Actualité

 

  • Du manque d'autorité de l'Etat , à la crise de confiance

     S’il y’a une constance dans le pouvoir autocratique du général président, c’est que tel un phénix, il a la faculté de renaître de ses cendres, car toutes les fois que la pression  s’est faite  sur lui avec acuité, pour ne pas tomber définitivement sous le coup de la disgrâce, en fin stratège politique surfant sur les humeurs populaires, il a toujours su habilement tirer profit des situations d’apparence désespérées, en donnant l’impression d’une prise de conscience et de remise en question, qu’il traduit par la nomination d’un P.M de circonstance, dans le but de se repositionner, par la création et l’entretien d’une situation de blocage ou de sabotage des actions gouvernementales, à travers d’intempestifs décrets et contre-décrets, qui  fragilisent et décrédibilisent ce dernier aux yeux de l’opinion publique, pour finalement s’en débarrasser, s’en coup férir. Il procède minutieusement, à mettre en place une tactique qui s’apparente à celle dite de la terre brulée, balayant tout sur son passage, en affaiblissant au fur et à mesure, tous ses ennemis, en l’occurrence ses adversaires politiques et  tous ceux qui sont susceptibles de lui faire ombrage, dans son dessein de maintien à vie au pouvoir et de préservation des acquis de son clan, qu’il s’évertue à placer aux affaires, pour assurer ses arrières.

    Ce faisant, dans le train de la discorde dans lequel il nous embarque, il y’a ceux qui gagnent dignement leur pain à la sueur de leur front, et ceux qui se nourrissent impétueusement des fruits immérités, qu’ils récoltent sur le dos du peuple.

    Dès lors, l’on ne saurait être surpris, de constater à ce jour, l’intensification de la grogne sociale et le scepticisme ambiant dans les milieux intellectuels et politiques, quant à la réussite du processus de redressement économique et social, dont l’actuel P.M a charge de poursuivre.

    Que d’énergies gaspillées, à toujours parler de notre cher Guinée, qu’en des termes peu flatteurs, les décisions de nos dirigeants politiques, par leur manque de cohérence et de pertinence, contribuant plus que jamais, à maintenir et même accentuer la misère des populations qui , dépitées par leurs luttes de survie quotidienne, s’en remettent à la volonté divine, pour conjurer le mauvais sort, comportement caractéristique d’un fatalisme chimérique.

    Au regard des circonstances de la nomination de  M.SOUARE et les conditions actuelles de l’exercice de ses responsabilités, on ne peut que se résoudre à considérer, qu’il n’est qu’un maillon de plus, de cette incommode chaîne de commandement, habituée à créer des situations de compromission, sources de haine et de malaise social.

    Le manque de lisibilité de certaines actions, nous interpellent à plus d’un titre, par exemple, le limogeage de M.KANTE ex ministre des mines, qui était connu pour sa rigueur dans le travail.

    En effet, dans le compte rendu du conseil des ministres du 21 août 2008, il était rapporté que le ministre a présenté un tableau comparatif des dispositions de la convention minière type et celles existantes auparavant, dans lequel ressortaient des disparités et des traitements différents entre les acteurs du secteur. Document qui aurait été adopté par le conseil, pour servir de référence au gouvernement dans les négociations et conclusions des futurs accords, le but étant de rétablir la justice et permettre à la Guinée d’accroître substantiellement ses revenus miniers. Une semaine plus tard, on apprend que M.KANTE a été relevé de ses fonctions et on ignore tout des motifs d’une telle décision. Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est que tout laissait à croire que ce monsieur faisait bien son boulot. N’a t-il pas été l’un des rares ministres de l’équipe Kouyaté à être reconduit à son poste, parce que justement son travail était jugé satisfaisant. Alors de deux choses l’une : soit il est incompétent, raison de son écartement, soit c’est un cadre valeureux et intègre, qui a eu le malheur de s’opposer aux intérêts égoïstes des mafiosos pillards de l’économie guinéenne.  Dans ce dernier cas de figure, ce serait irresponsable de passer sous silence de tels agissements qui illustrent à merveille, les contradictions entre ceux que disent haut et fort, nos dirigeants avec leurs fallacieuses promesses et ce qu’ils érigent tout bas, comme pratiques courantes dans l’administration.Vouloir bien faire serait-il devenu un crime de lèse-majesté en Guinée ? C’est vraiment le monde à l’envers.

    Par ailleurs, le coup d’éclat que le gouvernement a voulu faire avec la minable tentative de bonne figuration, à travers l’arrestation de pseudo-trafiquants de cocaïne, alors que les caïds de la cité sont connus de tous et ne sont jamais inquiétés, s’ils ne bénéficient impunément d’une certaine complicité, montre l’hypocrisie qui entoure la gestion des affaires dans notre pays et cette démission de l’Etat à assurer ses fonction régaliennes, explique la naissance entre autres, de mouvements  populaires dit de lutte contre la criminalité. Un pays où les citoyens sont amenés à se faire justice, par manque d’autorité de l’Etat et de justice, pays qui se veut pourtant démocratique, c’est vraiment le comble de l’ironie.

    Parlant des élections législatives en perspective, reportées une fois de plus, ramadan oblige prétexte-on, comme si le mois saint n’était pas celui de tous les sacrifices, y compris l’investissement physique et moral, pour le bonheur des hommes, la répartition de la manne financière décrétée à cet effet, entre les partis politiques, fait grincer les dents en raison des critères d’attribution, qui semblent tenir compte du nombre de circonscriptions électorales, sous la coupe des différentes  formations politiques et de leur actuel représentativité, au sein d’une assemblée nationale en perte de légitimité et de crédibilité, parce qu’ issue de précédentes élections, jugées non transparentes.

    Pour qu’advienne le changement, il faudrait un sursaut d’orgueil national, qui passerait nécessairement par une révolution spirituelle et mentale, se traduisant par des comportements audacieux et responsables des décideurs politiques, sous l’impulsion d’éléments moteurs catalyseurs,  dont les ambitions pour le peuple, seront à la hauteur  des enjeux économiques et sociaux du 21ène siècle et serviront d’exemples à suivre.

    Par ailleurs, les médias considérés à juste titre comme étant le quatrième pouvoir, au regard de leur influence sur l’opinion publique et le rôle prépondérant qu’ils jouent  dans la sphère politique, doivent constituer, le recours ultime des citoyens contre les abus du pouvoir, contrairement à ce qui passe sous nos cieux, où la main mise de l’Etat sur ce secteur stratégique, favorise l’arbitraire qui se manifeste par l’apologie d’un régime anti-démocratique, faite par des journalistes en quête de promotion ou parfois sous la contrainte et la pression morale, aliénant et abroutissant de plus en plus, des populations analphabètes qui croient naïvement à tout ce qu’ils entendent débiter, dans la lucarne joyeuse et dans les transistors.

    Heureusement que le développement des nouvelles technologies de l’information, constitue dorénavant, un rempart sérieux contre ces manipulateurs, en donnant la possibilité et surtout la liberté d’expression à tous ceux qui s’insurgent contre l’injustice sous toutes ses formes.

    Ces médias parallèles doivent constituer un vecteur de changement des mentalités, en maintenant constamment la pression sur les dirigeants politiques, par la dénonciation des dysfonctionnements de l’appareil étatique.

    La nouvelle de la nomination de M. Mohamed Salif Keïta, brillant homme de culture, comme chargé de la promotion  de la Guinée auprès des médias étrangers, est en soi une source de réjouissance pour tous, mais au regard de ce qui se passe dans notre pays, ce serait pour lui une tâche périlleuse, face à ce dilemme qu’est de vendre une image qui se veut bonne, alors que la réalité du terrain laisse à désirer et les investisseurs, les touristes et autres, que l’on cherche à berner, ne sont assez dupes, pour se faire vendre un lézard, en se laissant convaincre que c'est un petit caïman, par un baratin de " bana-bana à la waouh-waouh".   

    La Guinée ne sera aux yeux de l’opinion publique internationale, que ce que ses fils et filles voudront qu’elle devienne, à travers leur participation positive ou non, à l’édification de la nation, mission qui demeure une affaire de tous et de chacun.

     

    BAYO Abidine

     


    Lire la suite

  • Guinée, manque d’eau et d’électricité : Où est Garafiri ?

    Je m’en souviens encore. En 1995, quand j’ai été admis au concours d’entrée à l’Université, j’ai été orienté à la faculté de droit dont la première année était à Foulayah. Là-bas, j’ai constaté un engouement aussi extraordinaire que celui que j’ai laissé à Conakry autour du projet Garafiri. Sur les murs du stade Fodé Fissa de Kindia, il était partout gravé en gros caractère : «Garafiri, le défi du quinquennat» (ndrl du Général Lansana Conté, 1993-1998).

    Je ne sais pas de qui provenait ce slogan, mais il faut reconnaître qu’à un moment donné, Garafiri est devenu une véritable obsession pour le régime Conté. Peut-être encore plus depuis que l’opposant Alpha Condé a vertement critiqué les méthodes du gouvernement concernant le projet, en déclarant en Soussou ce que l’on pourrait traduire : «ce n’est pas en cotisant des miettes que l’on pourrait construire un barrage» de la taille et de l’ambition de Garafiri. Avait-il raison ?

    L’on se souvient qu’en plus des dettes contractées par l’Etat auprès de certains pays et institutions financières internationales ainsi que des dons non remboursables octroyés par des pays amis de la Guinée, le projet Garafiri a coûté directement et individuellement à la quasi-totalité des Guinéens (retenues sur les salaires des fonctionnaires, levées de fonds obligatoires pour les départements ministériels, les établissements publics et les entreprises privées, opérations spectaculaires de mendicité et de harcèlement dans les chancelleries occidentales et aux sièges des institutions internationales à Conakry etc.). Même les mendiants en ont fait les frais, car les caisses de contribution pour Garafiri, installées dans toutes les mosquées du pays, réduisaient drastiquement leur gain-pain ! Sans compter le déplacement des villages entiers et les dégâts écologiques et environnementaux irréversibles.

    Initialement, on nous affirmait que Garafiri serait un barrage industriel. Qu’il était conçu pour amorcer l’industrialisation de la Guinée et qu’il serait capable d’alimenter la Basse-Guinée, la Moyenne-Guinée et une partie de la Haute-Guinée. Avec la promesse d’entamer, dans les années qui suivent, la construction d’un autre barrage dans la préfecture de Kérouané, qui alimenterait le reste de la Haute-Guinée et la Guinée forestière. Ainsi, d’un pays obscur, la Guinée deviendrait un pays exportateur de l’électricité vers des pays voisins !!!

    Inauguré en grande pompe par l’ancien Président français, Jacques Chirac, et ans quinze après le lancement des travaux, la Guinée, avec elle sa capitale Conakry, se noie dans l’obscurité, boit de l’eau insalubre ! Les solutions d’urgences colmatées par Lansana Kouyaté se sont butées aux défaillances structurelles endémiques du secteur de l’eau et de l’électricité en Guinée. A.T. Souaré s’y casse actuellement le nez. Et le problème demeurera ainsi, aussi longtemps qu’on n’aura pas trouvé des solutions durables, en commençant par répondre aux questions fondamentales, au demeurant élémentaires, dont voici entre autres :

    Qu’est-il advenu de Garafiri ?

    Pourquoi un barrage conçu pour alimenter près des deux tiers de la Guinée n’arrive pas à satisfaire les besoins d’éclairage et de consommation ménagère de la seule commune du Kaloum ?

    Quels sont celles et ceux qui ont eu la responsabilité de concevoir, de mettre en œuvre et de gérer cette infrastructure et comment se sont-ils acquittés de leur responsabilité ?

    Y a-t-il eu faute ? Si oui, à quel stade et à qui est-elle imputable ? Car, à ma connaissance, ce ne sont pas des extraterrestres qui ont été responsables de Garafiri tout comme les innombrables projets de développement sabotés dans notre pays.

    Il faut reconnaître qu’à l’instar de tous les pays sous-développés, notamment ceux d’Afrique noire en majorité, les dirigeants ne parlent du peuple que pendant les échéances électorales ou lorsqu’ils sont en face des épreuves dures qui menacent leur pouvoir. C’est pendant des moments délicats tels que les insurrections armées, les mouvements sociaux de grande ampleur qu’il balancent les vertus de la légalité constitutionnelle, du sens du civisme et de la patrie, du respect de la loi et de l’ordre républicain à la face du peuple pour le rallier à leur cause. Ils ne se sentent, par contre, et à aucun moment, liés au devoir de rendre compte. Et le peuple, malheureusement, ne fait rien pour les y contraindre.

    Tout ce que le Guinéen moyen sait de Garafiri, c’est son échec patent et lamentable ! Pourtant, à défaut d’obtenir la démission de tous ceux qui ont été mêlés à l’affaire (le défi de tout un quinquennat ayant échoué), il est en droit d’avoir au moins des explications officielles sur la destination de sa contribution – volontaire ou obligée –  sur celle des millions de dollars contractés par l’Etat, destinés à être payés par les générations futures.

     

    Il reste indispensable, dans la situation actuelle de notre pays, qu’on marque une pause pour jeter un regard rétrospectif dans la gestion politique et économique de notre pays au cours de ces cinq dernières décennies afin d’appréhender les causes de notre échec. Pour cela, il faut au préalable situer les responsabilités pour permettre de repartir sur des bases solides.

     

    Tant qu’on aura pas répondu à ces questions posées plus haut, et à tant d’autres, peut-être encore plus pertinentes, nul gouvernement ne pourra résoudre l’épineuse équation du développement de la Guinée, y compris celle liée à l’eau et à l’électricité qui ne constitue qu’un maillon d’une chaîne déjà pourrie. Pas même le barrage promis par l’actuel gouvernement, qui devrait plutôt chercher à savoir pourquoi le premier n’a pas marché avant de lancer un deuxième. Dans les conditions actuelles, le nouveau subira indubitablement le sort de l’ancien, les mêmes causes engendrant les mêmes effets.

    C’est pourquoi je suis persuadé que toutes les élucubrations de ces dernières années autour de la problématique de l’eau et de l’électricité en Guinée ne sont que des procédés dilatoires et de distraction. L’on ne nous présente que des solutions temporaires et superficielles, en évitant soigneusement les questions de fond, celles-là mêmes qui sont les seules à même d’apporter des réponses globales et durables à notre problèmes, tout aussi globaux et durables.

    Ibrahima SAKOH, juriste à Genève.

    i

    Lire la suite

  • Les stigmates de l’immobilisme.

     

    Pour une question de non satisfaction des attentes de la population, consécutive aux déviances par rapport à la feuille de route, issue des négociations tripartites de sortie de crise en 2007, le départ de M.KOUYATE ancien P.M, qui a failli à sa mission de réconciliation nationale et de redressement économique, a été vivement souhaité et réclamé par nombre d’observateurs.

    La nomination d’un nouveau P.M en la personne de M.SOUARE, est arrivée comme une bouffée d’air, sans pour autant créer un sentiment de quiétude et de réconfort moral, car les préalables fondamentaux  nécessaires à une réorientation politique saine, n’ont pas été établis de manière satisfaisante, en ce sens que les mécanismes de base du fonctionnement de l’administration publique, trouvent leur fondement dans des pratiques jugées contraires à la morale et à l’éthique, parce que faisant fi, des principes universels relatifs à la bonne gouvernance.

    Le principal point de friction aujourd’hui, est que la vision politique de nos dirigeants, se caractérise par un laxisme décadent et anti-progressiste, en témoignent le laisser-aller et le laisser-faire, dans le cercle présidentiel et les prises de position ou plus exactement les non prises de position de M.SOUARE, par rapport aux dossiers brûlants hérités de l’équipe Kouyaté, dont le mode d’administration, s’il a connu des oppositions de principe, en ce qui concerne sa gestion politique et économique, a cependant eu le mérite de soulever certains sujets de préoccupation, dont on aurait espéré un aboutissement rapide, par un traitement adéquat et efficace de la part de  l’actuel gouvernement.

     La cause de cette inaction est-elle due à un manque de courage et de volonté politique, ou c’est tout simplement la manifestation des déséquilibres institutionnels, créés par les flous juridiques et les nombreuses luttes d’influences qui minent la vie politique guinéenne ?

    Le constat qui s’impose, c’est qu’on a le sentiment d’avoir atteint le summum de l’incrédulité, malgré les apparences et les discours de bonnes intentions, dont les effets d’annonce ont pour impact négatif, d’inhiber les velléités revendicatives de la population, engloutie dans un obscurantisme traumatisant, d’une part, à cause de l’intimidation entretenue par les exactions des forces de l’ordre et d’autre part, par  la manipulation des esprits, orchestrée par le manque de probité morale de certains intellectuels, dont le rôle aurait pourtant dû consisté à éveiller les consciences endormies, plutôt qu’à créer la confusion, par leurs discours de haine et de division.

    A propos, il faudrait reconnaître, de façon implicite, la partition non négligeable, jouée par tous ces soi-disant intellos qui, se sont vus associés à la gestion de la chose publique, au fur et à mesure du retrait des militaires de la scène politique, en simple considération du fait qu’ils apparaissaient aux yeux de tous, comme les mieux à même d’initier et de conduire des politiques de développement économique et social, en raison de leurs capacités intellectuelles et de leur maîtrise technique des dossiers. Et, contrairement aux attentes, ils ont profité de la naïveté du vieux général, qui leur a accordé toute sa confiance et ils se sont rendus coupables de trahison à l’encontre du peuple, qui plaçait en eux ses espoirs de lendemains meilleurs.

    L’important aujourd’hui dans le débat citoyen, c’est de stigmatiser les comportements récurrents malsains, avec la délicatesse de ne pas citer nommément les individus, car les accusations qui se nourrissent des rumeurs sans preuves matérielles, peuvent valoir à leurs auteurs des poursuites judiciaires, pour diffamation.

    La liberté d’expression garantie par la loi fondamentale guinéenne, nous donne certes le droit de critiquer, mais quand il ne consiste qu’en des attaques frontales de personnes, le droit de réponse y trouve aussi sa légitimité, nous plongeant ainsi dans un engrenage du genre, << si tu me piques, je réplique et te pique comme un tic ; je t’attaque, tu contre-attaques, je te matraque… (Bill de Sam)>>

     La justice pour qu’elle soit crédible, se doit de s’exercer dans sa plénitude, avec la reconnaissance des droits, aussi bien pour les victimes, que pour les bourreaux.

    A cet effet, pas besoin d’être un éminent juriste pour comprendre, en considération du fait que nul n’est censé ignorer la loi, que jusqu’à preuve du contraire, la présomption d’innocence est valable pour tous. Seule la justice a compétence, de se prononcer en toute impartialité, sur la culpabilité d’un individu, après bien évidemment, arrestation exempte de tout arbitraire, instruction du dossier d’accusation, mis en examen, jugement et délibération, dans la transparence de la légalité constitutionnelle, car il est de nature dans le genre humain, de se rebiffer systématiquement, de par son instinct basique de défense de ses intérêts, contre tout ce qu’il estime, susceptible de causer sa perte, fût-elle une vérité ou une forfaiture dont il reconnaît de façon consciente, être coupable et c’est là l’importance du caractère coercitif de la juridiction dans une société, qui ne doit cependant s’exercer que dans le cadre d’une indépendance totale, pour ce qui est des prises de décisions, sans interférence aucune entre les différents domaines de compétences,  définis par Montesquieu dans l’esprit des lois.

    En guinée, des victimes innocents, il y’en a à ce jour, nombre qui ont payé de leur sang et de leur chaire,  simplement à cause de leur opposition à de modes de gouvernance, qu’ils jugeaient contraires aux mœurs et malgré les cris de cœur pour que justice leur soit rendue, les équipes gouvernementales successives, font la sourde oreille, comme pour confirmer les suspicions qui font état de leur implication et de leur responsabilité, dans les massacres perpétrés. Mais si justice divine y’en a,  tôt ou tard, ils se retrouveront coincés, dans une sorte de cul de sac, dans leur fuite en avant qu’ils supposent éternelle et ce jour, ils rendront compte de leurs actes, avec le châtiment que méritent les traîtres de la nation. En tous les cas, reconnaissons la difficulté à se situer par rapport au mal-être en guinée, qui si ses causes sont multiples et variées, le fait que la situation perdure, relève de la responsabilité collective de tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont eu l’opportunité d’exercer une parcelle d’autorité, car ils se sont tous inscrits dans une logique de conformisme latent, obéissant aux dictas de l’establishment, en profitant allègrement des failles du système, avec une voracité déconcertante.

    L’incarnation du système actuel par le général Président, le rend coupable à maints égards, car il s’est autoproclamé chef suprême, omnipotent de tous les guinéens, avec un pouvoir décisionnel sans partage, qui s’exerce au gré de ses humeurs et de ses influences du moment et son entêtement à se maintenir au pouvoir, malgré son incapacité physique et pire mentale, constitue une circonstance aggravante des jugements portés à son encontre. .

    Aujourd’hui, Les yeux sont rivés sur l’organisation  des élections législatives et pendant ce temps, les acteurs politiques se démènent comme de beaux diables, dans l’espoir de se tailler une place de choix dans la future assemblée nationale.

    Cependant, entre les alliances de circonstance et les tentatives de déstabilisation, le guinéen lambda n’a que l’embarras du choix, pour ce qui est de son adhésion à la cause des partis politiques, du fait que les leaders ne font que se remarquer par la maladresse dont ils font preuve, à travers leurs discours, dont la quintessence saute aux yeux, comme principalement axé, sur la seule conquête  du pouvoir, en justifiant les moyens peu orthodoxes employés, pour une fin qui n’en est rien en soi. L’administration publique, brille quant à elle, par le manque d’autorité de l’Etat, qui relègue au second plan, les attentes de la population, les dossiers en suspens tels, la suite donnée aux  audits des départements ministériels et les travaux de la commission nationale d’enquête sur les massacres, en sont une belle  illustration.

    Le dernier exemple éloquent de l’impunité dans notre pays, est le scandale des fraudes au BEPC, qui ne nous fait pas du tout honneur et contribue davantage à décrédibiliser le système éducatif guinéen, dont la plupart des diplômes ne sont pas homologués par le CAMES (organisme africain de reconnaissance des diplômes des pays membres, dont la guinée). Pareille débâcle aurait entraîné une démission de facto de tous les responsables qui ont à charge, l’organisation des examens.

    L’une des intrigues en ce moment, est aussi le fait que les différents clans constitués, en prévision de l’après-Conté, se livrent à une bataille féroce, qui fait le bonheur des charlatans qui trouvent là, une manière aisée de gagner leur pitance. La science occulte du maraboutage est une pratique ancrée dans les mœurs en Afrique et à ce titre, il n’est pas surprenant de voir les gens s’y adonner, mais il y’a une nuance de taille entre ceux qui en font usage pour se protéger des malheurs et ceux qui y trouvent le moyen de ne faire que du mal à leurs prochains et le plus souvent, ce sont ceux-là même qui triment dans les malversations et les coups fourrés. Que ces derniers comprennent une logique implacable dans cette vie, à savoir que du moment où il y’a adéquation entre ce que l’on pense et ce que l’on ressent (esprit et cœur), le mal accouche du mal et le bien enfante le bien, car ce sont les choses de même nature qui s’engendrent.

    Par ailleurs, l’amélioration positive des indicateurs économiques, qui se caractérise par le rétablissement des relations de coopération avec les institutions de Bretton Woods, peut être aperçue comme favorable à la croissance, mais les fruits de cette croissance, sont pour une grande part, alloués aux dépenses extravagantes de fonctionnement de l’Etat, qui a du mal à faire des arbitrages budgétaires efficaces, à même de contribuer à court terme, à l’amélioration significative des conditions de vie de la population, par la satisfaction des besoins primaires en eau, électricité et nourriture.

    Le secteur industriel souffre, non seulement de l’absence de cadre institutionnel garantissant les investissements privés, mais aussi de mesures incitatives, par des aménagements fiscaux favorables aux apports de nouveaux capitaux et du manque criard d’électricité, qui reste en matière d’industrialisation, le pendant de ce qu’est le sang pour le corps humain.

    Le déficit de la balance des paiements et celle commerciale, entretien l’inflation et demeure une des causes principales de spéculation sur le marché des denrées alimentaires de base. Malgré l’immensité des terres cultivables, la politique agricole peine à se départir des méthodes de gestion extensive des sols à faible rendement, pour cause de manque de moyens financiers, matériels et de maîtrise technique, les mêmes contraintes s’appliquant au secteur de l’élevage, car la libéralisation des initiatives privées dans ces domaines, ne bénéficie que de peu ou pas d’accompagnements, à la hauteur des enjeux.

    Ce succinct passage en revue de la situation, montre que l’on est loin de sortir de l’auberge, car les manquements se situent à tous les niveaux et les mauvaises habitudes ayant la vie coriace, l’espérance de la rédemption, dépendra de notre volonté de surpassement, pour une convergence d’idées nouvelles, qui prennent en compte avant tout, le seul et unique intérêt du peuple de guinée, dans un ensemble viable et homogénéisé.

     

    BAYO Abidine

    Lire la suite

  • Parution de deux livres de notre compatriote SOLO NIARE

    arution de deux livres de notre compatriote SOLO NIARE

     

    Prédestiné pour des études de maths à l'Université, Solo NIARÉ eut, tout ce temps, un parcours atypique jusqu'à la publication de cette œuvre. Il a assumé la fonction d'informaticien graphiste au Centre culturel franco-guinéen pendant près de dix ans, période pendant laquelle il eut l'opportunité d'affûter sa plume en fréquentant quelque références de choix dans le monde littéraire tel Williams Sassine entre autres, et dans la pratique assidue de la noble discipline théâtrale couronnée de plusieurs tournées (Francophonie de Limoges, Festival d'Aurillac...). Suite à une série d’animations théâtrales pour jeunes enfants africains de 4 à 9 ans qu’il eut la tâche d’assumer pendant quelques années, il sentit le besoin de s’essayer à la légende urbaine enfantine et au théâtre.

    Voici ci-dessous le résumé des deux livres :

     

    La Tirelire de maman

    Contrairement à l'histoire de la cigogne qui amène les bébés dans les familles en Europe, généralement, en

    Afrique, on raconte aux enfants que les parents achètent les nouveau-nés au marché. Un petit garçon de quatre ans raconte avec une innocence pathétique les neuf mois de grossesse de sa mère : des premiers signes jusqu'au jour du grand événement, aucun nouveau comportement ne lui échappe. Toutes les scènes de vie de sa petite famille sont analysées, décortiquées sous un angle puéril. Le jeune

    garçon en profite pour prendre position face à sa vision du monde qu'il entrevoit à travers la télé : travail des enfants, enfants soldats, famine, guerre… Le ventre de Maman qui prend du volume ne semble-t-il pas être aujourd’hui une belle cachette pour les sous de Papa qu’elle dilapidait à vue d’œil ?

     

    Le Temps d’un mensonge

    Simplement muni d’une carte postale illustrant la photo d’un restaurant, un clandestin débarque à Paris à

    la recherche de son frère qui vient juste d’être « reconduit », expression actuellement à la mode

    semblant contenir un peu plus de civilité. Il décide d’élire domicile sous un abribus où il se lie d’amitié avec un SDF dans un immense appétit de converser. À force de fabulations, ils sont transportés tous les deux dans un empire à la Idi Amin Dada sous les tropiques où le clandestin se retrouve grand Empereur et le SDF, son conseiller principal. L’ambition absolue de perpétuer son pouvoir platonique pousse l’empereur à adopter une attitude d’écœurement vis-à-vis des urnes qu’il suspecte, en premier lieu, être des acteurs pouvant transformer, au plus vite, son trône en un siège éjectable. L’empereur usera du stylo et du papier en-tête Présidence de la République qui décuple institutionnellement son pouvoir pour mobiliser tout son pays dans une guerre sans fin contre les urnes par l’entremise d’un décret.

    Lire la suite

  • Dans le jeu politique guinéen, les dés sont pipés

     

    La timide entrée en matière du gouvernement SOUARE, conditionne dès à présent, un florilège de suspicions de pressions dont il fait l’objet, pour l’exercice périlleux de sa mission en tant que  P.M, dans un contexte malsain de confusion des genres, due au manque de définition claire et précise, des contours juridiques et constitutionnels de sa fonction et de son manque de légitimité populaire, le seul critère de légitimité qui vaille en démocratie, demeurant le suffrage universel.

    Pire, les conflits de compétences sont devenus légion dans toutes les structures administratives et la guinée est le pays par excellence, de l’immoralité et de l’inconscience professionnelle, où le militaire régule la circulation et procède à des arrestations arbitraires, le policier traque la contrebande pour s’en approprier et fait le mendiant, le douanier se transforme en administrateur des finances et les fonctionnaires se font champions de l’arnaque, tout cela pour arrondir leurs fins de mois, tant la faiblesse du pouvoir d’achat a atteint un seuil critique, tandis que les responsables politiques jouent à la marionnette, en se faisant passer pour des philanthropes, l’argent public coulant à flot, dans les circuits d’organisations claniques de complaisance, à des fins de propagande.

    Le tableau est tout sauf idyllique, d’où un besoin constant de fourniture d’efforts, pour espérer un tant soit peu, embellir  cette macabre caricature.

    Qu’à cela ne tienne, on ne peut aujourd’hui remettre en cause, le processus de redressement économique et social, traduit par la volonté du peuple, au-delà des  divergences sectaires et communautaristes, qui avaient jusqu’ici servi de socle, à la politique divisionniste des gouvernants, galvaudant du coup, le principe d’appartenance des guinéens à une même famille, unis que nous sommes, bon gré, mal gré, si ce n’est par les liens du sang, tout au moins, par la terre qui nous a vu naître.

    A ce propos, il est navrant, de constater que la compréhension et surtout l’acceptation de ce principe d’appartenance commune, dépasse l’entendement de ceux qui trouvent leur compte, à nous opposer pour s’imposer, car ils ignorent tout bêtement, que le Guinéen en particulier et l’homme moderne en général, est un fruit résultant du brassage des cultures et à ce titre, il n’a aucune fierté ou intérêt à vouloir spécifier sa différence, par un illogique repli identitaire, guidé par l’instinct grégaire, car partout où il est question de différence, il y’a forcément besoin de complémentarité.

    La prise de conscience collective de l’imputabilité des causes de la pauvreté dans notre pays, à la mal gouvernance contribue cependant, à dissiper les malentendus sur les questions bassement soulevées ça et là, sur l’origine sociale de nos malheurs, et nous permet à force de dénonciation des manipulateurs, de nous accorder sur la nécessité de l‘appréciation objective de notre situation, pour trouver des solutions concrètes à nos problèmes.

    Des politiques, on attend au stade où nous en sommes, qu’ils posent des actes forts en guise d’exemplarité et qu’ils prennent enfin conscience de leur obligation morale, d’œuvrer pour le changement qualitatif et quantitatif des conditions de vie des populations, par l’association de toutes les bonnes volontés, dans un esprit de concordance et de partage de responsabilités, en passant nécessairement par la réconciliation nationale, qui ne deviendrait effective, que lorsque les vérités seront dites et toutes les vérités, fussent-elles de nature, comme le dit l’expression populaire, à remuer le couteau dans la plaie, une plaie qui a du mal à cicatriser en guinée, par manque de soins adéquats.

    Il est temps d’ouvrir le tiroir des oubliettes débordant de catalogues de vœux pieux, pour agir courageusement, à recoller les morceaux du tissu social, mis en lambeaux par les déviances de ceux qui sont pourtant, susceptibles d’être les garants de l’unité nationale.

    La tentative d’ouverture du gouvernement à l’endroit de l’opposition, est en principe une action salutaire, mais sa portée, du reste symbolique, amenuise les espoirs de reconfiguration politique, telle que souhaité par la majorité des observateurs et analystes et laisse présager une minimalisation de l’influence positive des esprits critiques, à l’encontre de l’action gouvernementale, dans ces errements et insuffisances.

    Plus que jamais, le "fighting spirit" doit continuer à être de mise et le mot d’ordre à faire prévaloir par tous les combattants de la liberté, pour l’épanouissement du peuple martyr de guinée, est que l’on doit résolument être convaincu, que le changement que nous ambitionnons pour notre pays, est possible et ce ne serait qu’au prix de notre engagement individuel et collectif, en ayant à l’esprit si besoin en est, comme source de motivation, cette belle assertion qui stipule ceci :

    Quand une cause juste, est soutenue par une foi inébranlable, il est inéluctable que la conclusion soit une victoire.

     

    BAYO Abidine

    abidinebayo@hotmail.com

    Lire la suite

  • Quels Hommes politiques pour les prochaines élections ?

    Elections législatives et présidentielle approchent à grands pas et  les partis politiques de Guinée ne se bousculent pas pour nous présenter leurs plans pour sortir le pays de la médiocrité de gouvernance qu’il connaît.

    N’est-il pas primordial de poser dès maintenant des préliminaires qui nous permettront de choisir en connaissance de cause les femmes et les hommes qui seront amenés à conduire la Guinée sur le chemin de la bonne gouvernance.

    Sans doute que certains penseront que cette réflexion est illusoire dans la mesure où l’on présage que des élections crédibles ne pourront jamais être organisées sous l’ère Conté. Mais l’optimisme est permis depuis les évènements de janvier et février 2007 ; le peuple de Guinée reste maître de son destin et les gouvernants auront intérêt à respecter le verdict des urnes.

    Il faut signaler que la tâche ne sera pas facile d’une part pour ses aspirants au pouvoir et d’autre part pour les guinéens qui seront appelés aux urnes, frustrés par cinquante d’années de politique mal ficelée.

    Les personnes qu’ils éliront, devront commencer à poser les germes de la bonne gouvernance dès les secondes qui suivront leur prise de fonction. Cela ne sera effectif que si les électeurs prennent conscience de l’importance de ce futur choix, de cet important bulletin de vote qu’il va falloir attribuer à l’un de nos trois différents acteurs politiques :

    Les acteurs de l’opposition

    L’opposition continue profondément de muter dans notre pays depuis l’apparition du multipartisme.

    En politique, l'opposition se définit comme l'ensemble des mouvements qui contestent les décisions des détenteurs du pouvoir. On se rend compte, sur la base de cette définition, que les opposants en Guinée se comptent sur le bout des doigts. Ce paysage de l’opposition est devenu encore plus flou avec les mutations de ces derniers temps. En outre, la difficulté de nos grands partis dits d’opposition est la singularité dans laquelle chacun d’entre eux évolue en attendant la mort du Président Conté. Cette volonté de ne point vouloir s’associer aux autres n’est pas la conséquence de leurs différences idéologiques mais plutôt la résultante de la théorie selon laquelle ils seraient majoritaires, et de ce fait ils pourraient faire cavalier seul pour la conquête du pouvoir. Pourtant aucune enquête statistique, aucun résultat d’élection crédible ne vient corroborer leurs affirmations.

    Certains de ces "opposants" ont aussi joué des rôles de premier plan dans "l’émancipation" de la deuxième République. Et le paradoxe est que ces adeptes de la mauvaise gouvernance d’hier veulent devenir les acteurs de la bonne gouvernance de demain.

    Pour changer notre histoire, ne va-il pas falloir changer ces acteurs, surtout, principaux dont la responsabilité dans l’état comateux de la Guinée d’aujourd’hui,  ne fait aucun doute ?

    C’est pour cette dernière raison que nous  ne devons pas voter de façon hasardeuse sinon, jamais se pointera la fin du film de notre cauchemar.

    Pour une meilleure visibilité, la probité des acteurs politiques devra être prise en compte. A cet effet, les futurs candidats doivent déclarer et justifier leur patrimoine !

    Il existe aussi des opposants vierges du pouvoir mais tellement distants des guinéens qu’ils sont méconnus de ceux-ci. Quelle crédibilité  peut avoir un parti d’opposition ne s’adressant à ses militants qu’au moment des élections?

    Discerner les vrais opposants capables de relever les défis de demain ne sera pas chose facile. Alors dès maintenant, ceux qui veulent tourner le cours de l’histoire doivent s’atteler à rapidement convaincre les électeurs que nous sommes.

    Les Hommes au pouvoir

    La majorité (certains diront la totalité)  ne doit pas être  reconduite mais osons croire qu’il en  existe certainement des intègres parmi eux mais, hélas, difficilement repérables à cause des méthodes de gestion de leurs collaborateurs guidés par la cupidité. On ne peut sous aucun prétexte affirmer que ces Hommes doivent payer pour la gouvernance des autres. Ils ont sans doute essayé à leur niveau de faire avancer les choses mais avec beaucoup de mal. Ils continuent  de résister à la corruption et d’imposer des méthodes de travail saines. Les efforts ne sont pas vus car leurs collaborateurs font un travail peu honorable.

    Il va falloir que ces personnes se donnent encore beaucoup de mal à nous démontrer leur singularité avant qu’il ne soit trop tard.

    Qu’elles aient le courage de prendre, dès maintenant, officiellement distance du pouvoir qui continue de précariser la vie du guinéen.

    Accessoirement, le limogeage mérité de Kouyaté et la nomination déméritée de Souaré ne rendra la lutte contre les maux de la deuxième République, notamment l’impunité, aisée. L’esquive du successeur de Lansana Kouyaté par rapport aux évènements récents (grève des militaires et assassinat des civils et policiers)  prouve à suffisance qu’il ne faut pas attendre grand-chose de son gouvernement. Cependant, les caractéristiques de ceux d’entre eux en soif de changement n’auront point du mal à émerger si leur volonté est ardente, même si force est de reconnaître que la solution aux problèmes de la Guinée ne viendra pas d’un premier ministre ou d’un gouvernement, mais plutôt d’un changement de chef d’Etat et des méthodes de gouvernance !

    Des hommes nouveaux

    La destinée de la Guinée ne dépendra pas que des deux premières catégories de nos acteurs politiques. Nous avons besoin d’un renouvellement urgent de la classe politique. La Guinée a beaucoup de ses fils, dignes de ce nom, qui ne demandent qu’à être reconnus pour apporter leur pierre au développement du pays. Ils exercent en Guinée, ou ailleurs, écœurés par les agissements des hommes politiques, pensant que le système est trop infecté pour être traitable. Ils sont beaucoup plus intègres que ceux qui continuent à s’agripper à un pouvoir auquel ils doivent tout. Leur compétence et leur savoir font qu’ils ont toujours su s’assumer avec le fruit de leur travail.

    Ils sont nombreux à faire leur preuve à travers des gestions rigoureuses dans des organismes privés, des associations et dans des entreprises mondiales performantes, relevant chaque jour qui passe des défis titanesques.

    Ces "hommes nouveaux" doivent oser et se rendre dans l’arène politique.

    Ils doivent assurer leur avenir car ce serait utopique de leur demander de se sacrifier totalement pour leur pays. Cependant leur devise devrait être "intérêt personnel d’accord, mais intérêt collectif d’abord" et leur mission devrait être de réussir, seule alternative possible, après les cinquante années d’échec que nous avons connues. Désormais, c’est de l’intérêt de la nation qu’un homme politique doit trouver son véritable accomplissement, et non des détournements des deniers publics.

    La toile de la rupture, nous devons la tisser avec des Hommes vaillants à notre tête.

    Koumbassa Alassane

    koumbassa@googlemail.com

     

    Lire la suite

  • L’espoir est-il encore permis ?

     

    La violence utilisée ces derniers temps comme ultime recours d’exigence de la reconnaissance des droits, a crée une situation plus que chaotique, laissant présager une logique d’affrontement, dont les conséquences imprévisibles contribuent à accentuer l’instabilité politique dans notre pays.

     L’exercice anachronique et autocratique du pouvoir, est sans nul doute, la cause principale des frustrations, légitimant ainsi les dérives qui se caractérisent par la manifestation colérique des revendications populaires.

    En faisant fi des principes moraux les plus élémentaires, la classe dirigeante montre à suffisance, qu’elle n’a que cure des aspirations du peuple, qui dans sa détresse, vit avec amertume et résignation, les querelles de politicards, qui se soucient plus de leur maintien, vaille que vaille, dans les rouages du pouvoir, que des préoccupations quotidiennes des guinéens.

    Les solutions d’urgence apportées aux questionnements, relèvent de l’improvisation et de la machination et ne sauraient à ce titre, constituer des réponses satisfaisantes, à même de contenter l’opinion publique.

    Le mal-être étant général, le fait de prêter une oreille attentive aux revendications d’une frange de la population, sur fond de menace de déstabilisation, avec l’usage incontrôlé de la force, crée un sentiment d’injustice chez les autres composantes de la société, qui n’ont que leurs yeux pour pleurer leur triste sort, n’ayant ni les moyens de pression, ni la volonté de sacrifices humains et matériels, dont le lourd tribu déjà payé, n’a jusqu’ici contribué qu’à accroître le désarroi.

    Le nouveau gouvernement, après moult tractations, a enfin été mis en place. Il était grand temps serait-on tenté de dire, car cet attentisme qui était synonyme de liquidation des affaires courantes, constituait un manque non négligeable, à gagner pour le pays.

    L’exercice d’équilibriste auquel s’est adonné le P.M Souaré, pour la constitution de son gouvernement, montre la difficulté de ralliement des différentes tendances que comporte le paysage politique guinéen et vu le pléthore du nombre de ministères, l’on peut sérieusement douter de l’efficacité de l’action gouvernementale, car la multiplicité des postes de dépenses étatiques, constituera un gouffre financier préjudiciable à l’équilibre budgétaire, en raison de la subsistance à ce jour, de difficultés incommensurables, dans la mobilisation des maigres ressources, nécessaires aux dépenses publiques.

    M.SOUARE, comme tous les P.M avant lui, va devoir se plier aux exigences de la difficile cohabitation  avec le général Président, sur des bases prédéfinies, lui laissant du coup, peu de marges de manœuvre dans ses prises de décisions, surtout que le clan CONTE, de par sa présence massive dans cette nouvelle équipe gouvernementale, continuera à veiller au grain et ne manquera sûrement pas de lui mettre les bâtons dans les roues, dès le moment qu’il voudra se départir de la ligne de conduite caractéristique de ce règne, à savoir, faire tout, mais avec la délicatesse de ne jamais contrarier le grand manitou, au risque de se faire éjecter à la première occasion.

    Ne dit-on pas qu’en toute entreprise humaine, c’est l’entame qui compte et c’est selon qu’on se donne ou pas les moyens de son action, qui est déterminant dans l’atteinte des objectifs.

    Or dans le cadre guinéen, la limitation des pouvoirs du P.M, laisse prédire qu’il aura du mal à œuvrer dans la sérénité, car pour ce faire, il doit impérativement opérer une véritable rupture, qui supposerait que l’on en finisse définitivement, avec les maux qui sont devenus caractériels dans le comportement atypique des guinéens, à savoir : la duperie et la fourberie, la complaisance et l’impunité, la  corruption et l’arbitraire, le clientélisme et le favoritisme, l’exclusion et la ségrégation, bref l’instrumentalisation de la misère du peuple.

    Cet état de faits, nous donne en spectacle aux yeux de l’opinion publique internationale. Mais de spectacle, il n’est question que de parodie de notre condition humaine, car notre image est sciemment floutée par les responsables de cette supercherie qui s’obstinent  à nous narguer, en se croyant impunément au-dessus des lois applicables dans les normes, à tous les guinéens sans distinction aucune..

    Par devers les contraintes institutionnelles et structurelles, le traitement des dossiers brûlants en suspens, dont entre autres, les travaux de la commission d’enquête sur les tueries de janvier et février 2007, la suite à donner aux résultats des audits et surtout l’organisation future d’élections législatives libres et transparentes, constituera à coup sûr, le gage probant, de la possibilité pour le P.M, d’évoluer dans un cadre contextuel, compatible avec sa franche volonté d’action, afin de conduire une politique saine, allant dans le sens de la noble, mais difficile mission de redressement économique et sociale, qui lui est dévolue.Pour parvenir à cette fin utile, du courage, il lui en faudra à gogo, pour ne pas se laisser déborder par la traîtrise des combinards.

     

    BAYO Abidine

    e-mail :abidinebayohotmail.com

     

    Lire la suite

  • PAYS CHERCHE GOUVERNANTS

    La Guinée s'avance dangereusement vers le point de non retour. Pas d'autorité ! Pas d'Etat ! Pas de règles ! On est dans une jungle où celui qui a une arme se fait entendre. La division est réelle, les manipulateurs ont réussi leurs missions. La désolation est totale. Le Pays est en train de tomber en ruine. Quelle alternative à ce guêpier au peuple ? Qu'on ne nous fasse pas croire que c'est le futur gouvernement qui réglera les problèmes de ce pays plongé dans un coma profond et qui a besoin d'un vrai traitement de choc pour se rétablir. Les crises se succéderont, les signes annonciateurs de l'exténuation de la deuxième République sont désormais lisibles par tous. Il va falloir se creuser les méninges pour proposer une solution à cette insupportable situation. Puisque nous sommes incapables de nous prendre en charge, pourquoi ne pas lancer un SOS à la communauté internationale ?

    La Guinée est en train de mourir. Les divisions de ses fils, les intérêts égoïstes, le refus de conjuguer le NOUS, l'attitude des gouvernants font qu'aucune alternative n'est envisageable à court terme.

    Le rêve était permis en janvier 2007; c'est le cauchemar que nous vivons 17 mois plus tard.

    Acceptons de nous donner la main, de tisser ensemble la toile de la rupture car le destin d'un peuple ne doit plus dépendre des intérêts particuliers et mesquins d'une armée, d'une police et des gouvernants formés par cette deuxième République.

    Ça suffit !

    Koumbassa Alassane

    Lire la suite