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  • Guinée 1958-2008: Cinquante années d'imposture (Voulez-vous que ça continue?)

    Guinéennes, Guinéens ! N'en avez-vous pas assez d'avoir été régis par 50 ans d'imposture en République de Guinée?

    Et surtout pour certains d'entre vous, n'allez pas croire que ce terme du titre de mon article est excessif.

    Il me semble à moi que non. Au point où nous en sommes, nous Guinéens, nous devrions en être à appeler les situations par les mots justes et nous passer des conventions de citoyens raffinés devenus des moisissures de salons que nous ne sommes pas encore.

    Tous les dictionnaires admettent qu'une imposture consiste en l'action délibérée de se faire passer pour ce qu'on n'est pas, de faire passer une chose pour ce qu’elle n’est pas.

    C'est en ce sens qu'on a parfois parlé de mystification ou d'escroquerie. Si un tel comportement était le fait de hâbleurs de coins de rues, sans aucun impact sur la vie de millions d'individus, il ne mériterait peut-être pas qu'on y prête attention.

    L'imposture dont il s'agit ici, est celle qui a été le comportement dominant des dirigeants guinéens dans la conduite de l'Etat depuis sa fondation. Chacune et chacun des Guinéens devraient à présent se pénétrer de cette réalité pour se dégager des mythes, des faux mythes ethniques, régionalistes et autres qui nous maintiennent dans une espèce de gangue.

    C'est ce qui explique que depuis 50 ans, nous nous sommes abandonnés à des marchands d'illusions qui nous ont abusés et usés. C'est là que réside aussi l'explication que la Guinée constitue un cas en Afrique.

    Guinéennes, Guinéens ! Souhaitez-vous poursuivre dans cette voie du renoncement et de l'abandon de vous-mêmes à la fatalité, après 50 ans de geignement ?

    C'est pourtant cette voie qui semble, à nouveau, se profiler devant vous ... Pour quelle durée encore ?...

     Je ne répondrai pas à cette question, mais l'expérience en cours ne durerait que deux, trois ans, il faudrait, (nous souvenant du passé), nous dire que c'est long, trop long d'autant que l'effet enivrant du pouvoir peut ramener au passé douloureux. Les mailles du pouvoir sur une population largement analphabète comme la nôtre a toujours été une réalité et cette pratique est loin de disparaître.

    Dans l'atmosphère d'imbroglio ambiant, les araignées du CNDD sont en train de tisser les mailles autour des populations les plus vulnérables et les plus nombreuses, pour reconduire, peut-être de manière différence, les impostures des 50 années de la période 1958-2008.

    Sans revenir longuement, dans cet article, à la culture de l'imposture politique des deux Présidents de la République de 1958 à 2008 et dont tout citoyen guinéen subit encore, aujourd'hui, les effets pervers, je vais en rappeler les schémas car c'est un devoir de revenir et encore à ce passé.

    Au cours de la période 58-84, le Président Sékou Touré qui avait mené avec des compagnons et des dirigeants d'autres partis politiques guinéens, le combat de la libération du pays du système colonial avec des mots d'ordre mobilisateurs, n'a pas tardé, après l'indépendance à se métamorphoser en un sinistre dictateur.

    En quelques années, entouré de séides plus bas que terre, il s'était présenté aux Guinéens, sans le moindre scrupule en savant en toutes choses.

    Des commis du Parti-Etat devaient renforcer cette image du « Président-il-sait-tout » dans la formation de la jeunesse et la mystification des Guinéens. Comme si la population ne connaissait pas l'itinéraire de Sékou Touré, Louis Sénaïnon Béhanzin, Secrétaire d'Etat à l'Idéologie, confirme l'imposture mise en place en écrivant: «Il faut à tout prix, par tous les moyens, que les élèves soient convaincus que Sékou Touré représente la vérité absolue, que lui seul détient les connaissances dont a besoin le peuple guinéen, que seule sa pensée doit servir de modèle et d'exemple dans la formation et dans l'action pour le mieux-être de la Guinée» (cf L'Ecole guinéenne, n°2, décembre 1969; cf également Perspectives Nouvelles, n° 40, 1974).

     Une imposture de cette taille ne trouve d'explication cohérente que dans les limites personnelles de l'initiateur de cette politique à l'échelle d'un pays et c'est en cela qu'on peut parler, en dépit des apparences, de l'ignorance au pouvoir.

    Le substrat sociologique et intellectuel d'un tel dirigeant est caractérisé par l'ignorance dans le sens plein du terme. Cette affirmation s'est vérifiée tout au long de l'Histoire de l'Humanité.

    Les premiers succès qu'ont enregistrés les dictateurs qui s'étaient d'abord entourés de compétences, parce qu'ils en avaient besoin pour consolider leur pouvoir, ont été très souvent annihilés par leur ignorance de la réalité.

    L'exemple type sur ce point est donné par l'historien allemand Gert Buchheit dans son ouvrage, «Hitler, chef de guerre – l'armée allemande sous le 3e Reich » (Walter Beckers, Editeur, Kapellen, 2 vol. Anvers, 1968).Jacques Morval écrit en introduction de la traduction française de cet ouvrage: « Cela alla bien un temps: il avait de bons généraux, des adversaires en or et, aussi, beaucoup de chance. Le malheur – ou le bonheur, selon le camp où l'on se place – fut que, grisé par ces succès, il voulut tout diriger lui-même. Eliminant progressivement les spécialistes qualifiés. Il conduisit lentement mais sûrement à sa ruine une armée allemande qui, de toute son histoire, n’avait sans doute jamais connu des sommets comparables à ceux qu'elle atteignit au printemps 1940 ».

    J'ai, intentionnellement recouru à cet exemple ici pour montrer, que dans le domaine politique , les « brillants autodidactes », ont plus souvent conduit que d'autres , à la catastrophe , les peuples dont ils s'étaient chargés des destinées.

    A une échelle différente de l'exemple que je viens de citer, la Guinée a connu une catastrophe humaine, économique et sociale de l'expérience politique menée par Sékou Touré en Guinée.

    Le malheur pour les Guinéens a été , est toujours, qu'un grand nombre d'entre eux, n'a pas tiré de leçon de cette tragique histoire d'un parti qui s'était dénommé en 1978 à la face du monde entier « Parti-Etat » et qui se qualifiait, sans état d'âme, de « démocratique ».

    Qu'est-ce qui peut expliquer cette effrayante inconscience devant l'Histoire, sinon un état d'ignorance installée au pouvoir?

    A partir de là l'imposture du premier dirigeant du pays n'a plus connu de limites. Et il se trouve encore des Guinéens pour justifier cette imposture, même et surtout parmi certains de ceux qui avaient fui l'enfer qu'était devenu notre pays et qui vivent toujours à l'étranger.

    La deuxième République de Guinée qui naîtra des décombres de l'expérience du Parti-Etat, d'abord sous la forme d'un Comité Militaire de Redressement National (CMRN), sera moins flamboyant que le Parti-Etat car son dirigeant n'était qu'un nabot comparé à son prédécesseur mais les nabots, dans l'Histoire, peuvent aussi faire mal et Lansana Conté en fait à la Guinée.

     A part le masque débonnaire de Président-paysan, il s'est inspiré de bien des méthodes d'avant 1984 pour gouverner dans l'imposture, méthode de gouvernement dans des pays à taux d'analphabétisme élevé.

    De 1984 à 2008, les crimes d'Etat n'ont pas disparu. La mise en coupe réglée du pillage économique était devenue la méthode de gouvernance.

    Des hommes qui étaient arrivés au pouvoir en 1984 pour, disaient-ils, redresser la Guinée brisée des années du Parti-Etat et qui étaient tous pauvres comme Job, (ils le proclamaient haut et fort), étaient devenus tous ou presque des milliardaires.

     De quelles activités professionnelles?

     De quelles industries?

     Chacun en a la réponse : à tous les niveaux, cet enrichissement ne pouvait provenir que du vol des deniers publics.

    Qu'est-ce qui peut expliquer une telle évolution de la chose publique en Guinée?

    C'est encore de l'imposture de taille qu'ont eue ceux qui viennent, s'installent et se maintiennent au pouvoir par la force en s'appropriant les biens collectifs tout en ne sachant rien proposer en retour sinon les sempiternelles logorrhées qui n'ont jamais apporté un début de réponse aux problèmes guinéens.

    Les fondements culturels politiques de cette longue nuit guinéenne ne reposent que sur la force bestiale pour soumettre la population.

    C'est à la mamelle de cette culture qu'ont été allaités les hommes qui ont fait le coup d'Etat contre le cadavre de Lansana Conté en Décembre 2008, à l'identique du coup d'Etat que celui-ci avait fait contre le cadavre de Sékou Touré en Avril 1984.

    Ils se sont présentés sous la conduite du Capitaine Moussa Dadis Camara, en balayant la vieille garde corrompue, dans le cadre d'un Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD).

     Cet acronyme ne serait-il pas un avatar qui s'ignore de feu le CMRN?

    L'interrogation n'est pas saugrenue. L'imposture des animateurs du CMNR reposait sur une énorme vacuité qu'ils devinaient eux-mêmes. Aucun des 25 membres n'avait ni la formation, encore moins la dimension culturelle de diriger un Etat en ce 20e siècle finissant.

    Mais le cynisme et l'imposture de Lansana Conté et de ses compagnons ne reposaient que sur les armes que la nation leur avait confiées pour sa défense. Je me souviens de discussions que j'avais eues avec différents ministres militaires, au début du mois de Mai 1984 à Conakry.

    La vacuité dont faisaient preuve ces militaires à ces postes s'est confirmée aux résultats de leur gestion catastrophique. Ce qui comptait pour eux à ces postes de responsabilité, était ce qu'ils pouvaient en tirer en termes matériels et financiers et non les services à rendre à la Nation. C'est là où réside la caractéristique fondamentale des imposteurs au pouvoir.

    Je crains, ce n'est pas un souhait, que Moussa Dadis Camara et ses compagnons du CNDD ne soient à la porte de l'imposture, s'ils n’y sont pas déjà entrés.

    A constater l'ampleur du crédit moral dont ils disposaient à la fin de l'année 2008 et les alertes qui fusent de partout à l'heure actuelle, sur les dysfonctionnements et les pratiques de pompiers de Dadis et du CNDD, on doit s'interroger au lieu de s'installer dans cette béatitude conformiste qui consiste à dire « Ne les troublez pas, ne créez pas de confusions, laissez-les travailler tranquillement, etc. ».

    Qu'on me dise qui, quel groupement, aujourd'hui, en Guinée ou à l'extérieur dispose de forces matérielles pour s'opposer à des militaires en armes et les empêcher de faire ce qu'ils veulent faire?

    Personne. Que le CNDD se remette à faire du sérieux pour ce qui reste de la période transitoire et vous verrez que les flux des critiques s'atténueront. Il faut rappeler à cet égard que parmi les Guinéens qui écrivent sur le pays, certains avaient souligné que le CNDD avait hérité d'une situation politique très difficile.

     Pour ma part, j'avais, plus d'une fois écrit qu'il fallait s'attendre à de nombreux couacs indépendants de la volonté des membres de la nouvelle direction guinéenne.

    Toutefois, l'expérience des six mois écoulés montre que quelles que soient les bonnes intentions proclamées, Moussa Dadis Camara et les principaux membres militaires du CNDD n'ont ni la formation, ni l'expérience, ni la dimension culturelle de sortir la Guinée des décombres dont ils ne sont du reste pas les responsables, je l'ai dit, à moins de vouloir s'éterniser au pouvoir et aggraver ces décombres.

     Seules des élections vraies devant conduire des élus du peuple guinéen aux commandes de l'Etat entraîneront l'adhésion du peuple guinéen à l'édification humaine, économique et sociale de sa patrie.

    Tout le reste n'est que manœuvres dilatoires et perte de temps qui se termineront par la honte posthume ou du vivant des acteurs qui se sont crus les envoyés de Dieu. C'est ce titre que ne cessent de leur souffler à l'oreille les bandes oisives d'ignorants qu'ils consultent régulièrement sur les desseins de Dieu à leur égard.

    Ces pratiques qui n'ont jamais fait avancer les problèmes guinéens constituent des activités florissantes et nourrissent bien leurs hommes. Comme le CMRN, le CNDD est arrivé à un moment d'attente intense du pays réel guinéen de renouvellement du système politique en place.

    C'est ce qui explique les explosions de joies populaires le 23 Décembre 2008. Cette entrée dans l'Histoire de la République de Guinée était une chance à saisir pleinement.

    Le CMRN avait torpillé une telle chance qui s'était offerte à lui en 1984. Je le répète, bien que les compagnons du CNDD aient un niveau culturel moyen supérieur à celui de leurs aînés du CMRN, ils ne montrent pas que ce sont eux qui arriveront à tirer le pays vers le haut.

    Les intentions proclamées d'une transition courte pour remettre le pays sur les rails et qui ne semblent pas s'être concrétisées de façon tangible, doivent clairement être débarrassées des effets pervers de la politique-spectacle.

    C'est la voie de la crédibilité et de l'honneur qui reste pour le CNDD et son chef pour sortir la gouvernance en Guinée de la mauvaise philosophie politique de l'imposture.

    En tant que militaires, ce que la nation consciente attend de Dadis et de ses compagnons, c'est de déployer leurs efforts pour organiser le pays pour des élections dignes de ce nom pour qu'enfin les Guinéens soient gouvernés selon leur volonté.

    Des élections?... Quand?

    Il ne faut, d’ailleurs, pas rendre ce mot magique, ce ne sont pas des élections qui vont de manière magique résoudre illico tous nos problèmes mais à réfléchir là-dessus, c'est la moins mauvaise des perspectives d'avenir pour nous au regard du passé. Alors des élections, disons, le plus rapidement dans un délai clair qui ne laisse planer aucune ambiguïté sur des tentatives d'installation durable de l'Armée au pouvoir.

    On se demande d'ailleurs le pourquoi de cet anachronisme dans certains pays africains dont la Guinée de voir la prétention de l'Armée à vouloir gouverner le pays.

    Le constat qu'on tire souvent des gouvernements militaires est l'échec et la mise en retard de pays ayant connu ces cas de gouvernement. Le grand retard des pays d'Amérique du Sud sur l'Amérique du Nord s'explique en partie par la prétention des Armées d'Amérique de Sud à s'immiscer dans la vie politique de certains de ces pays du 19e siècle au milieu du 20e siècle.

    Les coups d'Etat militaires s'y étant raréfiés depuis le années 1960, bien des pays latino-américains ont réalisé de remarquables progrès économiques et sociaux.

    Aujourd'hui, on y compte de grands pays émergents qui comptent dans l'économie mondialisée. En ce qui nous concerne, rien ne pourrait empêcher, comme dans les pays démocratiques, que des membres du CNDD, devenus des citoyens civils, aient plus tard des prétentions de carrière politique. Ce qu'on attend de Dadis et du CNDD est pour l'immédiat :

    a) D'activer la fin de la période transitoire pour l'organisation d'élections dans lesquelles aucun d'eux ne sera impliqué comme candidat ni en 2009, ni en 2010.

    Les partis politiques, la société civile, les syndicats et le Groupe International de Contact sur la Guinée pourraient à nouveau se retrouver comme prévu d'ailleurs en Mai 2009. Cette rencontre devrait être assortie de mises en garde contre les déclarations équivoques et toutes manifestations de l'Etat-spectacle.

    b) C'est la voie raisonnable, il faut le répéter, pour les membres du CNDD qui veulent envisager pour plus tard une carrière politique, après un retour dans les casernes qu'ils doivent mettre à profit pour réorganiser l'armée.

     Cette réorganisation serait une nécessité. Il faut en effet restaurer la vraie mission d'une armée républicaine éduquée et reposant sur le rétablissement de la hiérarchie.

    L'image qu'elle donne actuellement n'est en effet pas annonciatrice de stabilité pour l'armée elle-même mais également pour l'Etat républicain. La culture du Parti-Etat qui voulait que n'importe qui soit capable de tenir n'importe quel poste dans l'Etat est encore fortement ancrée dans les esprits.

    C’est pourquoi des pratiques comme celle de faire prêter un serment de fidélité sur le Coran ou la Bible à qui que ce soit, ne retiendront personne dans sa soif de pouvoir.

    Seule une bonne formation républicaine sera à même d'amener au respect des institutions et de la hiérarchie, garants de la stabilité de l'Etat et de programmes cohérents de développement.

    Hors de ces considérations, les critiques faites actuellement sur Dadis et sur le CNDD ne sont pas toutes des exagérations comme des béni – oui -oui tentent de le faire croire et n'ont à la bouche que ce psittacisme: « qu'est-ce que vous proposez » comme si tous ceux qui écrivent n'avançaient aucune suggestion dans leurs réflexions.

    Et plus encore, a-t-on jamais constaté que toutes propositions, et chacun sait qu'il s'en formule sans répit, sont tout simplement lues?

    Un collectif comme le Conseil National des Organisations de la Société Civile de Guinée (CNOSCG) a souvent fait des propositions, de bonnes propositions pour quels résultats? Ainsi, pour une amélioration de la gouvernance en Guinée, ce conseil fait un remarquable travail pour « le redressement » de la gouvernance de notre pays.

    Le dernier exemple de son intervention est contenu dans sa déclaration du 15 Juin 2009 qui porte sur huit points de propositions essentielles sur la transition en cours. Je suis sidéré de constater que le CNOSCG qui n'a pas les moyens matériels d'un gouvernement pour mettre en pratique ses propositions, n'échappe pas aux critiques inutiles de certains de ceux qui réclament à tout propos des propositions à faire aux CNDD.

    On devrait savoir que tout gouvernement en Guinée ou ailleurs a besoin d'organismes (sous diverses appellations) du type du CNOSCG pour améliorer sa gouvernance et aller de l'avant. C'est ce qui a cruellement manqué en Guinée pendant 50 ans.

     Pour ce qui a trait à d'autres aspects des critiques adressées au Président du CNDD, par exemple la tendance à une certaine forme d'autocratie, il s'agit là de comportements à combattre plutôt que de sujets comme l'incident survenu avec l'Ambassadeur allemand Karl Prinz.

    Dans un exemple de ce type, les choses me paraissent simples à comprendre. L'Ambassadeur Karl Prinz est intervenu de façon peu diplomatique, c'est sûr, dans sa question connue de tous à Dadis.

     En Europe, il n'aurait pas posé la question dans les mêmes termes. Mais s'il l'a fait, c'est sans doute au regard du financement que la Guinée sollicite constamment de l'extérieur, notamment de l'Union Européenne pour tout ce qu'elle veut entreprendre. C'est le cas des élections sur lesquelles portait la question de M. Prinz.

    Quand on est bailleur de fonds d'une opération, cela peut conduire à vouloir y jeter un regard. Et ceux qui font, comme les dirigeants de Guinée, continuellement appel aux fonds accumulés par d'autres peuples sont mal placés pour parler de dignité.

    C'est pourquoi j'avais intitulé un de mes articles : « Indépendance où es-tu? » (20 Mars 2008). C'est l'occasion de rappeler que les fonds que nous sollicitons sans gêne auprès de bailleurs extérieurs, ont été accumulés par eux en utilisant leurs diverses compétences de tous niveaux.

    En Guinée, les compétences ont été pour l'essentiel écartées de la gestion de haut niveau de l'Etat et de l'économie par toutes sortes de manigances parentales ou népotistes, en sorte que c'est l'incompétence qui a eu pignon sur rue.

    Ce système a toujours contribué à la pérennisation de l'imposture au pouvoir. C'est ce système que nombre de Guinéens auraient voulu voir abattu. Le temps de l'installation de la transition, par définition courte le plus souvent, paraît déjà escamoté par la politique-spectacle du CNDD et de son chef.

    Pour ce qui reste de ce temps toujours non défini avec précision, il faut, pour l'honneur de Dadis et de ses compagnons, une vigoureuse reprise de la préparation d'élections fiables sans participation, comme candidats, des membres du CNDD.

    Si tel n'est pas le cas, c'est que l'imposture adoptée comme philosophie politique en République de Guinée n'a pas été éradiquée par l'avènement du Conseil National pour la Démocratie et le Développement en Décembre 2008.

    Alors, Guinéennes et Guinéens, mes compatriotes, le devoir impérieux est de se grouper derrière les partis politiques de vos choix. C'est la voie pacifique de salut.

     Les appels à la désobéissance civique ne sont pas réalistes surtout quand ils émanent de ceux qui ne vivent pas les conditions quotidiennes des Guinéens moyens. J'ai à plusieurs reprises écrit que les leaders de l'opposition politique étaient les seules alternatives crédibles de changements.

    Il m'est même arrivé, il faut que je le rappelle, de dire que cette opposition devait être présente dans les allées du pouvoir, au moment du règlement de la succession de Conté, qu'on pouvait estimer à 50% sous l'éphémère primature de Souaré, se déroulant dans ce qui était alors présenté comme le cadre constitutionnel.

    J'avais expliqué à l'époque qu'il ne s'agissait pas d'une collaboration avec un Conté finissant mais pour une opposition présente dans les rouages de l'Etat à une époque d'incertitude pour tous.

    Cette parenthèse faite; les faiblesses des partis d'opposition sous Conté me semblent avoir résidé pour partie dans leur excessif émiettement du champ politique, leur absence de réelle synergie d'action et surtout de leur étouffement par le pouvoir en place.

    Mais pour certains, les avoir pris pour cibles de critiques infondées et de procès d'intention sans valeur, avait toujours constitué, à mes yeux, de graves erreurs de jugements qui n'avaient fait que conforter les imposteurs au pouvoir.

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  • Place au réalisme politique

    Dans la perspective d’un retour imminent à l’ordre constitutionnel, avec la fin programmée de la transition en cours et l’organisation des élections, telles que prévues dans le chronogramme proposé par les forces vives de la nation, un zoom sur le paysage politique, en cette période cruciale, que l’on voudrait tous, favorable à l’émergence d’une Guinée, débarrassée des pesanteurs d’un passé, peu reluisant sur le plan économique et humain, laisse entrevoir des signes d’inquiétude, liés à un phénomène de gaspillage d’énergie, que crée ce climat délétère, d’opposition stérile entre pro et anti CNDD.

    L’on se souvient que la prise de pouvoir par l’armée, consécutive à la mort du général Conté, a été sinon saluée, en tous points de vue, préférable à la légalité constitutionnelle qui aurait entrainé, un changement dans la continuité de la mal gouvernance, qu’incarnaient les caciques du régime défunt.

    Ce choix, s’il n’était pas la meilleure des solutions, ouvrait pensait-on avec réserve, la voie à la création de conditions matérielles et d’environnement structurel, conformes à l’idéal de démocratie, seule alternative politique, à même de sortir le pays de l’ornière.

    Cependant aujourd’hui, sous prétexte d’expression pluraliste et démocratique des opinions, la classe politique, dont la pléthore des tendances, est de façon on ne peut plus éloquente, expressive des divergences, dans cette lutte acharnée de conquête du pouvoir, souffre de l’incompatibilité de la volonté populaire de changement et les suspicions de division, que l’on prête aux postulants à la future magistrature suprême.

    Ceux-ci se trouvant fondamentalement, des différences de principe dans leurs projets respectifs de société,  une reconfiguration politique favorable à l’harmonisation des courants de pensée, réduisant et facilitant, le choix des militants et sympathisants, devient du coup hypothétique et tout porte à croire, qu’en pareille circonstance, l’amalgame entre ambitions et prétentions des uns et des autres, crée un point de friction, d’où l’on ne peut s’attendre, qu’à l’éventualité de distribution fantaisiste et d’occupation anarchique des parcelles d’autorité.

    La restauration de l’autorité de l’Etat dont il est question, se trouve en ce moment, délicatement entamée, du fait de la propension de nos dirigeants, à favoriser des situations de conflits de compétences et d’intérêts, ce qui met en mal nos aspirations profondes de cohésion sociale, car on se retrouve bêtement embourbé, dans de mesquines querelles d’égo de personnalités, qui n’ont pourtant de cesse de clamer avec désinvolture, leur capacité et aptitude à privilégier de façon objective, l’intérêt supérieur de la nation.

    Comment expliquer la prolifération des partis politiques, au nom d’un leadership qui n’aura rien de consensuel, parce que défini par la singulière idée de se faire valoir individuellement, face à un défit d’ordre national, qu’est le développement socio-économique de la Guinée.

    Chose essentielle, c’est que la direction d’un peuple, ne saurait s’improviser et à propos, les autorités actuelles du pays ont, comme il est de coutume, fait des promesses auxquelles, les populations assoiffées de changement, ont cru dur comme fer, surtout que les discours de bonnes intentions du Capi-Prési, étaient empreints de sincérité.

    Seulement avons-nous simplement oublié que les grandes désillusions naissent de grands espoirs.

    Le Capitaine Dadis, quelque soit sa bonne volonté, ne saura à lui seul, comme le temps semble le déterminer, trouver les remèdes au mal guinéen, qui se trouve profondément enraciné et dont l’extirpation des racines, nécessitent les efforts de tous.

    Soyons d’avis avec ceux qui soutiennent, la tenue d’une conférence nationale de réconciliation, qui permettrait de rebâtir de solides fondations, d’une nation progressiste, car en Guinée, il y’a trop de non-dit, qui méritent d’être portés à connaissance du peuple, pour que sauves soient, les générations futures.

    Par ailleurs, contrairement à l’organisation en premier lieu des élections présidentielles, dont l’issue aurait influencé le choix des électeurs vers la mouvance présidentielle, avec comme atout, l’émergence dans la future assemblée nationale, d’une majorité stable, nécessaire à l’entreprise des reformes, l’organisation des élections législatives risque de voir naître, des groupuscules de courants, à poids politiques sensiblement égaux, ce qui rendrait difficiles, les futures tractations de proposition de projets de gouvernement.

    Dans l’un ou l’autre des cas, les guinéens doivent se résoudre à l’idée de constitution d’un gouvernement d’union nationale, qui mettrait à contribution toutes les compétences du pays, au-delà  des stéréotypes, avec comme critère essentiel de choix du futur président démocratiquement élu, outre son intégrité physique et morale, mais aussi et surtout l’expérience de la gestion administrative, comme gage de compétitivité, dans cet élan de globalisation du monde.

    Ce choix s’avère crucial, car il faudrait comprendre, que la tendance est au maintien des présidents élus au pouvoir, pour au moins deux législatures consécutives, quelque soient d’ailleurs, les conditions de réélection, sous le prétexte, de vouloir conclure l’œuvre entamée, qui ne se résume en réalité qu’en des réformes, dont les résultats ne s’observent qu’à moyen et long terme. Ne dit-on pas à ce sujet que le temps est le meilleur allié du politicien ?

    Qui à ce stade de l’évolution de la situation guinéenne, peut dire en âme et conscience, qu’il se satisfait de ce style de gouvernance, qui parait inédit, de par le caractère volubile et théâtrale des invectives du Capi-Prési, agissant en grand manitou, actes qui ne doivent être assimilés, qu’à des coups de sang et peut-être des coups de gueule, car versatile qu’il se montre, il dit en parlant de ses décisions parfois contestées, que sa parole n’est pas une montagne. Alors, la question reste entièrement posée.

    En tous les cas, l’avenir donnera raison, à ceux qui ont raison et tort, à ceux qui ont tort, déterminisme oblige.

     

     

     

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  • GUINEE: UN TEXTE DU DOYEN BA MAMADOU SUR « LE POINT DE VUE DE LA DIASPORA (Les Guinéens de l'extérieur ont la parole!)>>- 1erseptembre 1990

     

    La disparition d'un homme de la taille du Doyen BA Mamadou est l'occasion de nombreux messages rendus à juste titre au défunt.

    Je ne suis pas du niveau de connaissance qu'avaient de l'homme mes nombreux compatriotes qui l'ont déjà fait avec coeur.Je n'ai, en effet, eu de contact que très rapidement avec notre frère BA Mamadou. C'était au début des années 90, il m'avait contacté par écrit et par téléphone quand il avait fondé La Nouvelle République, hebdomadaire d'informations générales et d'analyses, puis quand il a créé son parti politique, L'Union pour la Nouvelle République),L'U.N.R. dont il m'avait fait parvenir les statuts. Bien que n'ayant pas été militant de l'U.N.R.,je lui demeure reconnaissant pour ces gestes.

    Comme pour tous les autres leaders de l'opposition , j'ai suivi l'action politique du Doyen BA Mamadou pour l'avènement du multipartisme et de la démocratie en Guinée. Du chemin reste encore à parcourir mais nous lui devons beaucoup pour ce qui a été déjà fait dans ce domaine. Il a beaucoup réfléchi , écrit et agi sur ces questions. Que ses héritiers politiques directs me pardonnent, en citant quelques-uns de ses écrits,de n'avoir pas été exhaustif.D'autres circonstances se présenteront, si Dieu le veut, pour cela.Ici, je veux citer quelques textes fondateurs du Bamamadouisme.Il les signait alors: « Ba Mamadou , Consultant, BP 3036, Conakry ».Il y traitait de toutes les questions sur l'avenir de la Guinée;elles étaient par conséquent variées. Je vous en cite:

    « La Guinée peut-elle être redressée? » (1er Avril 1990),qui commence: « Ayant pendant ces 4 dernières années assisté, en spectateur engagé, aux efforts accomplis pour le redressement de la Guinée, je suis arrivé aujourd'hui à la conclusion que cet effort de redressement aurait dû porter en même temps et avec plus de vigueur sur le redressement du Guinéen au lieu de se confiner simplement à des réformes économiques sous l'égide du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale. »

    Visionnaire!

    « Les exclus du 1er mai » (1er Mai 1990):commence par « Nous célébrons aujourd'hui, comme partout ailleurs, la fête du 1er Mai, la fête du Travail.

    C'est peut-être l'occasion de s'intéresser un peu plus à ceux qui n'ont pas

    de travail, hélas en Guinée, ils sont de plus en plus nombreux surtout les cadres et techniciens. »

    *« Six ans, ça suffit! » (1er juin 1990)... « La conclusion évidente à laquelle j'ai abouti est que le Régime actuel n'a ni les moyens, ni la volonté d'assurer vraiment le Redressement de la Guinée. Il ne peut pas nous sortir de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui ».

    « Quelle voie de sortie? » (1er juillet 1990): « Ce n'est pas la providence qui résoudra miraculeusement nos problèmes et nous sortira de la crise. » et il avait confirmé cette affirmation par la citation suivante en exergue de l'appel aux Guinéennes, Guinéens: « Dieu ne change jamais une société tant que ceux qui la composent ne la changent pas eux-mêmes » (Coran, sourate XIII,verset 12).

    *« Guinéennes, Guinéens, à vous la parole »(1er Août 1990): relève une réalité de notre pays, « J'ai été cependant un peu déçu de constater que le débat d'idées que j'ai essayé d'instituer se soit transformé en insinuations qui se veulent malveillantes à mon égard et qu'on ait tenté maladroitement... de me présenter comme un élément subversif qui cherche à déstabiliser le gouvernement et briser l'unité nationale. 

    *« Une conférence nationale ! Pourquoi? » (28 Septembre 1990).

     

    Les questions de fond posées par ces textes auraient dû demander plus de commentaires de ma part qu'une simple énumération, pour qu'on les situe dans l'intégralité de leurs dimensions sociopolitiques mais cela dépasse le cadre de l'hommage que je veux rendre ici au Doyen BA Mamadou.

    Cest d'ailleurs un petit texte mais important pour la diaspora guinéenne que j 'ai choisi de mettre en titre de cet hommage.Il est intitulé : « Le point de vue de la diaspora, ( Les Guinéens de l'extérieur ont la parole! » (1er Septembre 1990). Puisque des discussions sont ménées sur cette 5e région guinéenne, il m'a paru opportun de rappeler ce que le Doyen BA Mamadou en pensait en Septembre 1990.

    Dans ce texte, il commence par rappeler qu'on a « beaucoup parlé des Guinéens de l'intérieur et des efforts qu'ils devraient fournir pour changer de mentalités et s'attaquer résolument à la tâche immense qui les attend pour le redressement de leur pays ».

    Il notait qu'en ce qui concerne les Guinéens de l'extérieur ,ils sont également victimes de certains traumatismes liés à l'exil et dont ils devraient se défaire des séquelles. C'est une observation intéressante quand on est témoin de l'agressivité et des susceptibilités parfois réciproques et entretenues par des compatriotes.

    Pour ce qui est de la méfiance artificielle créée entre Guinéens de l'intérieur et de l'extérieur, le Doyen préconisait, et chacun en est à présent convaincu, le dialogue et la concertation.

    De l'examen d'un groupe de Guinéens sur l'insertion dans l'économie nationale , il estimait que pour une réelle intégration de la diaspora, des conditions devraient être réalisées:

    Une vraie organisation rationnelle de la de la diaspora devant permettre d'en connaître toutes les variables (cadres, compétences etc). Dans un tel cas de figure ,il serait difficile à tout patriote guinéen de s'opposer vraiment à leur réinsertion systématique. 

    1. Une action efficace ne pourra être menée dans les pays étrangers sans une réorganisation efficace des Ambassades guinéennes.

    2. Une efficace stratégie des ressources humaines doit se situer dans les préoccupations gouvernementales. Cela suppose que le gouvernement guinéen mène une recherche systématique des compétences guinéennes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays et élabore une politique pour enrayer la fuite des cerveaux. Toute cette stratégie doit avoir pour fondement la recherche de l'efficience dans les postes occupées . Cela doit entraîner la fin du népotisme.

    Tel me paraît être le fond de ce texte .

    A la simple énumération des quelques textes cités , on voit bien que le Doyen BA Mamadou a été, au cours de ce dernier quart de siècle , l'un des grands leaders de l'opposition politique guinéenne qui, même si elle n'a pas exercé le pouvoir, a puissamment contribué a la disparition du système à parti unique en Guinée; pays où la mémoire collective semble courte pour des Hommes de Bien et des Patriotes comme Doyen BA Mamamadou mais où elle est longue pour la célébration des épigones de Lucifer.

    Paix à l'âme du Doyen El hadj BA Mamadou. Amen!


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  • Guinee: Au sujet de la réunion des signataires de l'appel pour des assises des guinéens de l'extérieur à Paris le 10 mai 2009

     

    A Aboubacar Sakho, modérateur de la réunion et à tous mes compatriotes participants,j'adresse ces quelques mots sur les raisons de mon communiqué relatif à cette réunion.Avant d'entendre ce qui va suivre, j'espère que ceux et celles qui ont gardé le bon sens traditionnel et solide de chez-nous , ne vont pas, comme ASB et Ismaïl Bah de Paris, me ressortir mon âge et le côté gâteux que cela entraîne pour écrire ces mots.Sans m'attarder sur ces deux qui ont exhibé ainsi leur absence d'argumentation dans une discussion, je referai, aujourd'hui ou demain le même communiqué dans les mêmes circonstances.

    Ce qu'on a appelé les signataires d'un appel ne sont pas tous des signataires.Proposer une idée qu'on trouve à priori intéressante ne fait pas de quelqu'un un signataire.

    Dans les discussions téléphoniques que j'ai eus avec Bokoum, il ne semblait préoccupé que par la constitution de la liste des 15 délégués devant se rendre au Forum sur la Transition.L'organisation des Guinéens de l'Extérieur ne m'a pas paru comme le thème dominant de la réunion .

    A se reporter à la position (d'organiser avant la fin de 2009 des élections) du CNDD lors de sa rencontre avec le Groupe International sur la Guinée en mars dernier et réaffirmée les 4-5 mai, on peut légitimement,se dire qu' on va dans quelques mois vers la fin de la Transition, si ces élections ont lieu aux dates indiquées. Dans ces perspectives, pour quelles raisons la diaspora doit-elle s'insérer dans des structures qui vont très bieniôt disparaître à l'installation des institutions démocratiques issues des urnes?

    Je sais bien que nombreux sont ceux qui ne croient pas que des élections fiables puissent être tenues d'ici à la fin de l'année 2009, y compris peut-être au sein du CNDD. C'est précisément de ce côté que les choses auraient dû être dites avec clarté.Cela nous aurait éviter le jeu de dupes dans lequel on veut nous entraîner. Pour ma part, j'ai écrit à plusieurs reprises , qu'il fallait apporter un soutien à une réussite de la période transitoire conduite par le CNDD dans un cadre temporel clair et limité pour une remise du pays sur les rails. Même si l'expérience menée depuis 5 mois est trop courte pour porter un jugement solide,elle a cependant déjà comporté beaucoup de dysfonctionnements. On pouvait, d'ailleurs raisonnablement s'attendre qu'il y en aurait eu mais peut-être pas autant. En outre, des tendances à gouverner au-delà du cadre habituel d'une transition apparaissent.

    Pour une diaspora qui a soif de reconnaissance, l'horizon, c'est le moins qu'on peut dire, n'est pas clair.C'est pourquoi une solide organisation autonome s'impose au delà de toute frénésie. Nul ne peut dire,aujourd'hui, de quoi demain sera fait.Quelques uns de ceux qui étaient présents à la la réunion du 10 mai 2009, peuvent bien constituer le moteur de l'organisation de la diaspora guinéenne. Jeunes ou moins jeunes, ils peuvent constituer l'ossature d'une organisation de cette diaspora pour son « intégration » dans la

     

    nation guinéenne, face à des responsables politiques démocratiquement élus.

    J'ai parlé d'ossatutre de l'organisation des Guinéens de l'Extérieur. Il s'agit d'éléments réfléchis, pondérés et dynamiques , loin des comportements velléitaires de roublards qui se caractérisent par un «activisme » soutenu . Outre-frontières du pays , ceux-ci jouent sur la corde sensible du Blanc ou de l'ex-colonisateur en mal de repentance (lisez Pascal Bruckner: « Le sanglot de l'homme blanc », Seuil 1983), pour faire croire qu'ils constituent « L'escadron blanc »de demain dans leur pays. De retour au pays en vacances ou pour d'autres raisons, ils font croire qu'ils sont l'incarnation de la réussite sociale dans le pays d'immigration qui disposent d'impressionnants carnets d'adresses pouvant permettre des contacts fructueux. Ces éléments opportunistes et bruyants sont ceux qui peuvent gêner une vraie et solide organisation de notre communauté.

    Organiser donc ce que certains appellent la 5e Région guinéenne, constituée par les Guinéens de l'Extérieur, riches de potentialités humaines, technologiques, économiques et sociales, ne peut reposer que sur des Guinéens volontaires de toutes générations.Contrairement aux farfelus du « jeunisme », ces volontaires peuvent compter aussi sur les générations les plus âgées et notamment sur ceux parmi ces aînés qui sont disponibles et peuvent apporter leurs expériences de la vie à la communauté.J'insiste sur ce point pour signifier qu'il ne faut pas ranger presto tous ces aînés dans les « oubliettes » du 3e âge. Ce disant, je ne me considère pas personnellement , s'agissant de l'organisation de notre communauté, comme ceux de ces aînés disponibles, mais il y en a et il faut que les paltoquets qui se croient compétents en tout le sachent.

    Pour revenir à l'objet de mon communiqué déclarant l'inopprtunité de la réunion du 10 mai, je mentionnais l'ordre du jour qui ressemblait à une manipulation et comme j'apparaissais en bonne place parmi les organisateurs, je voulais, en ce qui me concerne enlever toute équivoque, tout en sachant que mon absence n'aurait aucune indence sur le déroulement de la réunion, c'est pourquoi j'ai été plus amusé qu'agacé par l'invective d'Ismaël Bah de Paris, pontifiant « Avec ou sans Ansoumane Doré, les Guinéens se réuniont le 10 mai et après le 10 mai ».Ai-je jamais signifié à Bah que j'étais le porte-drapeau de factions? C'est ridicule ! A l'attention d'Ismaël Bah, je veux être clair: je ne suis pas à la recherche de quelle que chefferie que ce soit, de quelle que distinction que ce soit , auprès de qui que ce soit, ici en France ou en Guinée.

    En ne venant pas à la réunion du 10 mai , je ne voulais pas cautionner les jeux troubles du pouvoir du CNDD : annoncer au Groupe International de Contact sur la Guinée qu'on va organiser des élections avant la fin de l'année 2009 mais organiser ou laisser organiser en sous-mains des résistances au processus électoral à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour s'en servir auprès de l'Extérieur comme justificatifs de la non réalisation des élections.Je n'entre pas dans ce jeu.Je suis d'autant plus à l'aise que dans mes prises de positions antérieures,seul l'avenir de notre pays a motivé le raisonnement du simple citoyen que je suis. J'étais de ceux qui avaient clairement souhaité une Transition claire et constructive et sa réussite pour sortir notre pays du long tunnel entamé depuis 50 ans. Nous avons avancé pour cela des arguments mais le pouvoir du CNDD semble de plus en plus jouer le registre de l'ambiguïté.Or dans le chapitre qui est celui

    de la Guinée depuis le 23 décembre 2008, le pouvoir du CNDD appuyé sur la prise de décision d'assumer la gestion du pays aurait pu éviter d'entretenir quelle que forme d'ambiguïté que ce soit envers qui que ce soit. C'est justement sur la volonté proclamée d'une période transitoire limitée dans le temps et sur des déclarations d'une table rase du passé que malgré ma position de réserve de départ (voir mon article: « Est-ce l'annonce du bout du tunnel? », du 29 décembre 2008), que j'ai suivi l'assentiment de la majorité des Guinéens. C'est aussi cela la démocratie, jusqu'à pas trop tard, en se souvenant pour notre pays de deux vagues d'enthousiasmes majoritaires , d'abord en 1958 puis en 1984.

    Tels sont les épisodes des jeux de la politique menée dans notre pays depuis déjà bien longtemps et qui me sont passés par la tête.Ils doivent donner à réfléchir.

    Pour ce qui concerne l'organisation des Guinéens de l'Extérieur, je souhaite réussite et entente aux compatriotes de bonne volonté.

     


     

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  • Guinée : élections et implication des jeunes


    Après le diagnostic du bilan très lourd de la mauvaise gouvernance qui avait impitoyablement paralysé la Guinée durant les 10 dernières années, des enjeux et des défis s’imposent. Les élections s’annoncent pour décembre 2009 pendant que beaucoup de citoyens se battent pour manger un repas décent par jour.

    Le manque d’eau potable et d’électricité pour les populations, et d’infrastructures routières appropriées reliant les différentes régions du pays constitue un véritable champ de bataille électorale. Le meilleur candidat saura influencer le choix des votes par la performance, la consistance, la pertinence et la crédibilité d’un programme relatif à ces besoins laissés insatisfaits sur une longue période d’années. Les populations ont soif d’un réel changement dont l’opportunité nous est possible cette fois-ci si nous élisons le meilleur candidat qui soit le plus rapproché du peuple. Jeunes de Guinée, c’est l’occasion de défendre nos intérêts auprès de tout candidat potentiel en lui exposant nos problèmes et voir en retour la structure d’un programme rationnel qui décrit comment ils seront résolus obj ectivement. La démocratie nous donne cette possibilité et nous devons être préparés à de telles analyses pour que le choix tombe sur le bon candidat.

    Pendant ces élections, notre raison doit être plus forte que notre passion et notre émotion pour ouvrir une nouvelle ère de démocratie et de stabilité. Les victimes de janvier et février 2007 sont mortes en réclamant du travail, de l’eau et de l’électricité. Alors il faudrait tenir compte de ces raisons.

    La fourniture d’eau potable dans les centres universitaires initiée par le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) est un message fort aux jeunes et à nos candidats aux élections présidentielles prochaines en décembre 2009. Cela nous montre que le problème d’eau en Guinée n’est pas une fatalité, mais un manque de volonté et de patriotisme associé à la sauvegarde d’intérêts individuels. L’échec des politiques économique et de gouvernance a eu des conséquences sociales assez néfastes sur les populations et une stricte vigilance est nécessaire sur le choix des candidats pour éviter le radotage.

    Notre pays est l\'un des plus grands gisements de bauxite, un minerai nécessaire à la fabrication d\'aluminium. Mais Malgré des années de l\'exploitation minière et des milliards de profits, la Guinée reste l\'un des plus pauvres en Afrique. Les questions d’intérêt ne manquent pas et il faudrait rationnellement les soulever.

    Mamoudou Kouyaté
    New York
    E-mail : kouyatasse@yahoo.fr







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  • A PROPOS DE L'ARTICLE DE MAMADOU BARRY

    .  Capitaine Moussa Dadis Camara: Un homme compris du peuple, mais pas des cadres

    Je demeure perplexe après la lecture de ce texte de Mamadou Barry, en considérant qu'il fait positivement des propositions constructives mais n'a pas évité ce penchant de certains cadres guinéens à l'autoflagellation. En effet, pourquoi cette opposition négative du peuple et des cadres? Mamadou Barry, en tant que cadre, a-t-il vraiment quelque chose à se reprocher dans le naufrage de la Guinée de 1958 à 2008? Ceux qu'on désigne globalement comme cadres n'ont-ils pas subi eux aussi, tout au long des cinquante années de braises, les méfaits de ceux que Barry appelle l'intelligentsia? Des ignares qui n'ont eu que la barbarie comme référence pour diriger notre pays, méritent-ils d'être appelés intelligentsia du pays? A ce que nous savons, l'intelligentsia correspond à l'élite intellectuelle de la nation qui réfléchit sur le champ scientifique et la problématique de la nation. Ce ne sont pas les logorrhées et les phraséologies interminables et sans signification pour le Guinéen lambda, qui ont été déversées sur la Guinée pendant un demi-siècle, qu'on peut parler d'intelligentsia. Ceux qui pouvaient en faire office, existaient déjà, certes en petit nombre, à la date de notre indépendance. Mais ils ont été poursuivis, que dis-je, pourchassés, jetés dans des ergastules de sinistres renoms dont Boiro et massacrés pour la plupart. Est-il donc besoin de rappeler que l'itinéraire douloureux du peuple guinéen a bel et bien été partagé par les vrais cadres guinéens?

    Les quelques cadres opportunistes qui se sont mis au service des deux dictateurs qui ont régné sur la Guinée pour exploiter le pays ne peuvent pas être représentatifs de l'ensemble des cadres guinéens. Quand je dis exploiter le pays, il s'agit bien d'une réalité de la première à la seconde République car en dehors du discours théorique, qui s'est concrètement attaché au bien-être du peuple guinéen?... Un peuple ne vit pas que de mots mais aussi d'eau, de riz , d'électricité, de soins, d'éducation et j'en passe.

    Sous la Première République, l'exploitation minière, notamment celle de la bauxite, avec la participation du capital étranger, était déjà à plein rendement à partir des années 60 à Fria et à Kindia, la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) viendra s'ajouter à ces deux centres de bauxite. La production de bauxite passe de 8,930 millions de tonnes à 10,572 millions de tonnes de 1976 à 1982. Au cours de la même période, les exportations passent de 9,075 millions de tonnes à 10,10,432 millions de tonnes. La production de l'alumine qui avait commencé dès le début des années 60 , plaçait bien la Guinée parmi les principaux producteurs d'alumine ( Australie, Guinée, Guyane, Jamaïque, Surinam, Yougoslavie), du milieu des années 60 au début des années 80. Cette position conduisait la Guinée à jouer un rôle non négligeable au sein de l'Association Internationale de la Bauxite (AIB) au cours des années 70.

    L'exploitation de l'or, de diamants etc, ajoutée aux apports financiers de la bauxite et de l'alumine ont permis à la Première République de mener sa politique de répression massive (police nombreuse, légions d'espions aux trousses des Guinéens à l'intérieur comme à l'extérieur), politique de financements de grand seigneur vis-à-vis de mouvements de libération de pays largement en avance , aujourd'hui sur la Guinée. Voilà comment était, en partie, dépensée la richesse de la nation guinéenne au détriment de sa population.

    Enfin, la destruction des ressources forestières (bois tropicaux) par la construction d'usines bidons comme l'Usine de Sciage et de Contreplaqués de Nzérékoré (USCZ), etc. On pourrait multiplier dans d'autres secteurs les gaspillages des ressources naturelles de 1958 à 1984. Et les bras vous en tombent quand vous entendez des Guinéens affirmer, sans ciller, que la Première République avait conservé intactes les ressources naturelles de la Guinée. Cette appréciation semble faussée par le fait que les voleurs et les pilleurs de l'Etat étaient moins nombreux, plus discrets et plus tenus en laisse par le Responsable Suprême de la Révolution. Autrement comment expliquer que nul ne peut montrer d'impacts bénéfiques de toutes les exploitations minières et autres sur le développement économique et social en Guinée? Certes, j'ai fait allusion aux dépenses somptuaires de toutes sortes qui ont englouti une partie de nos richesses, mais les constructions de villas de luxe de l'encadrement politique du pays date de cette époque 1958-1984.

    Sous la Deuxième République, le Chef d'orchestre du pillage du pays, au grand jour, va être le chef de l'Etat lui-même. L'exemple venant d'en haut, les gênes devant le magistrat suprême et les foudres qu'il pouvait brandir s'affaiblissaient d'année en année au vu des pourcentages qu'il pouvait percevoir sur les affaires de ceux qui géraient l'Etat. Cela avait commencé par le bradage de l'appareil productif, autrement dit des entreprises d'Etat léguées par le régime renversé en 1984.Elles étaient d'ailleurs, toutes en déconfiture, si je m'en tiens au document déjà établi en décembre 1983, intitulé « République de Guinée -Ministère de l'industrie, avril 1984 » et que j'ai eu en mains. Cette évolution, sur la période 1984-2008, avait pris une telle ampleur dans le pillage économique , que par comparaison avec la période précédente , des gens ont eu tendance d'atténuer les prévarications de 1958 à 1984.

    Sous les deux régimes, des cadres se sont redus coupables de connivence avec les pouvoirs en place. C'est un des fondements de l'attachement d'un grand nombre de Guinéens à l'action du Président Moussa Dadis Camara et du CNDD qui déclarent remettre toute cette situation au clair. Ceux qui sont dans la disposition d'esprit que la Guinée a besoin d'être « nettoyée », ont mon soutien. .Et il se trouve quelques uns pour me dire: « tu fais un appel au soutien au CNDD sans condition ». Comme c'est touchant de naïveté, une telle injonction. Suis-je l'envoyé d'un auguste cénacle? D'abord, je dirais que je ne suis l'envoyé de personne pour des négociations avec conditions à l'appui de ma mission. Ensuite, j'écris en citoyen libre qui sait aussi qu'en soutenant le CNDD, il reste vigilant sur ce qui pourrait annoncer des dérages que les Guinéens ont connus après 1958 et encore après 1984.

    Pour terminer ces remarques à Mamadou Barry, j'ai envie de dire qu'en face de tous qui ont trahi le peuple guinéen par des comportements utilitaristes, la mésaventure de la Guinée de ces cinquante dernières années me fait penser au récit de Prosper Mérimée dans Tamango. (1829). C'était l'époque où des négriers européens se rendaient en Afrique pour capturer ou acheter des esclaves à des trafiquants locaux. Tamango, guerrier de la côte africaine était l'un de ces trafiquants. Après avoir vendu des esclaves à des négriers, il est amené par des circonstances à monter sur le brick de la traite de ses clients déjà chargé d'esclaves pour les Amériques. Ceux-ci, le sentant ivre d'eau-de-vie se saisirent de lui et le mirent dans les fers comme ceux qu'il avait vendus. Ils en firent un esclave à vendre aux Amériques. En pleine mer, ayant complètement repris ses esprits, il redevint le leader qu'il était sur le contiment. Il fomenta une révolte en promettant à la foule d'esclaves qu'il était capable de les délivrer et de les ramener chez-eux. Mais la révolte échoua dans le désespoir des esclaves en plein océan agité. Ceux-ci se mirent à vociférer tous ensemble contre Tamango:

    «  Perfide! Imposteur!, s'écriaient-ils, c'est toi qui as causé tous nos maux, c'est toi qui nous as vendus aux Blancs, c'est toi qui nous as contraints de nous révolter contre eux. Tu nous avais vanté ton savoir, tu nous avais promis de nous ramener dans notre pays. Nous t'avons cru, insensés que nous étions! Et voilà que nous avons manqué de périr tous... »

    Oui! comme ces esclaves en perdition, la Guinée a manqué de périr par la mégalomanie du premier Président, Sékou Touré, entouré de quelques cadres courtisans et arrivistes qui s'étaient coupés du peuple.

    Oui! La Guinée a manqué de disparaître sous l'affairisme, la corruption et les miasmes des produits stupéfiants de la deuxième République de Lansana Conté entouré de cadres serviles qui n'avaient pour ambition que de brouter dans les caisses de l'Etat.

    Mamadou Barry, vous comparez-vous à cette espèce de cadres pour vous ranger à leur côté et considérer que l'intelligentsia guinéenne s'est coupée du peuple? Je crois que d'autres intellectuels guinéens n'acceptent pas d'être rangés dans ce panier de crabes. Ils acceptent tout au contraire la réussite de la transition en cours en Guinée et ne sont donc pas opposés à Moussa Dadis Camara et au CNDD.

                                                   Ansoumane Doré

                                                  (Dijon, France)

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  • Le CNDD à la croisée du destin

    La conjugaison du destin d'un peuple constitué à celui d'un certain nombre d'hommes ayant pris l'initiatives de s'emparer du pouvoir, à la suite de la mort du Général président, Lansana Conté en Guinée, se ramène à un seuil d'abnégation excluant toute extravagance et transcendant les clivages habituels, ayant fondé l'ossature actuelle à la fois des formations politiques et des entités étatiques, somme toute, en quête d'une nouvelle forme de réactivité face aux défis, qui jallonnent leur destin et leur expose du coup, à la rigueur des critiques et aux soulevements sporadiques, nourries, par un rejet tantôt justifié, des directives gouvernementales et tantôt une mauvaise comprèhension ou interprétation des projets de société, nécessitant leur volonté et leur adhésion.
    De là à observer la transition en Guinée, comme un dénouement de l'histoire et une friture de la fibre du dirigisme politique, un fiasco de l'art de pensée, un rendez-vous manqué de revaloriser les acquis démocratiques, de rentrer dans l'histoire, une dérive de la trnasmission de l'héritage politique, me parait logique.
    En tout état de cause, le CNDD ne saurait en toute vraisemblance, mener à terme, tous les engagements tenus dans le discours-programme du Capitaine Moussa Dadis Camara, lequel en véritable enthousiaste d'avoir réussi, à approcher les arcanes du pouvoir, branler l'étendard d'un nouvel sceau démocratqiue et se projetter à travers le CNDD, dans l'arène politique en tant que sauveur et peut être, une autre figurine traumatisante de la donne politique, se familiarise peu à peu, mais sûrement avec les anciennes méthodes, jusque-là en verve sur le continent.
    Même si un nouveau calendrier pour l'organisation des élections en 2009 vient d'etre porté à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale, et que les tractations entre les partis politiques, la société civile et le CNDD, se font de plus en plus constater, au sujet du devenir de la Guinée, il n'en demeure pas moins que le cours de l'histoire s'en est trouvé affecté, au point de flinguer les tenants et les aboutissants de l'idéal collectif de progrès et de développement.
    Tout au plus, à en croire les premières déclarations du CNDD à leur prise du pouvoir, telles que "Que Dieu nous donne la force et le courage de continuer l'oeuvre de justice du Général COnté'", l'on se demanderait bien où se trouve la trame de la rupture? Nul n'apprèhende avec éxactitude de nos jours, la forme qu'est entrain de prendre les promesses du CNDD à l'égard du peuple, encore moins, dans quel moule, les différentes personnalités du CNDD sont entrain se morfondre. De toute manière, les assises nationales qui pointent à l'horizon temporel, tout comme l'oeuvre d'assainissement des finances publiques, ainsi que la restitution du patrimoine public, ne s'inscrivent nullement à mon avis, dans le créneau de la transition, au regard du temps et de l'objectif affiché. D'où une crainte de la recrudescence de la haine, vecteur essentiel de division et d'anéantissement des initiatives, car n'oublions jamais que si Sekou Touré à usé de la dictature, ce fut en contrat parfait avec le peuple à travers les procès populaires, ainsi que Conté qui bénéficia jusque dans sa tombe d'un soutien populaire indéfectible, alors que les acteurs actuels du CNDD furent activement impliqués dans les massacres de janvier et Février 2007. Que peut-on à cet effet dire au peuple, au nom de quelle raison et de quelle logique, pourrait-on de nouveau berner ce peuple, en manque vraisemblablement de repères?
    BAYO Aboubacar

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  • Avant et après le G20 à LONDRES. Quel a été et quel sera le comportement de la communauté internationale vis-à-vis des pays d'afrique riches en ressou

                                 

     

    Lors son entretien le jeudi 26 mars 2009  à la télévision française  Monsieur Dominique Strauss-Kahn, président du FMI, a parlé de la crise internationale et de la réunion du G20 prévue à Londres en sa présence.

    Le 10 mars  2009 à Dar es-Salam  (Tanzanie) à propos de l’Afrique et notamment en se référant à la prochaine réunion du G20 à Londres Monsieur Strauss-Kahn a dit, et je cite quelques extraits :

    « Nous devons faire en sorte que la voix des plus démunis soit entendue. Nous devons nous assurer que l’Afrique n’est pas laissée pour compte

    « Mais le FMI n’est pas tout : pour aider l’Afrique en ces temps troublés, il faudra forger de nouveaux partenariats et donner une nouvelle impulsion à ceux qui existent déjà.

    « Je souhaite aussi appeler le secteur privé et la société civile à redoubler d’efforts pour s’impliquer en Afrique. La forte hausse des flux de capitaux en direction de l’Afrique observée au cours des dix dernières années montre qu’il y a maintes possibilités d’investissement de toute première qualité sur le continent. C’est toujours le cas. Je conjure donc les investisseurs de ne pas tourner le dos à l’Afrique et de garder à l’esprit le rendement à long terme que peuvent rapporter les investissements dans cette partie du monde. »

    « La communauté internationale se doit de venir en aide à l’Afrique à l’heure où ses besoins sont si grands. Ce n’est pas seulement pour nous un devoir moral en tant que citoyens du monde profondément inquiets du coût économique et social de cette crise pour l’Afrique, mais aussi une obligation historique, compte tenu de son passé colonial. »

    Monsieur Strauss-Kahn a raison, mais alors pourquoi dans ces pays riches en matières premières de toutes sortes qui sont convoitées et exploitées par les pays de la communauté internationale pour leurs besoins propres, la population dans sa grande majorité a-t-elle  continué à vivre dans la misère ?

    Une réponse à ce problème : LA CORRUPTION !

     j’ai lu dernièrement des articles concernant le voyage du Président de la République Française en Afrique qui a plaidé ces jours-ci « pour la démocratie et le respect des droits de l’Homme en Afrique et réaffirmé sa volonté de mettre en place une « relation renouvelée » entre la France et le continent africain » :

    1-      pour la démocratie et le respect des droits de l’homme ?

    Avant de donner des leçons à ce sujet au monde entier, la France ferait bien d’abord de balayer devant sa porte ! il n’y a qu’à se rappeler, parmi d’autres exemples, les déclarations de Bernard KOUCHNER depuis qu’il est ministre des Affaires Etrangères en France en contradiction avec ce qu’il avait dit à propos de la Guinée après les émeutes sanglantes de janvier 2007 : quelle n’a pas été ma stupéfaction, pour ne pas dire mon indignation,comme celles de la commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen et d’Amnesty international France, quand il a dit en pleine célébration des Droits de l’Homme : «  il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France » et qu’il ne fallait pas faire « d’angélisme »  Je ne reconnais plus, et beaucoup avec moi, de tous bords politiques, et de nombreuses ONG, celui qui était connu pour se battre partout dans le monde pour défendre les Droits de l’Homme et pour dénoncer les pays qui ne les respectaient pas !

    Déjà lors de la visite controversée l’an dernier à Paris du dictateur Lybien Mouammar KADHAFI, M. Bernard KOUCHNER, qui, disait-il, n’était pas d’accord avec  sa venue,  a quand même déclaré qu’un ministre des Affaires Etrangères devait savoir « avaler son chapeau » !

    2- pour mettre en place une « relation renouvelée entre la France et le continent africain ? »

    Très bien si c’est pour éradiquer la misère et la corruption: mais, comme l’indiquent les articles de presse, la principale raison de la venue du président français c’est pour des intérêts économiques en se faisant accompagner au Congo et au Niger par le PDG d’Areva, Anne Lauvergeon, pour l’exploitation de mines d’uranium indispensables à la France pour ses centrales nucléaires avant que la Chine ne s’en empare ! Contenu de ces contrats ? Inconnu mais : « la promesse du président français que les intérêts économiques de la France pour ces pays bénéficieront le plus possible au développement du pays et de sa population et que la transparence de ces tractations sera de rigueur» : cette promesse sera-t-elle tenue ?... à voir !

    Un autre exemple : Madagascar, un article paru dans une presse française le 28 mars 2009 intitulé : « Le coup d’état de Madagascar n’a pas désespéré la France » : un contrat a été signé avec le groupe Total grâce à l’action du président français, (sinon c’était la Chine qui allait exploiter le sous-sol!)

    Combien de fois avons-nous entendu la communauté internationale dire durant de nombreuses années qu’elle agirait grâce à leurs accords  économiques avec ces pays africains pour éradiquer la corruption et la misère des populations et comme par hasard les présidents des états concernés par le pillage de leurs richesses sont tous milliardaires et ont des biens partout dans le monde, les accords n’ont pas été respectés et la population se révolte !

    Un exemple de pays d’Afrique de l’Ouest que je connais bien : la République de Guinée.

    Pendant 7 ans je suis resté en Guinée de fin 1995 à fin 2002 non pas comme investisseur venu piller les richesses du pays au détriment de la population :

    - mais d’abord fin 1995 comme consultant international en décentralisation pour faire avec des cadres du ministère guinéen de l’intérieur de la formation aux élus locaux,

    - et ensuite pour venir en aide bénévolement à des familles guinéennes dans de nombreux domaines (éducatif, alimentaire, santé  et en voulant créer pour les Guinéens des petites PME dirigées par des Guinéens avec du personnel guinéen formé sur place et en France.

    Mais malheureusement tout cela n‘a pas plu à la mafia locale hautement protégée au niveau du ministère de la justice guinéenne, car je refusais de rentrer dans le cycle de la corruption devenue une institution et en 2002 tout s’est mal terminé pour moi : sur demande de la mafia locale j’ai été arrêté et incarcéré arbitrairement à la « maison centrale de Conakry, dite « maison de la mort et de la corruption », afin que je n’en sorte jamais.

    Avant de rentrer en France fin 2002, malgré plusieurs tentatives de la mafia pour m’éliminer physiquement, j’ai réussi à démontrer  publiquement cette corruption auprès du ministre de la justice de l’époque qui d’ailleurs n’a tenu aucune de ses promesses.

    Mais malheureusement ma plus grande déception en réalité a été aussi le fait que l’Administration Française, bien au courant de cette affaire, des menaces de mort et des tentatives d’élimination, n’a rien fait pour protester, me faire réhabiliter (ne serait-ce que pour non respect de l’article 9 de la Charte des droits de l’homme pour arrestation et incarcération arbitraires et non respect de l’article 8 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme : évidemment je n’étais pas une raison d’état !)

    Durant toutes ces années passées en Guinée, j’ai rencontré de nombreuses ONG, des responsables de dispensaires, des responsables de maisons d’accueils pour enfants handicapés,

    des responsables de la Croix Rouge, des représentants religieux venant en aide aux enfants abandonnés : TOUS, je dis bien TOUS, me disaient : «  pourquoi la France tout comme l’Union Européenne, qui sont au courant de cette corruption, de cette misère, du non respect des droits de l’homme, de cette mauvaise gouvernance,de ce régime autoritaire et perverti, ne font-ils rien pour éradiquer d’abord cette corruption ?En agissant ainsi ils se rendent complices (c’est ce que disait  Mr Bernard KOUCHNER en janvier 2007 à propos de la Guinée dans une interview publiée le 31/01/2007 par l’AFP).

    Rentré en France j’ai continué et je continue à me battre pour mes amis guinéens vivant dans la pauvreté, car je ne peux supporter l’injustice et la corruption, en dénonçant par de nombreux écrits ce qui se passait en Guinée et je continue à parrainer des familles guinéennes et à faire partie d’une organisation humanitaire pour la Guinée.

    J’ai écrit un mémoire intitulé « Arnaque et Corruption en République de Guinée » qui est entre les mains des administrations Françaises et Guinéennes qui les laisse totalement indifférentes !

    J’ai écrit un résumé succinct de mon mémoire, intitulé « Arnaque et corruption en République de Guinée », qui a paru sur des sites internet de Guinée (et je remercie les responsables de rédaction de ces sites).

    Je n’ai pas cessé depuis plusieurs années, de dénoncer publiquement la dictature et la corruption en Guinée avec de nombreuses preuves à l’appui relatées dans mon mémoire et de mettre en garde la communauté internationale sur les graves problèmes existant dans ce pays d’Afrique de l’Ouest : un des pays où règne majoritairement la misère mais un des pays les plus riches en ressources naturelles pillées par des investisseurs étrangers peu scrupuleux s’en mettant plein les poches avec le soutien de l’Etat Guinéen au détriment de la population et de dénoncer la non application en Guinée de la LOI Fondamentale votée le 28 septembre 1958. dans certains de ses principes et non des moindres :

    Je n’ai pas cessé de dire et d’écrire ce qui pouvait se passer dans l’avenir si cette Loi Fondamentale n’était pas respectée, si on laissait le peuple de Guinée dans la misère et si on continuait à enrichir les gouvernements successifs et la Présidence de la République au détriment de la population guinéenne auprès de :

    -  l’Administration Guinéenne (Ambassade de Guinée à Paris, Assemblée Nationale, Ministères des Affaires Etrangères, Secrétariat de la Présidence à Conakry)

    -  l’Administration Française (Ministère des affaires étrangères, Secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme, Assemblée Nationale, nombreux Parlementaires, Ligue Française des Droits de l’Homme

    -  l’Union Européenne , Amnesty International

     -  la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Fédération Guinéenne des Droits de l’Homme

     - la presse guinéenne et la presse française

    Résultat de mes interventions : AUCUNE SUITE !

    Déjà en 2003 le Secrétariat Général des Nations Unies, compte tenu de ce qui se passait en Guinée en matière de corruption, de non respect de la démocratie, avait été averti par un haut diplomate Guinéen sur la possibilité d’un coup d’état militaire en cas de vacance du pouvoir en place. La communauté internationale n’a pas bronché.

    Tout cela je l’ai écrit à l’Union Européenne au Commissaire Européen pour le développement et l'aide humanitaire, ainsi qu’au Gouvernement Français en apportant les preuves de cette corruption et des arnaques continuelles de la mafia guinéenne qui agit en toute impunité en Guinée car hautement protégée, et ce qui devait arriver, est arrivé : la population qui n’avait plus rien à manger est descendue dans la rue en janvier 2007 et il y a eu des centaines de morts. J’ai toujours en mémoire ce e-mail d’un étudiant guinéen à Conakry que je ne connais pas mais qui a eu en main une photocopie de mon mémoire sur la corruption en Guinée : « si on n'est pas content parce qu'on crève de faim, parce qu'on ne peut plus vivre dans ces conditions de misère, parce qu'on ne peut plus se soigner, on essaie de protester mais l'État s'en fiche. Si on descend dans la rue, on nous tape dessus ou on nous tire dessus : voyez ce qui s'est passé en janvier 2007! Je vous en supplie aidez-nous! »

    En décembre 2008 le Président Lansana CONTE est décédé et un coup d’état militaire prévisible a eu lieu.

    Quelle a été ma surprise de voir aussitôt la communauté internationale (dont la France, premier bailleur de fonds de la Guinée, et l’Union Européenne) s’insurger subitement contre ce putsch militaire alors que jusqu’à maintenant elle ne bronchait pratiquement pas durant le régime précédent ?

    J’ai lu par exemple sur un site guinéen le commentaire suivant qui donne en effet à réfléchir :

    « En tous les cas, le putsch a déjà été condamné par la CDEAO, l'Union africaine, les Nations Unies, les Etats-Unis, la France et l'Union européenne. Est-ce une lâcheté de la communauté internationale qui intime l'ordre de respecter la Constitution et la démocratie, alors que cette dernière n'a jamais connu le jour en Guinée ?

    En réalité, au moment où Lansana Conté bafouait paisiblement celle-là, en volant les suffrages lors d'élections, violant la Constitution -qu'il a lui même enfantée-, tuant les civils à l'occasion de mouvements populaires à répétition, le mutisme était de rigueur chez les donneurs de leçons »

    OUI :

    - la communauté internationale(dont la France et l’Union Européenne) savait très bien que la LOI Fondamentale en Guinée n’était pas respectée, que les Droits de l’Homme étaient bafoués, que la corruption était devenue une institution

    - la communauté internationale (dont la France et l’Union Européenne) savait aussi très bien que la Guinée restait un des pays dans lequel la population vivait majoritairement dans la misère dans tous les domaines  et pourtant elle  continuait à donner à la GUINEE des millions de dollars et d’euros au détriment de la population !

    C’est la raison pour laquelle j’ai écrit un article intitulé « l’Hypocrisie de la communauté internationale vis à vis de la Guinée » qui pourrait s’appliquer également à beaucoup d’autres pays d’Afrique.

    Cet article est paru sur de nombreux sites internet de Guinée  et a reçu un formidable écho favorable dans le monde entier : plus de cent mails de Guinéens de Guinée, de France, d’Afrique, d’Angleterre, d’Espagne, d’Allemagne, des USA, de Roumanie et même de Russie.

    J’ai également été très étonné par le nombre très important de mails que j’ai reçus en quelques jours, de nombreuses ONG  et d’hommes politiques de tous bords approuvant entièrement mon article, comme quoi la vérité est toujours bonne à dire même si ça ne plait pas aux gouvernements concernés !                              

    LA REUNION DU G20 A EU LIEU : QUE VA-T-IL SE PASSER MAINTENANT POUR LA REPUBLIQUE DE GUINEE ?

     Avec le nouveau pouvoir en place :

    Les Guinéens doivent enfin savoir exactement, dans la plus grande transparence, la destination des millions d’euros et de dollars donnés par la Communauté internationale (dont l’Union Européenne et la France bien entendu) aux précédents gouvernements.

    Les Guinéens doivent connaître maintenant les malversations commises et les raisons exactes pour lesquelles des investisseurs étrangers peu scrupuleux s'en mettaient plein les poches en pillant les richesses du pays au détriment de la population.

    Le nouveau pouvoir doit s’engager publiquement à respecter la LOI fondamentale, à éradiquer la corruption à tous les niveaux de l’administration et à rendre publics les moyens pour y arriver, et à tenir ses promesses.

    Le nouveau pouvoir doit faire en sorte que les richesses naturelles du pays qui lui appartiennent soient exploitées par les Guinéens eux-mêmes en toute transparence et que les ressources obtenues profitent à la population pour lui permettre enfin de sortir de la misère dans laquelle elle se trouve actuellement.

    Cela ne veut pas dire qu’il doit refuser l’aide de la Communauté internationale : pas du tout cette aide, comme l’a promis le président du FMI, Monsieur Strauss-Kahn envers l’Afrique, dont la Guinée bien sûr, (d’autant plus que le G20 a promis au FMI de tripler ses fonds, avec 500 milliards de dollars US supplémentaires) doit être utilisée à bon escient, servir d’appoint aux travaux engagés par le gouvernement guinéen dans tous les domaines indispensables à la vie de tous les jours de la population : eau, électricité,entretien des routes, hygiène, santé publique, problèmes sanitaires, alimentaires, scolaires etc…

    Les problèmes de raison d’état entre gouvernements ne doivent plus jamais exister, les Droits de l’Homme ne se marchandent pas, y compris pour avoir des contrats publics ou des contrats privés :

    l’aide financière qui sera versée par la communauté internationale (dont la France) doit être utilisée en toute transparence pour aider le gouvernement guinéen à éradiquer la misère dans son pays et non pour alimenter la corruption !

    Mon seul espoir est que la Guinée, que j’aime pour y avoir tant d’amis, trouve enfin la paix et la sérénité.

    Que Dieu aide la Guinée et les  Guinéens.                        

    Bernard AUGER                  e.mail : bernardaugere@yahoo.fr

     

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