ne peut pas changer un pays comme ça. A plus forte raison le développer.

La politique guinéenne ressemble fort à Dr Jekylle mais Mister Hyde, si ce n’est la quadrature du cercle.

 

Oury Baldé

Oury Baldé

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